Sa foi baisse alors qu'elle est partie vivre dans un pays musulman Fatwa No: 314173
- Fatwa Date:23-11-2015
Assalam alaykum,Mon mari algérien et moi avons fait la hijra en Algérie des années passées déjà . Il est vrai que mes enfants sont un peu plus éloignés de certains péchés qu’en Occident et le fait d’être musulmans est naturel pour eux. Mais il y a énormément d’inconvénients aussi, comme le fait de voir d’autres sortes de péchés, et au niveau de la santé et de l’éducation.Il y a beaucoup d’ignorance et parfois je me demande même si c’est voulu que les musulmans ici n’ont pas le choix que de devenir des gens faibles et que leur enfants grandissent avec une santé faible et deviennent incapables dans tous les domaines.Presque rien n’est fiable, ni la parole des gens, ni les produits qu’ils vendent, on est tous occupés à remédier aux problèmes survenus parce que les gens ne font pas leur travail correctement.Mais ce qui me fait douter le plus dans ma hijra c’est que ma foi a baissé comme jamais avant.J’ai vu des gens qui se disent musulmans agir d’une manière tellement mauvaise, ça m’a complètement déçu.Il faut dire que non seulement je viens d’un pays extrêmement développé et éduqué, mais aussi d’une famille très riche et éduquée alors le choc était d’autant plus grand.Jamais dans ma vie je me suis sentie aussi malheureuse. Ce peuple est tellement différent de ma mentalité et je ne m’intègre pas bien du tout, alors que j’ai essayé depuis beaucoup d’années en invitant des sœurs. Mais ici les gens sont très fermés et une étrangère reste toujours une étrangère, surtout une convertie.Ce pays a tué toute ma joie de vivre. Je suis constamment déprimée. Avant je lisais le Coran tous les jours avec mon cœur éveillé et cherchant à savoir ce qu’Allah veut de moi. Maintenant j’arrive à peine l’ouvrir. Je le fais juste pour lire la sourate baqara afin d’éloigner le shaytan. Je suis pratiquante dans le sens que je fais mes prières, le siyam, je porte le jilbab et le sitaar mais je n’ai presque plus de relation avec le Coran, je fais les obligations envers mon mari et mes enfants à contrecœur. En fait je suis devenu une personne pire qu’avant, au lieu de devenir meilleure ce qui devrait arrive après une hijra !Beaucoup de mouhajirs qui sont venu ici enthousiastes sont retournés en Europe pour les mêmes raisons que j’ai citées.Est-ce qu’il faut vraiment patienter encore pour le prix d’une vie que je déteste (qu’Allah me pardonne) et surtout une foi tellement basse que je n’arrive absolument pas à y remédier ? J’ai essayé de faire la roqya moi-même mais je suis toujours dans cet état.Alors qu’il est Algérien mon mari a lui-même du mal à vivre ici et ne peut pas m’aider. Mes enfants ont juste besoin de moi.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Serviteur et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et tous ceux qui suivent le chemin qu’il a tracé :
Qu'Allah vous récompense pour votre souci d'accomplir vos obligations envers Allah telle que la prière, le jeûne, le port du voile... Nous implorons Allah de raffermir votre cœur dans la foi, de vous guider vers le droit chemin et la piété, d'accroître votre foi et de vous faire goûter à la douceur de la foi, car Allah est certes capable de toute chose.
Premièrement : nous vous conseillons de multiplier les invocations, car en plus du fait que les invocations sont des demandes adressées à Allah, exalté soit-Il, elles expriment la soumission du cœur vis-à -vis d’Allah, exalté soit-Il, ainsi que la reconnaissance du fait que l'on a besoin de Lui. Or, tout cela permet d'augmenter la foi, d'attendrir le cœur et d'engendrer la crainte d'Allah, exalté soit-Il.
Deuxièmement : nous vous conseillons de faire preuve d'endurance, car cela est bénéfique dans ce monde ici-bas et dans l'au-delà . Il nous suffit ici de mentionner le hadith dans lequel Suhayb, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :
La situation du croyant est étonnante ! Il ne lui arrive que du bien, et ceci est exclusivement réservé au croyant. Lorsqu’une bonne chose lui arrive, il remercie Allah et cela est un bien pour lui, et lorsqu’il lui arrive un malheur, il fait preuve d’endurance, ce qui est un bien pour lui. (Mouslim)
Troisièmement : cherchez des sœurs pieuses et veillez à les fréquenter, car elles vous rappelleront Allah dans vos moments d’oubli et elles seront une aide pour vous lorsque vous L’évoquerez. En effet, le Prophète () compara la compagnie de l'homme pieux à celle du parfumeur qui soit vous donne du parfum, soit vous en vend, soit vous permet de sentir une bonne odeur en sa compagnie. Or, nous ne pensons pas que ce genre de sœurs n'existe pas.
Quatrièmement : veillez à réciter le Coran en dépit du diable qui fait tout pour vous empêcher de le faire et veillez aussi à écouter le Coran, car varier (en alternant récitation et écoute du Coran) comporte de nombreux bienfaits. 'Abdullah ibn Mas'ûd, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : Le Prophète () me dit : "Récite-moi le Coran." Je lui répondis : "O Messager d’Allah, me demandes-tu de te réciter le Coran alors que c’est à toi qu’il a été révélé ?!" Le Prophète dit : "J’aime l’entendre de quelqu’un d’autre que moi." Je lui récitai alors la sourate Al-Nisâ' (Les Femmes) jusqu’à parvenir au verset :
"Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un témoin et que Nous te (Mohammed) ferons venir comme témoin contre ces gens-ci ?" (Coran 4/41)
Le Prophète m’interrompit alors et me dit : "Cela me suffit à présent." Je me tournai vers lui et constatai alors que ses yeux étaient remplis de larmes. (Boukhari, Mouslim)
Cinquièmement : un des bienfaits de résider dans un pays musulman - même si la débauche et la faiblesse de la foi y sont répandues - est que cela permet de préserver les convictions religieuses des enfants. En effet, les pays non musulmans contiennent de nombreux facteurs qui excitent les désirs ainsi que des lois qui affaiblissent l'autorité du père sur son enfant qui est ainsi tenté par les idéologies erronées comme l'athéisme ou poussé par ses désirs à prendre une petite amie. Tout cela est bien connu et celui qui en prend conscience remercie alors Allah pour le bienfait qu'il existe à résider dans un pays musulman tout en faisant abstraction des manques concernant les soins de santé et l'éducation, car ces choses peuvent être compensées alors qu'il n'existe pas de compensation à la perte de sa religion.
Et Allah sait mieux.