Nature de l'avorton qui intercède en faveur de sa mère le Jour de la Résurrection Fatwa No: 37055
- Fatwa Date:24-12-2012
Je suis une femme de trente ans et j'ai perdu mon fœtus lors du deuxième mois de grossesse. Cet avorton intercèdera-t-il en ma faveur le jour de la Résurrection? Y a-t-il une invocation dont on espère l'exaucement à ce propos? Merci de m'envoyer la réponse via mon email.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Selon Mo'âdh Ibn Djabal qu’Allah soit satisfait de lui le Messager d’Allah () a dit:
"Par Celui Qui détient mon âme dans Sa main, l'avorton tire sa mère par son cordon ombilical vers le Paradis si celle-ci fait preuve d'endurance tout en espérant la rétribution d'Allah, exalté soit-Il." (Ahmad et Ibn Mâdjah [Al-Albâni : Sahih]).
Mais cela est soumis à la condition que l'âme soit déjà insufflée dans ce fœtus, ce qui ne se produit qu'après l'écoulement d'une période de cent vingt jours, comme cela est mentionné dans le Hadith prophétique transmis dans les deux Sahihs de Boukhari et de Mouslim et selon l'avis unanime des oulémas. Al Hâfidh Ibn Hadjar, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : " Les oulémas sont d'accord pour dire que l'âme n'est insufflée dans le fœtus qu'après l'écoulement de quatre mois de grossesse". Cet avis est de même adopté par les médecins spécialistes.
Quant à la question de savoir s'il y a une invocation dont on espère l'exaucement à cet égard, la réponse est que toute invocation remplissant les conditions de l'exaucement et dépourvue de ce qui peut empêcher cet exaucement, sera exaucée par Allah, exalté soit-Il, et son auteur sera rétribué. Pour que l'invocation soit exaucée, il faut que trois conditions essentielles soient remplies, à savoir:
Premièrement : le fait de s'adresser à Allah, exalté soit-Il, Seul en L'invoquant sans Lui attribuer d’associés et en L'invoquant avec Ses Noms et Attributs sublimes, en toute sincérité car le fait de l'invoquer est un acte d'adoration. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
"Et votre Seigneur dit: Appelez-Moi, Je vous répondrai. Ceux qui, par orgueil, se refusent à M’adorer entreront bientôt dans l’Enfer, humiliés. " (Coran:40/60).
Et Allah, exalté soit-Il, dit dans le Hadith Qodsi révélé au Prophète, () : " Celui qui accomplira un acte dans lequel il m'aura donné des associés, je l'abandonnerai à son polythéisme " (Mouslim).
Deuxièmement : que l'homme n’invoque pas Allah, exalté soit-Il, en souhaitant quelque chose qui relève du péché ou qui entraîne la rupture des liens de parenté. Selon Abou Hurayrah, le Messager () a dit :
'Allah ne cesse d'exaucer les invocations du serviteur tant qu'elles ne comportent pas de péchés ou n'impliquent pas de rupture des liens de parenté, à condition qu'il ne montre pas de hâte'. On demanda: 'Ô Messager d'Allah! Que signifier montrer de la hâte ?' Il () répondit: 'Quand il dit: 'J'ai invoqué encore et encore et je ne vois venir aucune réponse', et qu’il désespère et cesse d'invoquer Allah. (Mouslim).
Troisièmement : que le serviteur invoque Allah, exalté soit-Il, avec un cœur présent tout en étant tout à fait sûr de l'exaucement de son invocation. Selon Abou Hurayrah, qu’Allah soit satisfait de lui, le Messager () dit : Invoquez Allah en étant sûrs que vous serez exaucés et sachez qu’Allah n’exauce pas l’invocation faite par un cœur distrait. (At-Tirmidhi, Al Hâkim, Al Albâni : Sahih).
Lorsque ces conditions - ou l'une d'elle - font défaut, Allah, exalté soit-Il, ne répond pas à l'invocation. Donc il faut que ces conditions soient remplies, et leur absence empêche l’exaucement.
Nous vous rappelons qu'il n'est pas un malheur qui touche le Musulman sans qu'Allah, exalté soit-Il, n’efface, en raison de ce malheur, un de ses péchés. Selon la Mère des Croyants Aicha, qu’Allah soit satisfait d'elle, le Messager () a dit :
" Il n'est pas un malheur qui touche le Musulman sans qu'une partie de ses péchés ne soit effacée à cause de ce malheur, jusqu'à l'épine qui le pique". (Boukhari et Mouslim).
Selon Abou Sa'îd Al Khodri et Abou Hurayrah, qu’Allah soit satisfait d'eux, le Messager () a dit: " Il n’est pas une fatigue, une maladie, un souci
une peine, un mal, ou une angoisse qui touchent le Musulman, jusqu’à l’épine qui le pique, sans qu’Allah ne lui efface à cause de cela une partie de ses péchés " (Boukhari)
Et cela est conditionné par l'endurance du serviteur et son attente de la rétribution de la part d'Allah, exalté soit-Il, ainsi que le fait de ne pas s’affliger face à la prédestination et au destin imposés par Allah, exalté soit-Il, ni de protester contre eux.
Et Allah sait mieux.