Lumières sur le hadith : un jeune qui a grandi dans l’obéissance à Allah
Fatwa No: 494737

Question

J’ai 20 ans et je viens de commencer à me conformer sérieusement aux préceptes de la religion, à adorer Allah et dernièrement faire la prière.
Je me posais une question : est-il possible que je fasse partie de ceux visés par les paroles suivantes du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit : Un jeune qui a grandi dans l’obéissance à Allah. Ou est-ce que je suis trop vieux pour cela ?
Qu’Allah vous récompense par un bien.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce qui nous semble le plus proche du mérite cité dans ce hadith : Un jeune qui a grandi dans l’obéissance à Allah est qu’il est spécifique aux jeunes qui ont passé toute leur jeunesse dans l’obéissance d’Allah, depuis leur plus jeune âge, de sorte qu’ils n’aient eu aucun penchant vers le péché, comme cela est rapporté dans le hadith : Allah s’étonne d’un jeune qui n’a pas de penchant vers le péché.
Al-Haythamî a dit dans Al-Majma’ : rapporté par Ahmad et Abu Ya’la, et aussi Al-Tabarânî. La chaine de transmission est bonne. Fin de citation.
Dans son livre Al-Maqâsid Al-Hasana, Al-Sakhawî le juge bon. Al-Albânî l’élève aussi à ce niveau dans Al-Silisila Al-Sahiha.
Dans ce hadith, le penchant pour le péché est nié dans son ensemble.
Dans son livre Al-Taysîr, Al-Munâwî a dit : qui n’a pas de penchant vers le péché. C'est-à-dire vers les passions, parce qu’il est habitué à faire le bien, résolu à se tenir loin du mal durant sa jeunesse qui est pourtant la période où l’individu est susceptible de le faire plus qu’à d’autres. Fin de citation.
C’est pour cela que les savants ont expliqué le hadith : Un jeune qui a grandi dans l’obéissance à Allah.
Le cadi ‘Iyâd a dit dans Ikmâl Al-Mu’allim : Cela signifie qu’il a passé toute sa jeunesse ainsi, en grandissant ainsi, il n’avait pas de penchant vers le péché. En Arabe, le terme employé Nasha’a, signifie qu’il a ‘’débuté’’ sa jeunesse ainsi. Fin de citation.
Beaucoup de savants auteurs d’ouvrages d’explication de hadiths sont du même avis que lui. C’est le cas de Al-Qortobî, l’auteur de Al-Mufhim et de Ibn Mulaqqin dans son livre Al-Tawdhîh, mais aussi de bien d’autres savants.
Dans son livre Al-Sirâj Al-Munîr, Al-‘Azîzî a dit : C'est-à-dire qu’il a débuté son enfance en obéissant à Allah sans avoir de penchant pour le péché. Fin de citation.
Burhân Al-Dîn Al-Shâfi’i – un savant Shafi’ite – a dit dans son livre Mazîd Fath Al-Bârî : Ce hadith nous informe du mérite de qui est exempt de péché et préoccupé par l’obéissance d’Allah tout au long de sa vie. Fin de citation.
Pourtant, notre propos ne signifie pas que le fidèle qui n’était pas attaché aux préceptes de la religion dès le début de son enfance, alors qu’il est encore jeune, n’a pas de mérite ! Au contraire, il a du mérite pour ce faire et se distingue par cela. En effet, la période de la jeunesse est propice au penchant vers le péché et nécessite donc de fournir des efforts pour respecter les préceptes religieux. Cela est donc encore plus vrai pour un jeune qui a gouté aux péchés et auxquels le cœur est attaché. Il a besoin de faire davantage d’efforts pour se séparer des péchés auxquels il s’était habitué et se repentir sincèrement.
Et en raison de cela, les savants ont divergé pour déterminer lequel des deux était le plus méritoire : celui qui a grandi sans avoir de penchant pour le péché, ou celui qui a commis des péchés avant de s’en repentir sincèrement ?
Dans Fayd Al-Qadîr, Al-Munâwî a dit : qui n’a pas de penchant vers le péché. C'est-à-dire vers les passions, parce qu’il est habitué à faire le bien, résolu à se tenir loin du mal durant sa jeunesse… Lequel des deux jeunes a le plus de mérite ? Celui qui a grandi sans penchant vers le péché puisqu’il n’a commis aucun grand péché et a donc échappé à leurs méfaits et leurs dangers et ne sera pas questionné à ce sujet le jour de la résurrection ? Ou alors celui qui a commis des péchés et s’en est sincèrement repenti puisqu’il s’est défait de ses passions après y avoir été habitué ainsi qu’à ses plaisirs et les a délaissés pour Allah ? Il y a deux avis à ce sujet. Les propos de Al-Muhâsibî impliquent que le premier des deux est celui qui a le plus de mérite. Fin de citation.

Dans son livre Tasliat Ahl Al-Masâ’ib, Al-Manjibî a dit : Si le fidèle goûte le plaisir du péché puis s’en repent et patiente, son repentir est sincère. L’une de mes connaissances m’a confié sa résolution de ne plus jamais toucher une goutte de vin. Fort de son repentir, il mit son mariage en jeu et jura que s’il se mettait à reboire un jour, il divorcerait sur le champ. Malheureusement, avec le temps, il quitta sa femme et rechuta dans l’alcool…
Faire preuve de constance sans s’inquiéter de sa position sociale, de sa richesse, et de son honneur est une patience face aux péchés. Accomplir avec constance les actes d’obéissance et remplir avec assiduité ses obligations envers Allah est une forme de patience dans l’obéissance à Allah. Si en plus de cela, le fidèle est mu par la récompense, mais surtout et avant tout par l’envie d’agréer Son Seigneur, cela lui permettra d’obtenir une récompense sans limites. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.
 

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