Parler sans connaissances au sujet de la religion d’Allah est un péché majeur qui peut être effacé par un repentir Fatwa No: 495154
- Fatwa Date:5-8-2024
J’ai eu une discussion avec des amis et j’ai affirmé que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a défendu de composer des poèmes en disant que les poètes n’ont pas d’objectif. Après avoir su que je m’étais trompé, je me suis repenti. Est-ce que j’ai commis un péché ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
À partir du moment où vous vous êtes repenti d’avoir donné votre avis sur un statut religieux sans connaissances, alors rien ne vous incombe – si Allah le veut – et Allah est Pardonneur et Miséricordieux. Il accepte le repentir de Ses serviteurs et efface leurs fautes.
Avec ceci, rien d’authentique n’a été rapporté du Prophète () indiquant qu’il aurait interdit les poèmes dans tous les cas de figure, bien qu’il ait interdit d’en abuser de sorte à ne pas occuper le fidèle de ce qui lui est plus utile, comme cela est rapporté dans un hadith figurant dans le recueil de Mouslim. Selon Abu Said Al-Khudrî, : Alors que nous cheminions avec le Prophète () vers Al-‘Araj, un poète commença à entonner des vers. Le Prophète () dit alors : ‘’ Prenez ce diable, ou, arrêtez ce diable, il est préférable à un homme d’avoir le ventre plein de pus que de l’avoir plein de poèmes.’’
Dans le Sharh de Sahih Mouslim, l‘imam Al-Nawawi a dit : Le sens voulu par ces propos est que la récitation des poèmes soit une caractéristique prédominante chez la personne, qu’elle accapare son être au point de le détourner du Coran et des savoirs religieux, du rappel d’Allah, ce qui est blâmable quel que soit le poème. Mais si le Coran, le hadith et les sciences religieuses sont la caractéristique prédominante chez la personne, alors il n'y a aucun mal à ce qu’il mémorise quelques poèmes puisque son for intérieur n’est pas plein de poèmes. Et Allah sait mieux.
Certains savants se sont référés à ce hadith pour affirmer que les poèmes sont répréhensibles dans tous les cas de figure, en petite ou grande quantité, même s’ils ne contiennent aucun propos obscène. Ils se sont attachés aux paroles : ‘’ prenez ce diable.’’
La plupart des savants sont d’avis que cela est permis tant que le poème ne comporte aucune obscénité ou autre chose de ce genre. Ils affirment : ‘’ Ce sont des paroles, leur statut est donc celui de n’importe quelle parole. Les poèmes dont la teneur est bonne sont bons, et ceux dont la teneur est mauvaise sont mauvais.
Et cet avis est le plus juste. Le Prophète () écoutait des poèmes et demandait à ce qu’on lui en récite. Il a ordonné à Hassân ibn Thâbit de composer des poèmes pamphlétaires contre les polythéistes. Poèmes qu’il fit réciter à ses compagnons durant leurs voyages et en d’autres occasions. Les califes récitaient aussi des poèmes de même que les imams parmi les compagnons, les prédécesseurs les plus méritants, et aucun d’eux n’a condamné ce fait dans l’absolu, ils ont uniquement condamné les poèmes blâmables dont la teneur est obscène et ce genre de poèmes.
Quant au fait qu’il désigna cet homme réciter des poèmes par le nom de diable, il est possible que ce fût un mécréant ou qu’il fût toujours en train d’en réciter. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.