Elle s’est mariée avec un autre homme dans le but de pouvoir se remarier avec le premier
Fatwa No: 62189

Question

Une femme a été divorcée à trois reprises par son mari ; elle a voulu se marier avec un autre homme dans l’intention de divorcer de lui et pouvoir se remarier légalement avec son premier mari. Le second mari n'était pas au courant de son intention. Après la consommation du mariage, elle a commencé à créer des problèmes pour obtenir le divorce ou le Khol’. Lui est-elle permis de se remarier avec son premier époux après avoir obtenu le divorce ou le Khol’ du second ? A-t-elle commis un péché ? Qu’Allah vous récompense

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

 

Il n’y a pas d’inconvénient à ce que cette femme se remarie avec son premier époux, qui l’a répudiée irrévocablement, en prenant un second époux, car le pouvoir de prononcer le divorce ne lui appartient pas.

Ibn Qodamah, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son ouvrage Al-Moghnî :  Si on impose au second époux comme condition, avant de conclure le contrat, que le mariage vise à rendre la femme licite à son premier mari, mais que lui, en concluant le contrat, a une intention autre de la condition imposée et a l’intention de se marier par réelle envie, son mariage est valide car il n’a pas eu pour intention la condition imposée, même s’il ne déclare pas son intention. Si la femme ou son tuteur, mais pas le mari, ont l’intention de conclure ce mariage pour pouvoir renouer légalement avec le premier mari, cela n’a aucune incidence sur le contrat .

Le mariage de cette femme avec son premier époux, après son divorce du second et l'expiration de son délai de viduité, est valide. Mais elle a commis un péché en désobéissant à son second mari et en lui causant des problèmes. Elle doit se repentir et regretter ce qu’elle a fait.

Les jurisconsultes, qu'Allah leur fasse miséricorde, divergent sur le mariage conclu sans imposer le Tahlil (fait de rendre licite le mariage avec son premier époux) comme condition. Selon l’encyclopédie koweitienne :  les Hanafites et les Chafi’ites affirment que le mariage conclu avec l’intention de rendre l’épouse licite à son premier mari -sans que cela soit imposé comme condition dans le contrat de mariage- est valide mais détestable chez les Chafi’ites.

Une femme devient licite à son premier mari en consommant le mariage avec le second, car l’intention en soi n’est pas à prendre en considération dans les transactions. Le mariage est valide parce qu’il remplit toutes les conditions d’un contrat de mariage, elle devient donc licite à son premier mari, tout comme s’ils avaient eu pour intention de limiter le mariage à une durée fixe ou autres choses invalides de ce genre. Les Malikites et les Hanbalites eux sont d'avis que le mariage conclu avec l’intention de rendre l’épouse licite à son premier mari – même sans émettre la condition dans le contrat de mariage- est invalide. C’est que les deux époux se sont mis d’accord sur cela avant l’acte de mariage pour ensuite le conclure avec cette intention. Dans ce cas, la femme est illicite à son premier mari afin de prévenir toute conséquence défavorable.

Et ceci parce que le Prophète (), a dit :

Allah a maudit le Muhallil (celui qui se marie avec une femme pour la rendre licite à son premier mari), comme Il a maudit le Muhallal lahu (celui à qui le mariage profite à savoir le premier mari.)

Et Allah sait mieux.

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