Une femme est mariée, durant la guerre, son mari est parti sans revenir. La femme est entrée en contact avec la famille du mari qui l’a informée que celui-ci était décédé. La femme a quitté le foyer conjugal pour rejoindre la maison de ses parents. Étant enceinte, elle a contacté sa belle-famille pour les en informer, mais ceux-ci ont répondu qu’ils ne voulaient pas de la fille et qu’elle devait avorter. La femme a refusé de le faire et a accouché de cette fille.
Après plusieurs décennies, le mari s’est manifesté et a contacté son épouse. Il veut voir sa fille parce qu’ils vivent dans différents pays. Sachant que le mari s’est marié et a une famille.
L’épouse s’interroge : pourquoi l’a-t-il laissée sans la contacter toutes ces années ? Le mari lui a répondu qu’il ne voulait pas d’elle durant cette période et que sa famille lui avait menti en lui disant qu’il était décédé.
Ma question est : la femme est-elle toujours sous la tutelle maritale de son époux après ces dix années ou est-elle considérée comme divorcée parce qu’il l’a délaissée ?
Si elle est toujours sous sa tutelle maritale et que lui ne veut pas la divorcer, alors que de son côté, elle ne veut pas revenir vers lui, quelles sont les démarches à suivre dans ce cas ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Nous recommandons à cette femme de revenir vers les institutions spécialisées en charge d’examiner les affaires des musulmans, comme les centres islamiques dans les pays non musulmans. En effet, ces institutions ont le rôle de tribunal religieux.
De façon générale, nous pouvons dire ceci : le principe de base indique que la tutelle maritale subsiste et qu’elle ne peut disparaitre que par un divorce prononcé par le mari, le cadi ou l’annulation du mariage.
Mais le simple fait qu’il y ait eu une séparation entre les conjoints ou que l’un ait délaissé l’autre – même pour une longue période – alors cela n’a aucune incidence sur le fait que cette tutelle maritale subsiste.
Il n’est pas permis au mari de s’absenter de son épouse plus de six mois sans son accord. S’il le fait sans excuse, il commet un péché. Et s’il s’est absenté des années, le péché est encore plus grave.
Si la famille du mari a menti en lui disant qu’il était mort, ils ont commis un péché ce faisant. Le principe de base stipule que le mensonge est interdit, c’est même un péché majeur, et un croyant ne peut avoir comme caractère le mensonge.
Nous vous recommandons de vous réconcilier. La religion y incite et nous dit que c’est la meilleure chose à faire, comme dans ce verset : « Si une femme se sent dédaignée ou délaissée par son époux, l’un et l’autre ne commettent aucun péché s’ils parviennent à un arrangement. Il est d’ailleurs toujours préférable de trouver un compromis. » (Coran 4/128).
Que des personnes sages des deux familles s’assoient, Allah fera sûrement en sorte de leur permettre de se réconcilier.
Le bienfait qui leur a été donné à tous les deux en la personne de cette fille devrait susciter une telle réconciliation. Et si les deux époux se séparent, cela pourrait avoir une mauvaise incidence sur elle.
S’il n’est pas possible de se réconcilier, que l’affaire soit soumise aux institutions spécialisées auxquelles nous avons fait allusion.
Ceci, sachant qu’il n’est pas permis à la femme de demander le divorce de son mari sauf pour des raisons précises que les savants ont mentionnées et que nous avons expliquées dans la Fatwa 116133. Nous y avons indiqué quelques raisons pouvant justifier la demande de divorce.
Le père a le droit de voir ses enfants et de les rencontrer, que la tutelle maritale subsiste ou que les deux époux se séparent.
Et Allah sait mieux.
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