Questionnements autour de l’ordre divin d’egorger Ismaïl
Fatwa No: 82003

Question

Je suis musulman et je cherche à élucider certaines idées contradictoires :
1- Allah, exalté soit-Il, a-t-Il ordonné à Ibrâhîm (Abraham, Alaihi Assalam) d’égorger son fils ? Ou bien Ibrâhîm (Alaihi Assalam) a vu un rêve ou un songe qui provient du diable, lui ordonnant de tuer son fils, comme prétendent certains musulmans ? Ces derniers disent qu’Allah, exalté soit-Il, n’ordonne pas le meurtre, puisqu’Il dit (sens du verset) : Dis : “[Non,] Allah ne commande point la turpitude” (Coran 7/28), et qu’Allah, exalté soit-Il, a sauvé Ibrâhîm (Alaihi Assalam) de la perpétration de ce crime, quand Il a vu l’immensité de sa foi. Est-ce vrai ?
2- Ibrâhîm (Alaihi Assalam) a-t-il reçu l’ordre de tuer Ismaïl ou Is-hâq (Alaihim Assalam), car le Coran ne montre pas lequel des deux fils il devait tuer ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

 

Sachez que les rêves des Prophètes sont une révélation d’Allah, exalté soit-Il, comme l’indique un hadith authentique. En fait, les Prophètes sont à l’abri des ruses de Satan, par lesquelles il trouble les êtres humains ordinaires. Dans Son Livre, Allah, exalté soit-Il, affirme qu’Ibrâhîm () s’est vu en songe en train d’égorger son fils et a décidé d’obtempérer à cet ordre divin car il s’agissait bien d’une Révélation d’Allah, exalté soit-Il. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

 

 Et il dit : “Moi, je pars vers mon Seigneur et Il me guidera. Seigneur, fais-moi don d’une [progéniture] d’entre les vertueux”. Nous lui fîmes donc la bonne annonce d’un garçon (Ismaël) longanime. Puis quand celui-ci fut en âge de l’accompagner, [Abraham] dit : “Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en penses”. (Ismaël) dit : “Ô mon cher père, fais ce qui t’es commandé : tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants”. Puis quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’Allah) et qu’il l’eut jeté sur le front, voilà que Nous l’appelâmes : “Abraham ! Tu as confirmé la vision. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants”. C’était là certes, l’épreuve manifeste. Et Nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité : “Paix sur Abraham”. Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants  (Coran 37/99-110).

 

Cette vision était en réalité une épreuve divine destinée au Messager et ami privilégié d’Allah, exalté soit-Il, et ce dernier a réussi cette épreuve grâce à Allah, exalté soit-Il, Qui nous informe qu’Ibrâhîm () a cru à cette vision et que c’est pour cela qu’il eut la récompense des bienfaisants.

 

Il se confirme ainsi que la vision d’Ibrâhîm, ‘, était une révélation et un ordre divin auquel il devait obtempérer. C’est pourquoi Allah, exalté soit-Il, fait son éloge, et c’est ainsi que pensent tous les musulmans. Cet ordre ne visait donc pas à commettre un crime, qu’Allah, exalté soit-Il, soit infiniment au-dessus de ces blasphèmes.

 

 L’enfant qui allait devenir le protagoniste de cette épreuve était Ismaïl, ‘, et non pas Is-hâq, ‘. Preuve en est qu’Allah, exalté soit-Il, a annoncé à Ibrâhîm, ', et à son épouse la bonne nouvelle de leur donner un enfant, Is-hâq, qui à son tour devait donner naissance à Ya'qûb (Jacob), ‘. Il n’est donc pas plausible qu’Allah, exalté soit-Il, ait ordonné à Ibrâhîm, ‘, d’égorger Is-hâq, ‘, alors qu’il lui avait annoncé que celui-ci grandirait et aurait une progéniture, car Allah, exalté soit-Il, ne faillit jamais à Sa promesse. Une autre preuve : l’histoire s’est déroulée à la Mecque, alors qu’Is-hâq, ‘, et sa mère, comme il est bien connu, ne se sont jamais rendus à la Mecque. C’était Ismaïl et sa mère qui s’y étaient exilés, à cause de la jalousie de Sara.

 

Et Allah sait mieux.

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