Il diffame son ex-femme Fatwa No: 88302
- Fatwa Date:21-2-2018
J’ai vécu quatre ans avec mon mari, pendant lesquels je travaillais assidûment à plein temps et il ne me donnait rien de mon argent. Quand il m’a répudiée, j’ai calculé mon salaire pendant ces quatre ans et il m’a volontairement donné la somme totale. Depuis, il s’est mis à me discréditer et à m’accuser d’avoir volé son argent ; il a même dit à sa famille que je l’ai trompé avec des hommes. Or, cela me blesse d’être ainsi diffamée. Je n’ai raconté à personne ce qui s’est passé entre nous, car c’est un secret, bien que mon mari soit la cause du divorce. Le jour du divorce, j’ai pris son engagement de ne dire à personne que j’ai récupéré mon argent de lui, et il m’a affirmé que cet argent était mon droit et qu’il me pardonnait, même s’il y a une erreur dans les calculs. Il m’a demandé de rester en contact avec lui après le divorce en tant qu’amis, mais j’ai refusé, car je sais que cela est illicite. Voilà pourquoi il s’est mis avec sa famille à souiller ma réputation. Que dit la religion à ce propos ? Je dois ajouter qu’il me demandait toujours d’oublier mon foyer pour collecter l’argent de mon travail, car j’occupais un poste important à cette époque. Je dois également ajouter qu’il ne respectait pas les préceptes de la Charia et n’observait pas la prière.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce bas monde est un lieu d’épreuves pour le croyant et la croyante qui y sont éprouvés dans leur propre personne, leur famille et leurs biens, et ces tribulations servent à exhausser leurs degrés et à expier leurs péchés. D’après Abû Hurayra, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :
Le croyant ou la croyante ne cessent d’être éprouvés par des malheurs touchant leurs personnes, leurs enfants et leurs biens jusqu’à ce qu’ils rencontrent Allah sans avoir aucun péché à leur passif (Ahmed).
Sachez donc que vous passez par une épreuve que vous devez affronter avec endurance, et les conséquences seront heureuses, avec la volonté d’Allah.
Par ailleurs, nul grief à vous faire d’avoir pris l’argent qui vous appartient à votre mari, car la femme a le droit de disposer librement de son argent et son mari n’a le droit d’en prendre qu’avec le consentement de son épouse. Donc la femme n’est pas blâmable si elle prend son argent de son mari.
Quant aux fausses accusations qui ont pour objet de salir votre réputation sans preuve, le péché lui incombe à lui, puisque, selon la règle de base, tout musulman est présumé chaste et probe jusqu’à ce qu’on apporte les preuves de sa culpabilité. C’est pourquoi sa diffamation est un péché capital. Cet homme doit absolument se repentir d’avoir attaqué l’honneur d’une musulmane, honneur qui est sacré, tel son sang et ses biens, et il doit chercher à se faire pardonner.
Vous avez bien fait en refusant de renouer avec lui une relation illicite qui incite au mal et à la corruption. Peut-être Allah, exalté soit-Il, veut-il votre bien en vous séparant de ce mari, car celui qui néglige sa religion en abandonnant la prière abandonnera a fortiori le reste.
Invoquez fréquemment donc Allah, exalté soit-Il, de vous combler d’un mari vertueux qui vous rendra heureuse. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
Seigneur, donne-nous, en nos épouses et nos descendants, la joie des yeux, et fais de nous un guide pour les pieux (Coran 25/74).
Et Allah sait mieux.