Peut-on considérer l’argent prêté comme une Zakat donnée au bénéficiaire du prêt ?
Fatwa No: 90677

Question

Je me suis mariée aux Etats-unis avec un Américain devenu récemment musulman. Sachant qu’il n’avait pas les moyens, et voulant donner une image exemplaire de la femme musulmane, je ne lui ai demandé aucune dot. Je lui ai même prêté 18.000$ lorsqu’il était en difficulté financière et il a promis de me les rendre lorsque sa situation serait meilleure. Trois mois après notre mariage, il a voulu divorcer sous prétexte que notre mariage avait été conclu à la hâte et que l’amour n’était pas venu avant le mariage. J’ai été très peinée parce que j’avais commencé à avoir pour lui de bons sentiments. Au sujet de l’argent il a dit qu’il allait me le payer en plusieurs versements à partir du mois de juin. Il a seulement rendu 300$ et maintenant, il dit qu’il est atteint d’un cancer des poumons et de la prostate. J’ai de la peine pour lui et je ne connais pas sa situation médicale pace que je vis maintenant dans le Golfe. Etant donné qu’il est malade et qu’il ne peut pas travailler, est-ce que je peux considérer l’argent que je lui ai donné comme une Zakat. Je continue à m’intéresser à lui mais je n’ai pas envie de retourner auprès de lui.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Muhammad, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
Libérer quelqu’un d’une dette ne remplace pas la Zakat parce que l’intention est obligatoire pour l’acquittement de la Zakat. Cet argent a été payé à titre de prêt et non pas de Zakat. La Zakat est une adoration qui fait accroître la foi et un moyen de purifier ses biens d’éventuels gains illicites et le donateur de l’égoïsme, de l’avarice, et de l’amour excessif de l’argent. S’il n’en est pas ainsi, il n’y a pas lieu de parler de Zakat. Toutefois, la charia (législation musulmane) nous a conseillé de laisser du temps à la personne endettée pour payer sa dette, et même de l’abandonner entièrement ou en partie. Allah, glorifié soit-Il, dit (sens du verset) :
  Si votre débiteur est dans la gêne, accordez-lui un délai jusqu'à ce qu'il soit en mesure de se libérer de sa dette. Si vous pouviez savoir pourtant quel mérite vous auriez en lui consentant une remise gracieuse, totale ou partielle ! (Coran 2/280)
Vous n’avez pas dit si cet homme a effectivement divorcé de vous ou non ?  Si le divorce n’a pas eu lieu, et que votre vie conjugale avec lui ne s’améliore pas, mieux vaut pour vous divorcer pour ne pas demeurer dans cet état intermédiaire de femme non divorcée et non mariée.
Nous attirons votre attention sur le fait qu’il ne faut pas se précipiter à se marier, il faut premièrement accomplir la Istikhâra et ensuite prendre l’avis des gens de confiance et des connaisseurs en la matière.
Et Allah sait mieux.

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