Disposition de la Chari’a, relative au fait de rembourser la dette d’un mort à partir de la zakat Fatwa No: 9111
- Fatwa Date:26-12-2012
Est-il licite de donner la Zakat pour rembourser la dette d’un mort ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur famille et ses compagnons :
Les oulémas ont divergé à propos de l’acquittement de la dette d’un mort en se servant de l’argent provenant de la Zakat. Certains l’ont estimé illicite, arguant du fait que, comme le débiteur est décédé et qu’il est devenu impossible de lui donner l’argent de la Zakat, cet argent sera donné, le cas échéant, au créancier qui lui n’a pas droit à la Zakat.
Selon les autres, cela est licite, vu le sens général de la disposition du verset (Coran 9/60) qui s’étend aux personnes endettées, mortes ou vivantes. Certains même sont allés jusqu’à dire que la dette du mort est plus digne d’être remboursée par l’argent de la Zakat que celle d’un vivant, puisque le mort ne sera plus en mesure de se libérer de sa dette.
Ce dernier avis est prépondérant, car il est licite de retirer de l’argent du Trésor public pour rembourser la dette d’un mort musulman qui n’a pas laissé d’argent pour la rembourser. Le Prophète () a dit :
J’ai plus de droit que quiconque sur tout croyant dans ce bas monde et dans l’au-delà. Récitez si vous voulez (sens du verset) : 'Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes' (Coran 33/6). Donc, si un croyant meurt en laissant des biens, ses biens reviendront de droit à ses héritiers quels qu’ils soient. Et s’il laisse une dette ou des enfants sans tuteur, qu’il (l’ayant droit : créancier ou autre) vienne à moi car je suis le tuteur (du défunt). (Boukhari et Mouslim).
Telle est la règle de base. Si donc le Trésor public est incapable de rembourser la dette du mort, il sera licite de le faire avec l’argent de la Zakat, à condition que ce ne soit pas le créancier qui s’en charge. La preuve concernant ce deuxième avis, c’est qu’Allah, exalté soit-Il, a déterminé les canaux légitimes pour la Zakat et dit (sens du verset) :
Les Sadaqāts ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage (Coran 9/60).
Il n’est donc pas obligatoire que la personne endettée reçoive lui-même l’aumône. Par conséquent, il est licite que quelqu’un rembourse sa dette à sa place. Le Cheikh de l’Islam Ibn Taymiyah, qu'Allah lui fasse miséricorde, opta pour cet avis.
Et Allah sait mieux.