Quiconque insulte Allah a commis un acte de mécréance
Fatwa No: 96866

Question

Voici mes questions: Que doit-on penser de la mécréance, Koufr (insulter la religion) prononcée sous l'effet de la colère (petite ou grande)? Certains imams, en France disent que la colère n'est pas une excuse à la mécréance ; d'autres affirment que l'on doit tenir compte de l'état de la colère d’une personne et que par conséquent cela ne la fait pas sortir de l'Islam. Si c'est l'avis minoritaire qui dit que ce n'est pas de la mécréance peut-on le prendre en considération ? Par contre si c'est de la mécréance, que doit faire la personne pour revenir à l’Islam? Est-ce que cela annule le mariage dans le cas où c'est le mari qui a prononcé cette insulte ? Si oui, que doit faire le couple pour revivre ensemble de façon licite ?

Réponse

Louange à Allah.  Paix et salut sur Son Prophète.

Chère sœur,

 

Certes, insulter la religion de l’Islam est un acte de mécréance majeure qui fait sortir n’importe qui de l'Islam et les Oulémas sont unanimes à ce sujet.

En outre, la colère n'est pas une justification qui dispense l'auteur de cet acte de subir ce verdict vu que l'insulte n'est en principe que le résultat de la colère. 

N'est exclu de ce verdict que celui qui a atteint un état de colère l'empêchant de réaliser ou de sentir ce qui se passe autour de lui.  Dans ce cas, il n'est pas jugé mécréant et son excuse n’est pas le fait d’être en colère mais c’est qu’il ait prononcé ce mot par inadvertance, sans qu’il le veuille.

 

Quiconque insulte Allah, Exalté soit-Il, ou Sa religion ou Son Messager, , a commis un acte de mécréance.

 

Nous conseillons à celui qui a commis un tel péché de se repentir auprès d'Allah, Exalté soit-Il, de faire ses ablutions, de prononcer les deux témoignages de foi et de multiplier aussi bien les implorations de pardon que les bonnes Å“uvres. 

 

En effet, la porte du repentir est ouverte devant le serviteur, que ses péchés soient grands ou petits.  Dans le Hadith rapporté par Muslim, Ahmed et d'autres, le Prophète, , a énoncé que si le repentir a lieu avant que le soleil ne se lève à l’Ouest, Allah acceptera ce repentir.

 

En ce qui concerne votre autre question, à savoir si cet acte annule le mariage, la réponse est que les Oulémas, qu'Allah leur fasse miséricorde, sont unanimes sur le fait que l'apostasie du mari rend illégale toute relation avec sa femme, il n’a même pas le droit d’être en tête à tête avec elle. 

 

De plus, selon la majorité des Oulémas, l'apostasie avant la consommation du mariage entraine la nullité du contrat. Dans ce cas, il incombe au mari, s'il est l'auteur de l'acte d'apostasie, de payer la moitié de la dot.  Par contre, si la femme en est l'auteur, le mari ne lui doit rien.

 

Toutefois, si l'apostasie a lieu après la consommation du mariage, l'affaire dépendra de la fin de la Idda, le délai de viduité.

Si l'apostat embrasse l'Islam pendant cette période, le mariage se poursuit.  Sinon, le mariage est annulé.

D'ailleurs, cette opinion est celle de l’imam Chafiî et l'un des deux avis d'Ahmed.

Si ce mari commet l'apostasie après la consommation et se reconvertit avant la fin de la Idda de sa femme, il ne subira donc aucun verdict et ne devra pas renouveler le contrat de mariage. 

 

En revanche, s'il se reconvertit après la fin de la Idda, il lui incombera de renouveler le contrat en présence du Waliye et de deux témoins intègres. 

 

Qu'il prenne garde contre un tel acte vu que les Oulémas ont établi que si le mari commet par trois fois l'apostasie, sa femme lui serait interdite jusqu'à ce qu'elle se marie avec un autre homme.  C’est le même verdict s'il commet l'apostasie une seule fois alors qu'il avait prononcé le divorce contre sa femme à deux reprises, qu'il prenne alors garde !

 

En effet, l'affaire n'est pas si simple étant donné qu'elle expose l'homme à la Colère d'Allah le Très-Haut et à Son dur châtiment. 

Que le musulman raisonnable se rende compte qu'il peut être victime de l'apostasie, qu'Allah nous en préserve, car on peut être surpris de la mort avant de se repentir à d'Allah, Exalté soit-Il, ou se reconvertir à l'Islam.

 

Et Allah sait mieux.

 

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