Ma question concerne les menstrues. Avant la naissance de mes enfants, la durée de mes règles était de 3 jours. Après l'accouchement et l'utilisation d'un contraceptif, elle est passée à 7 jours, pouvant même aller jusqu'à 10 jours. Dans les derniers jours, l'écoulement devient intermittent : un jour de pureté, un jour d'écoulement. Certains jours où je suis en état de pureté, j'ai eu des rapports conjugaux, pensant que les règles étaient terminées, pour trouver du sang le lendemain. Cette situation a duré des mois, et à chaque fois que je me purifiais, je doutais et les rapports avaient lieu. Suis-je coupable d'un péché ou non ? Et que dois-je faire, sachant que l'écoulement est très intermittent et que le sang, les jours d'intermittence, est de couleur claire ou accompagné de sécrétions, si bien que je ne connais pas son statut. Si je suis coupable d'un péché, que dois-je faire ? J'espère que vous pourrez m'éclairer.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Pour répondre à votre question :
Si tu as constaté la pureté par l'un de ses signes, puis que tu as constaté un nouvel écoulement de sang, ton époux n'aura commis aucune faute en ayant eu un rapport avec toi. Si le sang réapparaît, tu redeviens menstruée et tu dois t'abstenir de ce que les femmes menstruées évitent : la prière, le jeûne, les rapports conjugaux, etc., à condition que la durée totale des jours de sang et des jours de pureté qui s'y intercalent n'excède pas quinze jours, qui représentent la durée maximale des menstrues.
Pour plus de détails, nous disons : Les oulémas ont divergé concernant la pureté qui s'intercale pendant la période des menstrues. Faut-il la considérer comme une pureté effective et regrouper le sang avec le sang, faisant ainsi de ce qui les sépare un état de pureté ? C'est ce qui est connu sous le nom de « Talfîq » (conciliation, combinaison), et c'est l'avis de Mâlik, d'Ahmad et l'une des deux opinions chez les Chaféites. Ou bien faut-il considérer cette période comme faisant partie intégrante des menstrues ? C'est l'avis correct chez les Chaféites et l'avis de Abû Hanîfa, connu sous le nom de « Sabt » (traction, continuation). Selon les deux opinions, la femme doit se laver entièrement (Al-Ghusl) dès qu'elle constate la pureté, et elle peut accomplir les actes permis aux femmes pures ; son époux peut également avoir des rapports conjugaux avec elle, et tout cela est sans aucun péché. Cependant, selon l'opinion de « As-Sabt » (la traction), elle doit rattraper les jours de jeûne obligatoire qu'elle aurait jeûnés pendant cette période intermédiaire.
Quant aux prières, elle n'a pas à les rattraper, car cette période était considérée comme faisant partie de ses menstrues, et la femme menstruée ne prie pas.

An-Nawawî a détaillé ce que nous avons mentionné. Nous citons ici un extrait de ses propos afin de clarifier l'objectif et le jugement relatif à cette question : « L'avis de « At-Talfîq » (conciliation) est soutenu par Mâlik et Ahmad, et celui de « As-Sabt » (traction) par Abû Hanîfa. En résumé, l'opinion prépondérante chez nous (les Chaféites) est celle de « As-Sabt » (la traction). Nos compagnons (savants chaféites) ont dit : "Que l'intermittence soit d'un jour et une nuit de sang et un jour et une nuit de pureté, ou de deux jours et deux jours, ou de cinq et cinq, ou autre, le jugement est le même pour tous les cas. Tant que la période totale n'excède pas quinze jours, les jours d'écoulement sanguin sont indiscutablement des menstrues." Concernant les jours de pureté qui s'intercalent entre les écoulements de sang, il existe les deux opinions (At-Talfîq et As-Sabt). Al-Mutawallî et d'autres ont dit : "Si nous optons pour « At-Talfîq », il est incontestable que nous ne considérons pas chaque écoulement de sang comme des menstrues indépendantes, ni chaque période de pureté comme une pureté indépendante. Au contraire, tous les écoulements de sang forment une seule et même période de menstrues, et la pureté, avec ce qui suit dans le mois, forme une seule et même période de pureté." Nos compagnons ont dit : "Selon les deux opinions, si la femme constate la pureté le deuxième jour, elle agit conformément aux règles des femmes pures, et ce, sans divergence, car nous savons qu'elle est susceptible d'être dans un cas de « Talfîq », étant donné la possibilité que l'arrêt soit définitif." Ils ont dit : "Elle doit donc accomplir le bain rituel (Al-Ghusl), jeûner, prier, et il lui est permis de réciter le Coran, de toucher le Mus-haf (exemplaire du Coran), d'accomplir les circumambulations (At-Tawâf), de faire la retraite pieuse (Al-I'tikâf), et son époux peut avoir des rapports avec elle. Il n'y a aucune divergence sur aucun de ces points." Si le sang réapparaît le troisième jour, la situation s'éclaircit : il s'agit bien d'un cas de « Talfîq » (intermittence). Si nous avions opté pour l'avis de « At-Talfîq », il devient clair que le jeûne, la prière, la retraite pieuse, la permission des rapports conjugaux, etc., étaient valides. Si nous avions opté pour l'avis de « As-Sabt » (la traction), il devient clair que les actes d'adoration qu'elle a accomplis le deuxième jour étaient nuls. Elle doit donc rattraper le jeûne, la retraite pieuse et les circumambulations accomplis comme actes obligatoires. Il en serait de même si elle avait accompli des prières en rattrapage ou pour un vœu. Cependant, elle n'a pas à rattraper les prières accomplies (pendant cette période de pureté intercalaire), car ce temps est en réalité considéré comme faisant partie de la période des menstrues, et il n'y a pas de prière pendant les menstrues. » Fin de citation, avec quelques adaptations.

Et Allah sait mieux.