Je travaille à l’Office National des Postes depuis environ 20 ans. Comme il est bien connu, la Poste investit les fonds des épargnants à la banque nationale d’investissement qui entreprend des projets d’infrastructure dans la société. L’investissement s’effectue également dans les banques usuraires, la bourse et autres institutions. Le salaire que je touche depuis mon recrutement comme comptable financier à la poste s’inscrit-il dans la sphère de l’argent illicite ? Que devrais-je faire s’il est illicite sachant que, au cours de la période de mon travail, je me suis marié et j’ai entretenu mes enfants avec cet argent.
Il y a aussi un Qardh hasan (prêt sans intérêt) accordé exclusivement aux employés de la Poste mais avec des frais administratifs déduits une seule fois du montant du prêt avec un taux de 6%, et le prêt est remboursé à partir du salaire par paiements échelonnés sur trois ans. Si l’employé meurt pendant cette période et se déclare incapable de rembourser le prêt, le montant du prêt sera déduit de ses droits à la retraite, ou, en cas de décès, du montant que sa famille reçoit de ce que l’on appellele le Fonds de Solidarité. Il est à noter que ce fonds investit lui aussi les cotisations des employés dans les banques usuraires et autres.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’est pas permis de travailler dans un domaine relatif aux transactions usuraires et leur enregistrement et ce car le Prophète () a dit :
« Allah a maudit celui qui se nourrit d'usure (Ribâ), celui qui la produit, celui qui l’enregistre et celui qui en sert de témoin… Il a dit qu’ils sont tous pareils.. » (Mouslim)
La malédiction touche donc celui qui établit le contrat d’usure et les deux témoins bien qu’ils n’aient fait qu’établir et approuver le contrat usurier prohibé.
Un comptable dans cet organisme signe des contrats usuriers et les approuve, etc. Le salaire touché en contrepartie d’un travail prohibé est lui-même prohibé. Si le travail est majoritairement licite mais contient des tâches illicites, le salaire contiendra une partie illicite équivalente à celle des tâches illicites commises.
Or, si vous ignoriez que ce travail était illicite, il n’y a pas de problème quant au salaire et aux dépenses engagées comme le mariage, l’entretien des enfants, l’achat d’un logement, etc. Mais il vous incombe de vous repentir en quittant ce travail, en regrettant de l’avoir pratiqué et en ayant la détermination de ne jamais y retourner.
Si votre travail est comme nous l’avons décrit, et consiste à établir et enregistrer des contrats usuriers, il ne vous est pas permis de poursuivre ce travail après avoir pris connaissance des dispositions du droit musulman à son sujet, à moins que vous n’en ayez un besoin impérieux et que vous n’ayez pas d’autre source de revenus pour entretenir votre famille et vous-mêmes en dehors de la somme touchée de ce travail. Dans ce cas, il vous sera permis d’y rester jusqu’à ce que vous trouviez un autre travail tout en faisant un effort de recherche car une chose est qualifiée de nécessaire uniquement lorsqu’on ne peut vraiment pas faire autrement.
Quant au prêt sans intérêts que l’on accorde à l’employé, il n’y a aucun inconvénient si le montant déduit correspond à des frais réels et n’est pas une forme d’usure cachée.
Selon la résolution du Conseil Islamique de Fiqh : « Ne sont pas considérés comme (intérêts usuraires) les frais déduits en contrepartie de ce service et qui ne sont pas liés au montant même du prêt ni à sa durée. Toute somme en surplus des frais réels est prohibée car elle relève de l’usure prohibée par la Charia, tel que l’affirme l’Assemblée dans son décret numéro 13 – 10/2 – et 13 – 1/3 ».
Et Allah sait mieux.
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