Je suis une personne musulmane et respectable ; je me conforme aux préceptes de l’Islam et je ne permets à personne dans mon entourage de dépasser les limites de la bienséance avec moi. Or, il m’est arrivé à une époque où ma foi était chancelante de visiter des sites libertins sur Internet.
Allah, exalté soit-Il, sait très bien le regret que je ressens et le remords qui me harcèle tout comme Il sait mon repentir pour cet acte de désobéissance.
Malheureusement, certains de mes collègues au travail étaient aux aguets et m’observaient de près ce qui les a amenés à changer d’attitude à mon égard en me diffamant. Comment pourrais-je repousser leur offensive et les faire changer d’attitude sachant que ce sont des gens pourris qui n’ont aucune idée du repentir ou de n’importe quelle autre valeur morale ; est-ce que je pourrai obtenir la rémission de ma désobéissance en endurant leur préjudice ou bien pourraient-ils aller plus loin dans leur abus si je ne les affronte pas ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Il va sans dire que le fait de regarder des choses illicites et de naviguer sur les sites libertins est illicite selon la Charia et que celui qui en prend l’habitude verra son cœur s’endurcir et connaîtra une fin funeste.

Cependant :

« Tous les fils d’Adam pèchent et les meilleurs pécheurs sont ceux qui se repentent.»

Celui donc qui s’est repenti en se livrant à une contrition parfaite, obtiendra le pardon de ses péchés, en foi de quoi plus personne n’a le droit de le railler, ou de lui reprocher son acte encore moins de le diffamer, fût-ce en y faisant juste allusion.

Il n’est pas permis au musulman d’attaquer l’honneur de son frère et en particulier après le repentir de ce dernier.

Abû Dawûd, qu’Allah lui fasse miséricorde, a rapporté qu’un compagnon se repentit du péché qu’il avait commis puis se rendit chez le Messager d’Allah () qui lui infligea le châtiment légal. Plus tard, le Prophète () entendit deux hommes de ses compagnons dire du mal de lui, et fit semblant de n’avoir rien entendu. Au bout d’une heure de marche, il arriva à la hauteur d’une charogne d’âne dont le ventre était tellement enflé que ses pattes étaient dressées. « Où sont Untel et Untel ?» s’enquit-il (). « Nous voici, Ô Messager d’Allah ». « Mettez pied à terre et venez manger de cette charogne d’âne.» leur dit-il «Ô Messager d’Allah, et qui pourrait en manger ? » S’exclament-ils. « Sachez que les paroles médisantes que vous avez tantôt lancées contre votre frère sont pires que le fait de manger de cette charogne» Puis, s’adressant à ses compagnons, il ajouta () : «Vous qui avez cru avec la langue et dont le cœur n'a pas été touché par la foi, ne médisez pas des musulmans et ne recherchez pas leurs défauts car celui qui recherche leurs défauts, verra Allah rechercher les siens et les dévoilera dans son foyer même. » [Abû Ya’la dans son « Musnad » ; Al-Bayhaqi dans « Chi’ab »].

Ceci étant, vous devez porter conseil à vos collègues et leur expliquer la vérité en leur rappelant qu’il est de leur devoir de cacher les défauts d’une personne qui a commis une désobéissance puis s’en est repentie ; ils doivent savoir aussi que :

« Quiconque dissimule les vices et les défauts d’un musulman Allah dissimulera les siens dans cette vie ainsi que dans la vie future» plus particulièrement lorsque la personne en question est vertueuse et qu’elle a commis une faute passagère ou fait un faux pas.

Sachez que vous serez inéluctablement récompensée pour la patience dont vous faites preuve face à leurs préjudices. Le Prophète () a dit :

« Tout ce qui atteint le musulman, qu’il s’agisse d’épuisement, de maladie, de soucis, de tristesse, de préjudice ou d’affliction… même la blessure causée par une épine, lui vaut la rémission de certains de ses péchés».

Dans une autre version :

« …lui vaudra un rang supérieur et la rémission d’un péché.» (Boukhari et Mouslim)