J’ai un proche qui est malade. Sa maladie l’empêche de sortir pour aller travailler. Il n’a pas d’autre entrée d’argent ni salaire pour subvenir aux besoins de sa famille.
Sachant qu’il possède un peu plus de 500 mètres carrés de terres agricoles qu’il a laissé à son père qui en prend des aliments. Il a aussi un lopin de terre sur lequel il a construit une maison en briques que son père, pauvre, utilise également, comme bergerie pour les bêtes. Est-il en droit de recevoir la Zakât ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si cet homme a fait don de ces terres à son père et que ce dernier les a effectivement pris en sa possession, alors elles ne sont plus la propriété du fils. Et s’il n’arrive pas à subvenir à ses besoins, il a le droit de recevoir la Zakât.
En revanche, s’il a prêté ces terres à son père sans lui en donner la possession, et qu’il a la possibilité de les récupérer et de les exploiter pour en tirer ce qui lui permettra de subvenir à ses propres besoins et des besoins de ceux dont il a la charge, alors il nous semble, et Allah sait mieux que quiconque, que cet homme n’a pas le droit de recevoir la Zakât dans ce cas.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Si le fidèle possède une marchandise avec laquelle il commerce, ou un bien qu’il peut exploiter et ainsi subvenir à ses besoins et ceux de sa famille, alors il est considéré comme pouvant se dispenser des aumônes et on ne doit donc pas lui en donner. Et si ce qu’il possède ne lui suffit pas, alors il lui est permis de prendre des aumônes en fonction de ses besoins. » Fin de citation.
Dans ce cas, il doit récupérer cette terre de son père et en dépenser ce qu’il en tire. Revenir sur un prêt est permis. Et aussi, parce que combler ses besoins personnels prime sur ceux de son père. Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Celui qui prête un bien peut le récupérer quand il veut, qu’il l’ait prêté avec ou sans limites de temps. Ceci, tant que cela n’implique aucun préjudice en le récupérant. C’est l’avis d’Abu Hanifa et de Shâfi’i. Malik a dit : ‘’ si le bien a été prêté pour une durée déterminée, il n’a pas le droit de le reprendre avant le délai convenu. Mais si aucune limite n’a été fixée, il doit lui laisser le bien pour une durée suffisante pour tirer profit de l’utilisation du bien, selon les usages. » Fin de citation.
Si votre père n’a personne pour subvenir à ses besoins, alors il a le droit de recevoir la Zakât dans ce cas.
Et Allah sait mieux.
Vous pouvez rechercher une fatwa à travers de nombreux choix