Après 39 ans de mariage, mon mari a vendu sa part de notre propriété (dont la moitié était enregistrée à son nom) par vengeance, puis m’a abandonnée. Pour protéger mes filles et moi-même, j’ai racheté la part de l’acquéreur :
• J’ai payé 40% du montant
• Le reste est garanti par une hypothèque sur la maison
• Délai accordé : 1 an
Malgré mes efforts pour vendre la maison (annonces, etc.), elle n’a pas trouvé preneur. Dans 11 jours, si je ne paie pas le solde :
La maison sera vendue aux enchères par l’État ce qui implique le prélèvement de 9% de sa valeur de frais sur le prix de vente en plus d’une dépréciation estimée à 33% de la valeur réelle d’où le risque de perdre la maison sans pouvoir racheter un logement décent.
Mon frère m’a proposé de contracter un prêt bancaire usuraire et de le rembourser rapidement (dans l’année) en vendant la maison pour ne payer que les intérêts partiels (pour la durée effective du prêt)
Dois-je accepter la vente aux enchères (avec lourdes pertes) ?
Ou puis-je recourir au prêt usuraire pour sauver le logement ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il ne fait aucun doute que le prêt usuraire (ribâ) est, en principe, formellement interdit en Islam. Toutefois, la question posée ne porte pas sur cette interdiction en tant que telle, mais sur la possibilité de recourir à une dérogation en cas de nécessité (ḍarūra).
Sur ce point, il nous est impossible de trancher de manière catégorique quant à la situation particulière de la questionneuse. Nous nous contenterons donc de rappeler la règle générale en matière de nécessité : celle-ci se définit comme une situation dans laquelle la personne est confrontée à un danger réel ou imminent de ruine, à une épreuve qu’elle serait dans l’incapacité de supporter, ou à une menace sérieuse pesant sur la satisfaction des besoins vitaux des plus démunis.
À la lumière de cette définition, il revient à la questionneuse d’évaluer avec honnêteté et lucidité sa situation concrète, et de mesurer les conséquences probables de la vente aux enchères de sa maison. Si elle estime, en toute objectivité, que son cas relève effectivement de la nécessité au sens mentionné, il lui serait alors permis de recourir, par dérogation, à un tel emprunt. Dans le cas contraire, elle devra s’en abstenir.
En cas de doute ou d’hésitation, il lui est recommandé de solliciter l’avis d’un savant intègre et compétent, qu’elle pourra consulter directement. Ce dernier pourra ainsi examiner les spécificités de sa situation et rendre un avis éclairé à partir des éléments concrets.
Allah sait mieux.
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