Un homme diplômé en informatique travaille dans une entreprise. Environ une semaine après nos fiançailles, son entreprise l’a envoyé travailler dans une banque pratiquant l'usure, car il n’y avait pas de projets en cours dans l’entreprise. Il perçoit son salaire de l’entreprise, pas de la banque. Lorsque je lui ai demandé combien de temps il resterait à la banque, il a répondu que ce serait six mois au maximum. Cela fait maintenant sept mois, et je ne sais pas quand il quittera la banque. Après cette période, il pourrait soit retourner dans son entreprise, soit travailler dans un hôpital ou une autre banque ! À noter que lorsque la banque lui a proposé un emploi permanent (c'est-à-dire devenir un employé direct et non plus un détaché), il a refusé par crainte de l’argent issu de l’usure.
Je ne sais pas combien de temps cela durera, ni où il ira ensuite (entreprise, hôpital, autre banque), car cela dépend des projets disponibles dans son entreprise. Est-ce que le salaire qu’il reçoit de l’entreprise en échange de son travail à la banque est licite (halal) ou interdit (haram) ? (C’est la première fois qu’il travaille dans une banque.) Quel est le statut de l’argent qu’il me donne en tant que fiancée ? Puis-je en bénéficier ou non ?
Pendant son travail à la banque, il a loué un appartement pour notre futur foyer et l’a meublé. Est-ce interdit ? Parmi nos accords prénuptiaux, il devait me donner une somme pour acheter les vêtements que je porterais chez lui. J’ai déjà acheté des vêtements avec la moitié de cette somme. Ces vêtements sont-ils illicites ? Dois-je rompre les fiançailles pour cette raison ?
Si je romps les fiançailles, est-ce que je lui fais du tort ? Il a loué un appartement pour deux ans, payé un acompte de 10 000 livres et paye le loyer chaque mois. Il a aussi acheté des meubles (que j’ai choisis). Serais-je injuste envers lui si sa future fiancée n’aime pas ces meubles et en exige de nouveaux ? (Si nous rompons, nous lui rendrons l’argent des vêtements.)
Si nous lui remboursons l’argent des vêtements après la rupture, ces vêtements deviennent-ils licites, car nous les aurions alors achetés nous-mêmes ?
Ai-je raison de vouloir rompre par crainte qu’il me fasse vivre, après le mariage, avec cet argent douteux ?
Louange à Allah et que la paix et les bénédictions soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Travailler dans le domaine de l’informatique pour une banque pratiquant l’usure (ribâ) n’est pas permis, car cela constitue une forme d’assistance à une activité illicite. Toutefois, le salaire que le fiancé perçoit de son entreprise en contrepartie de ce travail est considéré comme licite (halal), selon l’avis de nombreux savants.
En conséquence :
Il ne vous est pas interdit d’épouser cet homme.
Vous êtes autorisée à profiter de ses ressources financières, telles que le logement, les meubles ou les vêtements qu’il pourrait vous offrir.
Cela dit, vous avez le devoir de l’encourager à délaisser tout emploi impliquant une interdiction religieuse ou une participation à une activité illicite, et à rechercher un travail clairement licite et exempt de toute ambiguïté.
Concernant la rupture des fiançailles :
Les fiançailles ne constituent pas un contrat religieux engageant, mais plutôt une promesse morale que les deux parties sont appelées à respecter. Les juristes ont précisé qu’il est déconseillé (makroûh) de rompre les fiançailles sans raison valable, car cela revient à manquer à une promesse. En revanche, si une raison légitime le justifie, il n’y a alors aucun blâme.
Ibn Qudâma a dit dans Al-Moughnî :
« Il n’est pas répréhensible pour le tuteur de revenir sur son engagement s’il y voit un intérêt. De même, la fiancée peut se rétracter si elle ne souhaite plus épouser le prétendant, car le mariage est un engagement durable dont les conséquences peuvent être lourdes. Il lui revient donc de préserver ses intérêts. » Fin de citation
Ainsi, si vous décidez de mettre fin aux fiançailles pour une raison valable — comme une inquiétude légitime quant à la licéité de ses revenus —, aucun péché ne vous sera imputé. En revanche, une rupture sans motif recevable reste un acte déconseillé.
Enfin, si vous choisissez de lui restituer le montant correspondant aux vêtements qu’il vous avait achetés, ces derniers vous deviennent alors pleinement licites, dans la mesure où vous les aurez acquis de manière valable.
Et Allah sait mieux.
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