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Chute du fœtus après la pratique sportive : entre l'obligation et la non-obligation de la Diya (prix du sang)

Question

J'étais enceinte et je faisais du sport. Ma belle-mère m'a dit que ce n'était pas approprié pendant la grossesse, mais j'ai continué car je voulais perdre du poids.
Au sixième mois, le fœtus est décédé dans mon ventre. Lorsque je suis allée chez le médecin, elle ne m'a pas examinée en raison de la forte douleur et a dit que c'était une fausse couche, sans en déterminer la cause. Suis-je considérée comme la cause du décès du fœtus ? Quelle est la diya (prix du sang) qui m'incombe ? Que se passe-t-il si je n'ai pas les moyens de payer la diya ? Est-il obligatoire que la diya soit uniquement en argent ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Quant à savoir si la cause de la fausse couche est la pratique de votre sport ou non, cela relève de l'avis des médecins spécialisés ou de la coutume reconnue pour ce type de sport. Si l'on prouve que cela a été la cause de la fausse couche dans votre cas, alors vous êtes responsable de ce fœtus. Cela est conforme à ce que les savants ont stipulé : si une femme accomplit une action qui peut causer la chute du fœtus et que celui-ci tombe à cause de son acte, elle en est responsable.
Ibn Qudama, dans Al-Mughni (un éminent savant Hanbalite), a dit, concernant la phrase de l'auteur du texte : "Si elle boit un médicament et expulse son fœtus mort, elle doit une "Ghurra" (type de diya), n'hérite rien de lui et doit affranchir un esclave..." Il a ajouté : "Nous ne connaissons pas de divergence d'opinion parmi les savants sur cette phrase, à l'exception de ceux qui n'ont pas rendu obligatoire l'affranchissement de l'esclave."
Al-Mawardi, dans Al-Hawi Al-Kabir (un éminent savant Chafi'ite), a dit : "Si une femme enceinte saute (c'est-à-dire qu'elle fait un bond) et expulse un fœtus mort : si le bond ne sort pas de la coutume des femmes enceintes comme elle, et que son cas n'est pas tel qu'il provoque des fausses couches, elle n'est pas responsable. Cependant, s'il sort de la coutume de ses semblables et que les fœtus tombent avec un bond similaire, elle en est responsable par la "Ghurra" et la Kaffara (expiation), et elle n'hérite pas de la "Ghurra" car elle est l'auteur. De même, si une femme enceinte boit un médicament et avorte un fœtus mort, l'état du médicament doit être pris en compte : si les médecins affirment qu'un tel médicament peut provoquer des fausses couches, elle est responsable de son fœtus. Si, en revanche, ils disent qu'un tel médicament ne provoque pas de fausses couches, elle n'en est pas responsable."
Al-Hattab, dans Mawahib Al-Jalil (un ouvrage Malékite), a rapporté : "On a interrogé Malik à propos d'une femme enceinte qui boit un médicament et perd son enfant : doit-elle quelque chose ? Il a répondu : 'Je n'y vois pas de mal si c'est un médicament qui semble sans danger, alors il n'y a pas de mal, si Allah le veut.'"
En cas de responsabilité avérée, la diya est obligatoire. Elle correspond à un dixième de la diya de la mère du fœtus, et elle incombe aux ‘Aqila (les agnats masculins du coupable, qui partagent la responsabilité financière) selon l'avis de la majorité des savants, et non à la personne elle-même. Elle est versée aux héritiers du fœtus, à l'exception de l'auteur de l'acte, et elle peut être annulée par leur pardon.
Il n'est pas obligatoire que la diya soit uniquement en argent ; il est permis de la payer avec des animaux de bétail, ou de l'or et de l'argent.
De plus, vous devez accomplir la Kaffara (expiation), qui consiste à affranchir un esclave. Si vous en êtes incapable, alors un jeûne de deux mois consécutifs est obligatoire selon Ahmad et Chafi'i, et recommandé selon Malik et Abu Hanifa. L'avis prépondérant est l'obligation.
En revanche, si cette activité sportive n'a pas été la cause de la fausse couche, ou si les médecins n'en ont pas déterminé la cause, le principe est la non-responsabilité, et rien ne vous incombe en termes de diya ou de Kaffara, car la responsabilité n'est établie que par la preuve de la cause.
Il est recommandé à la femme enceinte de consulter des spécialistes avant de pratiquer toute activité physique et de prendre des précautions concernant tout ce qui pourrait affecter sa santé et celle de son fœtus.


Et Allah sait mieux.

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