Ma femme a quitté le foyer et demande divorce et pension. Or, elle m’a menti : elle m’avait dit avoir fait un mariage administratif avec son cousin. J’ai découvert qu’il s’agissait d’un vrai mariage religieux, avec accord de son père. Elle a eu un passé caché (fugues, relations, etc.) et a fait un certificat de virginité 2 mois après notre mariage. Islamiquement, ce mensonge rend-il le mariage invalide ? Suis-je tenu de verser une pension ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Votre question comporte une part d’ambiguïté. C’est pourquoi nous vous conseillons de consulter directement un savant ou de vous adresser à un centre islamique dans votre pays afin de leur exposer votre situation.
Ce que nous pouvons vous indiquer ici, c’est que si les piliers et les conditions du mariage sont réunis, alors ce mariage est valide sur le plan religieux, et ses effets juridiques s’appliquent. Ce contrat ne peut être rompu que par un divorce (ṭalâq) ou une dissolution judiciaire du mariage (khul‘).
Si un homme épouse une femme qui prétend être vierge, puis qu’il découvre qu’elle ne l’est pas, cela n’invalide pas le contrat de mariage. Toutefois, si le mari avait explicitement stipulé qu’elle soit vierge, il dispose alors d’un droit d’option pour annuler le mariage. Il est dit dans Kashshâf al-Qinâ‘ :
« S’il a posé la condition qu’elle soit vierge et qu’il s’avère qu’elle ne l’est pas, il a le choix de poursuivre ou de rompre. »
Par ailleurs, la femme a droit à la pension alimentaire de la part de son mari, sauf si elle quitte le domicile conjugal sans son autorisation. Dans ce cas, elle est considérée comme nâshiz (désobéissante), et la pension ne lui est plus due. As-Sarakhsi dit dans Al-Mabsût :
« Si la femme s’absente du domicile de son mari ou refuse de le suivre dans son logement ou dans la ville qu’il souhaite, elle n’a plus droit à la pension, car elle est en état de désobéissance (nushûz). »
Et s’il la divorce alors qu’elle est en état de nushûz, elle ne bénéficie pas non plus de la pension durant la période de viduité (‘idda). On lit dans Hâshiyat Ibn ‘Âbidîn :
« Dans al-Mujtabâ, il est dit que la pension de la période de viduité est assimilée à celle du mariage, et dans adh-Dhakhîra : elle tombe en cas de nushûz et revient si elle cesse. »
Il n’est pas permis à une femme de fuir la maison de ses parents, d’autant plus si cela l’expose à la corruption morale.
Enfin, il convient d’avoir une bonne opinion des gens et de ne pas accuser autrui sans preuve ou rumeur avérée.
Et Allah sait mieux.
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