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La Zakat d'un investissement rémunéré par des intérêts

Question

J'ai acheté un certificat d'investissement à une banque égyptienne en janvier 1998 d’une valeur de 50 000 Livres égyptiennes avec un taux d'intérêt annuel de 12.5%. Sa valeur est aujourd'hui de 100 000 Livres égyptiennes. J'aimerais calculer le montant de la Zakât à payer sur ce certificat depuis que je l'ai acheté, c’est-à-dire depuis six ans et demi en prenant en considération les intérêts usuraires cumulés.

Réponse

Louange à Allah, et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Tout d'abord, nous attirons votre attention sur le fait qu'Allah, exalté soit-Il, a interdit l'usure et a déclaré la guerre à celui qui la pratique. Celui-ci est banni de la miséricorde d’Allah, exalté soit-Il, tant qu'il ne se repent pas.

Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

· « [...] Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt [...] » (Coran 2/275)

· « Et si vous ne le faites pas, alors recevez l'annonce d'une guerre de la part d'Allah et de Son messager. Et si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous ne serez point lésés. » (Coran 2/279)

Le Prophète () a dit :
« Allah a maudit l'usurier, celui qui s'endette auprès de lui, le rédacteur du contrat d'usure et les deux témoins. » (Mouslim)

Il n’est donc pas permis à un musulman de toucher à l'usure en prêtant ou en percevant des sommes usuraires, ou encore en rédigeant un contrat usurier ou en se portant témoin d'un tel contrat. Or l’achat d’un certificat d'investissement à intérêt relève certes de l'usure.

Toutes les conférences de jurisprudence qui ont abordé la question des certificats d'investissement ont considéré que ces certificats relevaient de l'usure illicite. Il s’agit en réalité de prêts à intérêts au même titre que les dépôts bancaires. Après avoir pris possession de l'argent, la banque le fait fructifier puis le rend avec intérêts. Ainsi fonctionnaient les prêts usuraires à l'époque préislamique. Celui qui s’adonne à une transaction usuraire doit faire ce qui suit :

Premièrement, il doit se repentir, car la pratique de l'usure est un péché majeur et l'un des sept péchés capitaux contre lesquels le Prophète () nous a mis en garde en disant :

- «Écartez vous des sept qui mènent à la perdition ! » - « O Messager d’Allah, quels sont-ils ? », lui demanda-t-on.
-
«L'association à Allah, la sorcellerie, tuer une âme qu’Allah a interdit de tuer sans droit, l’usure (Riba), l'usurpation des biens de l'orphelin, la désertion du champ de bataille et la fausse accusation (de fornication) portée contre les femmes chastes, croyantes et qui ne pensent même pas à commettre la turpitude. » (Boukhari, Mouslim)

Deuxièmement, il doit retirer son argent de cette banque usurière qui n’est autre qu’un élément de destruction de la nation islamique à moins qu’il ne soit contraint d’y laisser son argent s’il n'y a pas de banque islamique par exemple dans son pays et qu’il craint qu'on ne lui vole son argent ou qu’il ne le perde. Dans ce cas, il doit ouvrir un compte courant sans intérêts. Par contre, s’il n’est pas contraint, il ne doit pas placer son argent dans cette banque, car il s'agirait alors d'une entraide dans la pratique de l'usure. Or, Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« [...] Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes oeuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. [...] » (Coran 5/2)

Troisièmement, il doit se débarrasser des intérêts usuraires et les dépenser seulement dans l'intérêt général, au profit des pauvres et des nécessiteux afin de s’en débarrasser et non pas à titre d’aumône dans le but de se rapprocher d'Allah, exalté soit-Il, car Allah, exalté soit-il, est Bon et n'accepte que ce qui est bon.

Concernant la Zakât sur cet argent, vous ne devez la payer que sur votre capital initial de 50 000 pour chacune des années passées si vous n’y avez pas payé la Zakât. Le montant de la Zakât correspond à 2.5% de la somme.

Quant aux intérêts rapportés par ce certificat d'investissement, il n’y a pas de Zakât à payer dessus, car ils sont illicites et n'ont pas de propriétaire. Vous devez vous en débarrasser comme indiqué précédemment.

Remarque : après avoir payé la Zakât sur les 50000 livres égyptiennes la première année, vous ne devez payer la Zakât que sur la somme restante l’année suivante, c'est-à-dire sur 48750 livres c’est-à-dire 1218.75 livres, et ainsi de suite pour les autres années.

Et Allah sait mieux.

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