Mon cousin a une grande dette, et il collecte de l'argent de ses amis, leur disant que c'est pour une personne endettée, mais il ne leur dit pas de qui il s'agit, et ils ne lui posent pas de questions.
Cependant, il lui arrive parfois de changer son discours, en disant par exemple: Il y a une vieille femme avec des dettes, et parfois il dit: un jeune homme a eu un accident, et il a des dettes et des frais.
Il prend cet argent pour rembourser ses dettes et utilise aussi une partie pour subvenir aux besoins de sa maison. Est-ce que cet acte est permis? Est-ce que cet argent lui est licite ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Le mandataire est un fiduciaire de ce qui est en sa possession, et il ne lui est pas permis d'en disposer d'une manière qui contredirait la condition du mandant. Si le donateur a conditionné que le mandataire ne dépense pas pour lui-même de la charité, il ne lui est pas permis de le faire, même s'il est dans le besoin.
En revanche, si cette condition n'a pas été posée et que l'intention était simplement que la charité atteigne tout besoin, il y a un désaccord parmi les savants sur la permissibilité pour le mandataire de prendre de l'argent pour lui-même. Ce point a déjà été clarifié dans plusieurs fatwas.
Selon l'avis qui autorise cela, il n'est pas interdit au cousin du demandeur de prendre de l'argent collecté pour rembourser des dettes sans condition ni spécification, et de l'utiliser pour rembourser ses propres dettes, sans le dépenser pour sa famille.
La prudence, la purification de la conscience et l'éloignement du soupçon exigent qu'il ne prenne rien de cet argent, à moins que les donateurs ne soient informés qu'il peut en prendre pour lui-même.
Ibn Radjab al-Hanbali a dit dans al-Qawâ‘id: « Est-il permis à celui à qui il est autorisé de faire une charité avec de l'argent de prendre de l'argent pour lui-même s'il est éligible à la charité? Selon l’école (hanbalite), cela n'est pas permis, et c'est ce qu'a précisé Ahmad dans la version d'Ibn Bukhtân. Et dans al-Mughni , il y a deux autres possibilités: l'une est que cela soit permis de manière générale, et l'autre est que cela dépend des indices. Si un indice montre qu'il est autorisé à prendre, alors cela est permis; sinon, cela ne l'est pas. En cas de doute, il y a deux opinions possibles… Cependant, il est préférable de fermer la voie (à ce type d'action), car favoriser ses propres intérêts est dangereux». Fin de citation.
Ce qui est collecté avec une caractéristique particulière ou une condition précise liée aux intentions des donateurs, comme une femme âgée ou un jeune homme victime d'un accident et ayant des frais à couvrir, doit impérativement respecter la caractéristique mentionnée au donateur. Sinon, il est obligatoire de restituer l'argent au donateur lui-même ou d'obtenir son autorisation pour un usage autre que celui initialement prévu.
Et Allah sait mieux.