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Pourquoi l’appel de l’islam a-t-il été irrésistible pour eux.

Pourquoi l’appel de l’islam a-t-il été irrésistible pour eux.

 

Pourquoi l’appel de l’islam a-t-il été irrésistible pour eux. 
Il est incontestable que depuis l’événement du 11 septembre le nombre conversions à l’islam, non seulement en Grande-Bretagne, mais aussi en Europe et en Amérique, est en forte augmentation. Un centre islamique hollandais a signalé que le nombre de conversions a été décuplé, tandis que le «New Muslims Project», situé à Leicester et dirigé par une mère de famille irlandaise, ancienne catholique, témoigne d’un flux constant de nouveaux convertis.
Ce phénomène a connu des précédents dans l’histoire récente. De telles vagues de conversion ont suivi la guerre du Golfe, le conflit bosniaque et la fatwa qui a été prononcée à l’encontre de Salman Rushdie.
Certains nouveaux convertis ne partagent pas du tout le point de vue de David Blunkett’s selon lequel il est nécessaire pour les citoyens britanniques d’adopter en bloc l’identité et les valeurs du pays…Certains d’entre eux, et cela concerne, entend-on souvent, une minorité grandissante, sont de race blanche, ont une meilleure éducation et font davantage partie de la classe moyenne que le Ministre de l’intérieur lui-même.
Certains musulmans convertis sont plus surprenants. Ils ont souvent choisi leur nouveau crédo parmi les autres grandes religions du monde ; ils ont eu le privilège de choisir et ont ainsi battu en brèche leurs propres préjugés et ceux de leurs familles. Ils ont un haut niveau d’éducation et ont un certain degré de tolérance. Ce sont des gens à la fois comme nous et pas comme nous. Ce sont des musulmans. Ils prient cinq fois par jour, jeûnent pendant le mois de Ramadan et espèrent aller à La Mecque avant de mourir. Ils répondent à leur portable en disant : «As-Salam ‘alaykoum».
Citons par exemple Elizabeth L. (elle nous a demandé de ne pas divulguer son vrai nom car elle n’a pas encore mis ses parents au courant), titulaire d’une licence en sciences politiques, fille de notables britanniques de race blanche et ferme opposante au terrorisme sous toutes ses formes, a gravi le Mont Sinaï de nuit pour contempler le lever du soleil de son sommet : «C’est l’endroit le plus calme et le plus apaisant où je me sois trouvée» dit-elle. «Je pouvais entendre mes sentiments monter en moi, et à un moment proche de l’irréel, il m’a semblé qu’ils ont tous convergé en même temps.»
Le 4 Janvier 2002, à 16h45, elle se rendit à la mosquée de Regent’s Park au centre de Londres et se convertit à l’islam. Cela lui fut facile. Deux hommes musulmans lui servirent de témoins, et neuf de ses amis étaient également présents, serrés dans le bureau de l’imam ; elle prononça en arabe les mots appris la veille à partir d’une cassette, mots qu’elle répètera 5 fois par jour inlassablement jusqu’à la fin de sa vie : « Nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah et Mohammad est Son Messager.» Ensuite il eut une fête toute simple à Ad-Dar, dans Edgware Road. Elizabeth et ses amis y burent du thé à la menthe.
Pourquoi a-t-elle fait cela ? «Je sais que ça a l’air d’un cliché, mais Allah est venu frapper à la porte de mon cœur. C’est vraiment ce que j’ai ressenti. A beaucoup d’égards, c’est trop difficile à exprimer ; c’est plutôt comme trouver l’amour.»
C’était, en d’autres termes extrêmement personnel. Alors qu’elle lisait le Noble Coran et se préparait à se convertir, les attaques du 11 septembre eurent lieu et faillir faire dévier son cheminement spirituel, en dépit du fait qu’il fut prouvé qu’elles venaient d’un réseau terroriste. Autant qu’elle puisse se rappeler, ces événements ont même suscité en elle une certaine sympathie. «Tout acte de terrorisme est lâche», dit-elle. Mais je peux comprendre pourquoi les gens en ont marre de l’Occident. Le capitalisme est extrêmement oppresseur.
Elizabeth n’est pas une marginale, et elle n’est certainement pas la seule. Il y a beaucoup de gens comme elle, comme Lucy Bushmill-Matthews, licenciée de l’université de Newham, Cambridge, qui a flirté avec l’islam lorsqu’elle était étudiante dans le but de le critiquer, mais qui l’a trouvé «si simple et si logique que je n’ai pas pu le rejeter».
«Quand je suis allé à Cambridge je suis devenu membre d’associations chrétiennes et musulmanes et de trois partis politiques» dit-elle. «Je voulais explorer toutes les pistes pour les éliminer.»
Elle se considère comme quelqu’un de pragmatique et de pas si spirituel que cela, et en tant que tel, l’islam a été irrésistible pour elle : «Cela donnait un sens à toutes les fois du monde. C’était une façon claire et simple de croire en Dieu». Elle dit que cela lui a même permis de trouver de bons emplois, en lui donnant l’étiquette de libre penseuse. Elle a épousé, après sa conversion, un musulman britanno-iranien.
 
Yahya, dont le père est un pilier de l’Establishment anglais, pense que l’islam «est tout à fait en phase avec les traditions britanniques» ; Yahya a lui aussi choisi l’islam après avoir examiné tout l’éventail des religions. Il est issu d’une famille londonienne de haut rang social qui, à cause de la position que son père occupait, ne pouvait se montrer en faveur d’un crédo particulier. Il a ensuite passé une licence en religions comparées, l’équivalent religieux d’un test en aveugle de différents vins et il a très naturellement choisi l’Islam.
«C’est du monothéisme pur» dit-il. «L’islam offre un système moral clair et la tradition de ses savants est intacte. Aucune écriture n’exprime l’unicité de Dieu plus clairement que le Coran. Il y a également une tradition de «mysticisme», qui est peut-être ce qui plaît à des britanniques blancs de classe moyenne comme moi.»
Yahya s’est converti il y a cinq ans. Il a maintenant 33 ans, et étudie à Oxford ; il écrit une thèse sur l’islam en Grande Bretagne et se montre consterné par les attaques de septembre dernier, mais aussi par l’acharnement médiatique contre sa religion depuis ces événements, même de la part de soi disant sympathisants.
«C’est très douloureux pour nous tous d’être associés à de tels actes de barbarie», dit-il. Ce n’est pas pour cela que nous sommes convertis ; et maintenant nous ne pouvons plus décrire notre religion de manière non édulcorée ; il y a toujours quelqu’un qui sert d’intermédiaire ; et c’est très frustrant d’avoir quelqu’un comme Polly Toynbee en train d’essayer de vous sauver de vous-même.»
 
Joe Ahmad-Dobson, fils de l’ancien ministre de la santé travailliste Frank Dobson, estime que l’islam a transformé sa vie spirituelle et l’a aidé premièrement à accéder à l’université. A présent, il travaille dans le domaine de la rénovation de centres urbains, et est comblé sur le plan spirituel par l’incitation permanente, en islam, à faire le bien ; il attribue le fait d’avoir obtenu sa licence avec la meilleure mention à la structuration personnelle que la foi a apportée dans sa vie.
 
Matthew Wilkinson a fait la une de l’actualité en 1993 quand il s’est converti et a changé son nom pour celui de Tariq ; c’était un ancien élève de l’école de Eton. Lui et Nicholas Brandt, un autre ancien élève de Eton et fils d’un investisseur, ont troqué leur place d’héritiers de l’Establishment pour partager un simple logement avec quatre autres musulmans.
 
Le fils de Lord Birt, Jonathan, abandonna la vie stressée des hautes sphères de la société en se convertissant à l’islam en 1997 et en entamant une thèse sur l’islam en Grande-Bretagne.
Le fils et la fille de Lord Justice Scott, membre du parti conservateur et président de l’enquête sur l’affaire de livraison des armes à l’Irak, firent de même.
Tous ces convertis rejetèrent le christianisme pour des raisons intellectuelles. Il y avait certains points du dogme chrétien qui les rendaient perplexes, tels que la Sainte Trinité et le péché originel ; ils se sont renseignés et l’alternative que leur a offerte l’islam, à savoir de ne reconnaître ni l’un ni l’autre, s’est avérée pour eux beaucoup plus satisfaisante. C’est la clarté de cette religion qui les a séduits.
 

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