Le mois de Ramadan est le mois de la générosité, du don, de la bienfaisance, de la communication, de la solidarité, un mois où les cœurs des Musulmans débordent de miséricorde et où les bienfaisants donnent avec prodigalité.
Nous avons un besoin urgent de nous inspirer de la ligne de conduite et de la moralité de notre Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) à tout moment et pendant ce mois-ci en particulier. La générosité était sa plus grande qualité morale. Le Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) était caractérisé par tous les types de générosité : il était généreux dans le don du savoir, le don de l’argent, le don de soi pour la cause d’Allah, Exalté soit-Il. Anas, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit : « L’on n’a jamais demandé une chose au Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) en contrepartie de la conversion à l’Islam sans qu’il ne l’ait donnée. Un homme vint le trouver et le Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) lui donna des ovins qui remplissaient – de par leur nombre – toute une vallée. L’homme revint dans sa tribu pour lui dire : « O gens, embrassez l’Islam car, certes, la manière d'offrir de Mohammad est celle d’un homme qui ne craint aucunement la pauvreté ». (Mouslim). L’homme ne se convertissait à l’Islam que pour obtenir les biens de ce bas monde, mais le soir, l’Islam devenait pour cet homme plus cher que ce bas monde et tout ce qu’il contient. Safwaane ibn Omayya a dit : « Le Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) m’a donné tout ce qu’il m’a donné alors qu’il était l’être que je détestais le plus. Il continua à me donner jusqu'à ce qu’il devint l’être que j’aimais le plus ». Le Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) donna à Safwaane, le jour de la bataille de Honayne, cent bestiaux puis cent autres au point que Safwane affirma : « j’atteste que nul autre qu’un prophète ne peut faire un don de ce genre de bon gré ».
Quand le Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) revint de la bataille de Honayne, les gens se précipitèrent vers lui pour lui demander de leur faire des dons jusqu'à ce qu’ils l’acculent contre un arbre et que son habit lui soit arraché. Le Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) s’arrêta et dit : « Rendez-moi mon habit, si j’avais eu des bestiaux au nombre de ces individus, je vous les aurais distribués et vous ne m’auriez trouvé ni avare, ni menteur, ni lâche » (Boukhari et Mouslim).
Le Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) pouvait, si un homme lui demandait l’habit qu’il portait, rentrer chez lui, ôter son habit et le donner à cet homme. Il pouvait aussi acheter une chose et payer son prix puis la rendre ensuite au vendeur.
La joie du Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) de donner était plus grande que celle du bénéficiaire du don.
C’est ainsi qu’était notre Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) et ce n’est là qu’une goutte d’eau dans l’océan de sa générosité et de sa prodigalité.
L’aumône pendant ce mois est plus importante et d’autant plus confirmée. Elle a un avantage par rapport aux autres, vu le mérite de ce mois et vu la multiplication de la rétribution des bonnes œuvres qui y sont accomplies, car elle aide les jeûneurs nécessiteux à accomplir les actes d’obéissance. Celui qui les aide mérite donc une rétribution équivalente à la leur. Celui qui nourrit donc un jeûneur a une rétribution similaire à la sienne.
Vu qu’Allah, Exalté soit-Il, prodigue à Ses serviteurs, pendant ce mois, la miséricorde et le pardon, celui qui est généreux avec les serviteurs d’Allah, Exalté soit-Il, Allah lui prodiguera don et mérite car la rétribution est de même nature que l’œuvre accomplie.
Il arrive que le jeûne soit affecté par un manquement quelconque ; ce manquement est réparé par l’aumône. Ce qui explique la raison pour laquelle Allah, Exalté soit-Il, a imposé à la fin du mois de Ramadan la Zakate Al-Fitr pour purifier le jeûneur des bavardages futiles et des actes impudiques.
Il y a une relation particulière entre le jeûne et l’aumône, et combiner les deux fait mériter le Paradis. Le Prophète (Salla Allahou `Alaihi wa Sallam) a dit : « Il y a au Paradis des chambres telles que l'on verra de l'intérieur ce qui est à l'extérieur et vice-versa ». Ils demandèrent : « A qui seront-elles destinées, Messager d’Allah ? » Il répondit : « A celui qui parle gentiment, nourrit (les gens), jeûne régulièrement, et prie la nuit alors que tout le monde dort » . (Ahmad)
Certains prédécesseurs ont dit : « La prière fait parvenir son auteur à mi-chemin, le jeûne le fait parvenir devant la porte du Roi et l’aumône le prend par la main et le fait entrer devant le Roi ».
C’est pour cette raison que les prédécesseurs, qu'Allah leur fasse miséricorde, étaient soucieux de donner et de dépenser pendant ce mois béni, et tenaient à offrir des repas d’Iftaar aux jeûneurs. Beaucoup d’entre eux venaient en aide aux pauvres en leur présentant ce genre de repas, voire préféraient ces pauvres à eux-mêmes. Ibn `Omar jeûnait et ne rompait sa journée de jeûne qu’avec les pauvres. Quand sa famille l’en empêchait, il ne dînait pas cette nuit-là. Lorsqu’un nécessiteux venait frapper à sa porte alors qu’il était en train de manger, il lui donnait toute sa part de repas et quand il revenait à sa place, sa famille avait terminé le repas et lui jeûnait le lendemain sans avoir rien mangé. Il faisait don de sucre et disait : « J’ai entendu Allah, Exalté soit-Il, dire : «Vous n’atteindrez la (vraie) piété, que si vous faites largesses de ce que vous chérissez. » (Coran 3/ 92). Allah, Exalté soit-Il, sait que j’aime le sucre ». Un nécessiteux vint demander quelque chose à l’Imam Ahmad, qui lui donna deux pains qu’il avait préparés pour son repas d’Iftaar, puis il s’endormit et jeûna le lendemain.
Saisissez, cher frère jeûneur, cette occasion et dépensez, et Allah, Exalté soit-Il, vous donnera. Rappelez-vous les frères, à l’ouest et à l’est de la planète qui sont accablés par la famine, la pauvreté et le besoin. Sachez que la meilleure façon d’exprimer sa reconnaissance pour un bienfait est d’en faire profiter les autres. Allah, Exalté soit-Il, a des gens à qui Il attribue ses bienfaits pour qu’ils profitent à ceux qui L’adorent, et Il les maintient dans ces bienfaits tant qu’ils les dépensent et les donnent. Si ces gens s’abstiennent de les donner, Allah, Exalté soit-Il, les en prive et les accorde à d’autres gens. Allah, Exalté soit-Il, vous a donné beaucoup et vous a demandé peu : «Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Allah restreint ou étend (Ses faveurs.) Et c’est à Lui que vous retournerez » (Coran/ 245)