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Moyens utilisés par les polythéistes pour s’opposer à la prédication islamique

Moyens utilisés par les polythéistes pour s’opposer à la prédication islamique

Dès que le Prophète () rendit public le message de l'Islam et qualifia explicitement d’égarement l’héritage religieux de son peuple, il déclencha une vague de colère à la Mecque. Pendant dix ans les Mecquois ne cessèrent de considérer les musulmans comme des rebelles et des révoltés contre la religion de leurs ancêtres. Alors, Qorayche, grande tribu de la Mecque, décida de s’opposer à ce message qui invitait à railler leurs dieux et à mettre un terme à leur prééminence.

Apeurés par la propagation de l'Islam, ils utilisèrent tous les moyens susceptibles de lutter contre ce message et de porter préjudice aux nouveaux convertis ; parmi ces moyens figurait le fait de  se moquer du Prophète () et de son message en le diffamant par le biais de diverses accusations et fausses descriptions afin que les gens se détournent de lui et pour affaiblir et isoler les croyants. Parfois, ils disaient qu'il était fou (sens du verset) : « Et ils (les mecquois) disent: ‘Ô toi sur qui on a fait descendre le Coran, tu es certainement fou!’ ». (Coran 15/6). Parfois ils le traitaient de magicien et de menteur comme l'indique le verset suivant (sens du verset) :

« Et ils (les Mecquois) s’étonnèrent qu’un avertisseur parmi eux leur soit venu, et les infidèles disent: ‘C’est un magicien et un grand menteur’ ». (Coran 38/4).

Un peu plus tard ils le taxèrent de devin et de poète ou bien ils se moquaient de ses Compagnons et des faibles parmi ses amis, qu’Allah soit satisfait d’eux, en faisant d'eux des objets de dérision (sens du verset) : « Est-ce là ceux qu’Allah a favorisés parmi nous?». (Coran 6/53).

Ils combattirent la prédication pour déformer l'image de l'Islam et ses nobles enseignements en faisant planer le doute et les suspicions autour de cette religion naissante. Leur objectif était de pousser les gens à ne pas y réfléchir, et a fortiori à ne pas y croire! (sens des versets) :

 

         « Les mécréants disent: ‘Tout ceci n’est qu’un mensonge qu’il (Mohammad) a inventé, et où d’autres gens l’ont aidé’. Or, ils commettent là une injustice et un mensonge. Et ils disent: ‘Ce sont des contes d’anciens qu’il se fait écrire! On les lui dicte matin et soir!’ ».  (Coran 25/4-5).

                                                               

         « Ce n’est qu’un être humain qui lui enseigne (Le Coran) ».     (Coran 16/103).

Ils semèrent également le doute au sujet de la foi en Allah et de la Résurrection  à voir avec Mme Aicha en disant (sens du verset) :

« Lorsque nous serons morts et que nous deviendrons poussière et ossements, serons-nous ressuscités? Ainsi que nos premiers ancêtres?». (Coran 37/16-17).

Ils affirmaient avec sarcasme l'impossibilité d'une telle action en disant (sens du verset) :

 «Voulez-vous que l’on vous montre un homme qui vous prédise que lorsque vous serez complètement désintégrés, vous reparaîtrez, sans nul doute, en une nouvelle création? ». (Coran 34/7).

Ils semèrent également le doute quant à la validité du message du Prophète () en prétendant que la prophétie relevait du sacré et qu’il était donc impossible qu'elle soit le lot d'un être humain (sens des versets) :

 

« Et ils disent: ‘Qu’est-ce donc que ce Messager qui mange de la nourriture et circule dans les marchés ?’ ». (Coran 25/7).

« Ils disent: ‘Allah n’a rien fait descendre sur un humain...’ ». (Coran 6/91).

           

 

D'ailleurs, le Coran a mentionné ces accusations qui furent portés à l’encontre de l'Islam et les réfuta par des réponses irrécusables et logiques susceptibles de persuader toute personne douée de raison, et de freiner les impies.

Parmi les moyens utilisés, ils empêchaient les gens d'écouter le Coran en  le comparant aux légendes de leurs ancêtres. Chaque fois que le Prophète () voulait réciter le Coran pour que les gens l'écoutent, les mécréants provoquaient du vacarme (sens du verset) :

«Et ceux qui avaient mécru dirent: «Ne prêtez pas l’oreille à ce Coran, et faites du chahut (pendant sa récitation), afin d’avoir le dessus». (Coran 41/26).                                                               

Selon les biographes, An-Nadhr Ibn Al-Haarith s'adressa un jour aux Qoraïchites en disant : « Par Allah, vous êtes l’objet d’une grande épreuve et vous n’avez pas encore de solution à celle-ci. Quand Mohammad était jeune, il était celui dont vous étiez le plus satisfait, le plus véridique et le plus honnête. Mais après avoir vieilli et  apporté ce message vous avez prétendu qu'il était un sorcier. Par Allah ! Il n'est pas un sorcier ». Puis, il leur énuméra ce qu'ils attribuaient au Prophète () et réfuta leurs allégations en disant : « Il n'est ni fou ni poète ». Ensuite il partit à Al-Hiirah (pour trouver la solution que cherchaient les Qoraichites), et y apprit entres autres les chroniques des rois perses. A son retour, chaque fois que le Messager d’Allah () s’asseyait dans une assemblée pour prêcher Allah, Exalté soit-Il,  An-Nadhr venait ensuite et disait : « Par Allah, Mohammad est un conteur, et il n’est pas meilleur conteur que moi ». Puis il racontait les chroniques des rois perses et les légendes de Rostam et Esfandiyar, et disait : « En quoi Mohammad est-il plus éloquent que moi ? ».

L'autre moyen auquel ils avaient recours était la polémique. Ils essayaient de faire en sorte que le Prophète () soit incapable de répondre à leurs questions difficiles. Ils lui demandaient toujours des miracles à l'appui. Ainsi lorsque le Prophète () leur donna des arguments prouvant la véracité de son message et de sa prophétie, les mécréants ne surent plus quoi faire, et ils refusèrent de le croire du fait de leur mauvaise foi et de leur entêtement. Devant ces preuves indiscutables, les mécréants furent obligés de chercher ailleurs en lui demandant un certain nombre de choses non pas pour savoir s'il était sincère ou non, mais par pure opiniâtreté et volonté de le confondre : (sens des versets)

« Et ils dirent: «Nous ne croirons pas en toi, jusqu’à ce que tu aies fait jaillir de terre, pour nous, une source; ou que tu aies un jardin de palmiers et de vignes, entre lesquels tu feras jaillir des ruisseaux en abondance; ou que tu fasses tomber sur nous, comme tu le prétends, le ciel en morceaux; ou que tu fasses venir Allah et les Anges en face de nous , ou que tu aies une maison [garnie] d’ornements; ou que tu sois monté au ciel. Encore ne croirons-nous pas à ta montée au ciel, jusqu’à ce que tu fasses descendre sur nous un Livre que nous puissions lire». Dis-[leur]: «Gloire à mon Seigneur! Ne suis-je qu’un être humain-Messager? ». (Coran 17/90-93).                                                                 

En effet, la sagesse divine voulut que leurs demandes ne soient pas exaucées car l'une des lois divines est que si Allah, Exalté soit-Il, exauce la demande d'un peuple et que ce dernier continue à renier et à persister dans son égarement cela implique qu'il soit exterminé par un châtiment  d'Allah, Exalté soit-Il. Ce fut le cas avec les autres peuples comme les ‘Aad, les Thamoud et Pharaon... D'après Ibn Abbas, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, « les Qoraïchites, s’adressèrent au Prophète () en lui disant : ‘Implore donc ton Seigneur de transformer le mont d'As-Safa en or et nous croirons en toi’.

- ‘Le ferez- vous ?’,  demanda-t-il.

- ‘Oui’, répliquèrent les mécréants.

Alors, Le Prophète () demanda à Allah, Exalté soit-Il, de transformer le mont As-Safa en or. A ce moment là, l'ange Djibriil (Gabriel) vint lui dire : ‘Ton Seigneur te salut et te dit: Si tu veux, Je transformerai As-Safa en une montagne d’or, mais ensuite, Je châtierai quiconque d’entre eux refuse de croire comme Je n’ai châtié personne d’autre dans l’univers ; par contre si tu le veux, Je n’exaucerai pas leur demande, et Je leur ouvrirai les portes du repentir et de la miséricorde’, le Prophète () dit alors: ‘Non, je choisis le repentir et la miséricorde’. » Puis le verset suivant fut révélé (sens du verset) :

« Rien ne Nous empêche d’envoyer les miracles, si ce n’est que les Anciens les avaient traités de mensonges. Nous avions apporté aux Thamūd la chamelle qui était un [miracle] visible: mais ils lui firent du tort. En outre, Nous n’envoyons de miracles qu’à titre de menace’ ». (Coran 17/59).

Allah dit également (sens du verset) :

« Et ils disent: ‘Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre auprès de lui (Muhammad) un Ange?’. Si Nous avions fait descendre un Ange, c’eût été, sûrement, affaire faite; puis on ne leur eût point donné de délai ».                                                                       (Coran 6/ 8).

Cela signifie que si Allah accepte de leur envoyer un Ange, ce sera là un point de non retour parce que s'ils persistent dans leur égarement ces mécréants seront châtiés immédiatement et aucune autre chance ne leur sera accordée pour se repentir. En effet, Allah, Exalté soit-Il, sait bien que ces mécréants ne croiront point même s'Il exauce leur demande, mais qu'ils persisteront sur la même voie (sens du verset)

« Et ils jurent par Allah de toute la force de leurs serments, que s’il leur venait un miracle, ils y croiraient (sans hésiter,) Dis: «En vérité, les miracles ne dépendent que d’Allah.» Mais qu’est ce qui vous fait penser que quand cela (le signe) arrivera, ils n’y croiront pas. Parce qu’ils n’ont pas cru la première fois, nous détournerons leurs cœurs et leurs yeux; nous les laisserons marcher aveuglément dans leur rébellion. Et si Nous faisions descendre les Anges vers eux, [comme ils l’avaient proposé] si les morts leur parlaient, et si Nous rassemblions toute chose devant eux, ils ne croiraient que si Allah veut. Mais la plupart d’entre eux ignorent ». (Coran 6/109-111).

Parmi les initiatives ayant eu pour objectif de confondre le Prophète () citons leur prise de contact avec les Gens du Livre, à savoir les Juifs afin de prendre connaissance de quelques questions et détails pour essayer d’atteindre cet objectif. En effet, nous pouvons remarquer clairement cette intention en nous référant à la cause de la révélation de la Sourate Al-Kahf, et aussi en méditant sur la parole d'Allah, Exalté soit-Il (sens du verset) : « Et ils t’interrogent au sujet de l’âme ….. ». (Coran 17/85).

Ils recouraient également aux négociations et au chantage. Ils envoyaient successivement des délégations auprès du Prophète () dans le but de lui faire des propositions attirantes qui le rendraient plus flexible ou bien le feraient renoncer à son message. ‘Otbah Ibn Rabi‘a fut l'un de leurs envoyés, il lui dit : « Si le but de ta prédication est de gagner de l’argent, nous prendrons de nos fortunes pour faire de toi l'homme le plus riche d’entre nous. Si tu veux un titre de noblesse, nous ferons de toi un notable, de telle sorte que nous ne prendrons aucune décision sans toi. Si tu veux être roi, nous ferons de toi notre roi. Si ce sont les femmes que tu veux, tu pourras choisir jusqu’à dix épouses parmi les femmes de Qoraïch. Si tu es possédé par un démon et que tu ne peux t’en débarrasser, nous ferons venir un guérisseur et nous dépenserons autant d’argent qu’il le faut jusqu’à ce que tu guérisses. En effet, parfois l'homme est vaincu par son démon, jusqu’à ce qu’il se soigne et s’en débarrasse ». 

Toutes ces propositions ne faisaient qu'accroître la détermination du Prophète () et sa résolution à rester fidèle à ses principes et à son message. Il  leur dit donc :

« Ce n’est rien de ce que vous dites. Je ne cherche ni fortune ni honneur ni autorité, mais c'est Allah, Exalté soit-Il, qui m'a envoyé avec un Livre en m'ordonnant de vous avertir et vous annoncer de bonnes choses. Je n'ai fait que vous inviter au message de mon Seigneur et vous conseiller. Si vous acceptez ce que je vous présente, vous serez heureux ici bas et dans l'au-delà. Mais si vous me tournez le dos, je lutterai jusqu'à ce qu'Allah, Exalté soit-Il, juge entre nous ».

Lorsque les mécréants furent convaincus que le Prophète () n'était pas facile à séduire puisqu'il ne cherchait rien de ce bas-monde, ils adoptèrent un autre moyen qui indiquait à quel point ils étaient stupides et naïfs.  Ils essayèrent de trouver un compromis à mi-chemin entre les rites préislamiques et l'Islam. Ils voulaient que le Prophète () renonce à une partie de la vérité, et ils proposaient en contrepartie de délaisser quelques aspects de leur égarement. Ils lui suggèrent donc cela en disant:

« Ô Mohammad ! Et si nous adorions votre Dieu, et que vous adoriez les nôtres ? De cette façon, nous adorerions tous les dieux. Si votre Dieu est mieux que les nôtres, nous en tirerons donc profit. Et si nos dieux sont meilleurs que Le vôtre, vous en tirerez donc profit. » A ce moment là, Allah, Exalté soit-Il, révéla une sourate entière qui porte le nom d'Al-Kaafiroun (les mécréants). Cette sourate précise clairement que la voie de la vérité est unique et sans détours et qu'il n'y a pas moyen de faire de compromis, de céder au chantage ou de renoncer à quoi que ce soit. Ce Message  est une voie divine qui ne doit aucunement faire l'objet de chantage quels que soient les motifs invoqués.

Lorsqu’aucun moyen utilisé ne permit d’entraver la voie d’Allah, Exalté soit-Il,  et de déformer les jalons de la prédication, la tribu de Qoraïch, en désespoir de cause, eut recours à une autre méthode: elle déchaîna de nouveau sa colère sur les croyants et fit de son mieux pour les amener à renoncer à leur religion en employant tous les moyens d'humiliation et de torture. Cependant Allah, Exalté soit-Il,  est Souverain dans Son Commandement, mais la plupart des gens ne le savent pas.

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