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Les rites de l’Islam produisent des cœurs vivants, des consciences éveillées et des esprits sains

Les rites de l’Islam produisent des cœurs vivants, des consciences éveillées et des esprits sains

Akram Kasâb

Le pèlerinage à la Maison… des moments d’enseignement

Le voyage du Hadj est riche en enseignements et en expériences. Ces enseignements touchent les cœurs, éveillent nos émotions et nos esprits. Le pèlerin n’obtient la grande récompense que s’il saisit ces enseignements, apprend ces leçons et médite sur ces expériences.
Parmi les enseignements et les leçons du Hadj, citons :


Premièrement : l’obéissance et la soumission à Allah, Seigneur de l’univers
 

C’est la première leçon que le pèlerin retient durant son voyage du Hadj. Dès le moment où il se met en état de sacralisation et jusqu’à ce qu'il se désacralise, il doit se soumettre aux ordres d’Allah, exalté soit-Il, et cette soumission se manifeste à travers l’humilité dont il fait preuve face aux ordres de son Maître, même si cela n'est pas toujours en accord avec ses désirs. Il se soumet aux ordres d’Allah, exalté soit-Il, tout comme une personne décédée soumet son corps au laveur de morts sur la paillasse de lavage et même plus encore.
Par conséquent, le musulman se soumet aux rites parce qu’il sait que cette soumission est la voie correcte et le signe de l’acceptation. Quel homme fut ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, le jour où il a dit alors qu’il embrassait la Pierre noire : «Je sais que tu n’es qu’une pierre qui ne peut ni nuire ni être bénéfique et si je n’avais pas vu le Messager d’Allah () t’embrasser, je ne l’aurais pas fait » (Boukhari). C’est pourquoi il a été rapporté que lorsque 'Ali, qu'Allah soit satisfait de lui, se trouvait près de la Pierre noire, il disait : « Ô Allah, je fais cela par foi en Toi et non en cette pierre, par croyance en Ton Livre et non par superstition, par respect de mon engagement envers Toi et non par engagement envers autre que Toi et par suivi de la tradition de Ton Prophète () et non pas une autre tradition. »
On n'est véritablement croyant que lorsqu’on se soumet aux commandements d’Allah, exalté soit-Il, à Sa Loi et à Son jugement. C'est l'une des conditions de « Lâ ilâha illallah ». Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
«Non ! Par ton Seigneur ! Ces gens ne seront de vrais croyants que lorsqu'ils t'auront pris pour juge de leurs différends et auront accepté tes sentences sans ressentiment, en s'y soumettant entièrement » (Coran 4/65)
La soumission à la Charia d’Allah, exalté soit-Il, n’est pas une chose superflue, mais fait partie des fondements du culte et de l’essence même de la dévotion. Telle est la différence essentielle entre le croyant et les autres. Le Dr Yûsuf al-Qaradâwî a dit : « Le croyant a quitté l’adoration de sa propre personne et des autres créatures pour aller vers l’adoration de son Seigneur. Il a quitté l’obéissance à ses passions pour aller vers l’obéissance d'Allah, exalté soit-Il. Le croyant ne fait pas ce qu’il désire ou ce qu’une autre créature désire pour lui mais il est tenu par un engagement qu’il doit obligatoirement respecter, par un pacte qu’il doit observer et par un chemin qu’il doit suivre. Cette obligation découle logiquement de la nature du contrat de la foi et de ses exigences. »

Les exigences du contrat de la foi :

Qu’il soumette les rênes de sa vie à Allah, exalté soit-Il, afin qu'elle soit conduite par le Messager () et guidée par la Révélation parfaite.
Lorsque le Seigneur dit : « J’ordonne et J’interdis », le serviteur répond : « J’entends et j'obéis »
L’homme ne doit plus se soumettre à ses passions mais plutôt à la Charia de son Maître.
Voilà ce que fait le musulman durant le Hadj :
Lorsque son Seigneur lui dit : « Laisse ta famille », il répond : « D’accord ».
Lorsqu’Il lui dit : « Quitte ton pays », il répond : « D’accord ».
Lorsqu’Il lui dit : « Enlève tes vêtements », il répond : « D’accord ».
Lorsqu’Il lui dit : « Tourne sept fois autour de la Ka’ba », il répond : « D’accord ».
Lorsqu’Il lui dit : « Effectue sept fois le parcours entre al-Safâ et al-Marwa. », il répond : « D’accord ».
Lorsqu’Il lui dit : « Sacrifie une bête », il répond : « D’accord ».
Lorsqu’Il lui dit : « Rase-toi la tête », il répond : « D’accord ».
Tel est le summum de l’humilité et de la soumission à Allah, Seigneur de l’univers.


Deuxièmement : l’éducation de la conscience
 

La pratique des rites fait que nos consciences restent éveillées et que les cœurs soient vivants et sains. L’Islam veut que le musulman soit ainsi, qu’il ait conscience en secret et en public, nuit et jour, lorsqu'il est seul ou avec les gens, qu’il est observé par Allah, exalté soit-Il. La foi du serviteur en Allah, exalté soit-Il, et son respect des rites éduquent son âme dans ce sens. C’est pourquoi Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
« Que vous cachiez votre parole ou la divulguiez Il connaît bien le contenu des poitrines. Ne connaît-Il pas ce qu'Il a créé alors que c'est Lui Compatissant, le Parfaitement Connaisseur. » (Coran 67/13-14)
Par ces versets, Allah, exalté soit-Il, a voulu que les cœurs des croyants soient vivants et que leur conscience s’éveille pour agir comme s’ils voyaient Allah, exalté soit-Il, ou du moins en ayant conscience qu’Allah, exalté soit-Il, les voit. Telle est la signification du hadith de Djibrîl sur al-Ihsân : « C'est le fait d'adorer Allah comme si tu Le voyais, car si toi tu ne Le vois pas, Lui te voit. » (Boukhari, Mouslim)
Les cœurs et les consciences des Compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux, étaient de la sorte et il n'y a pas de meilleure preuve de cela que le hadith de Mâ’iz et celui d’al-Ghâmidiyya (Mouslim).
Il arriva une chose étonnante à ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, durant l’un de ses voyages. ‘Abd Allah Ibn Dunia a dit : « Un berger surgit de la montagne devant nous et ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, lui dit : ‘Ô berger, vends-moi une de ces brebis’. Le berger répondit : ‘Je suis un esclave’. ‘Umar dit alors : ‘Dis à ton maître que le loup l’a mangée’. Et le berger dit : ‘Et où est Allah ?’ ‘Umar se mit alors à pleurer puis partit en compagnie de l’esclave et l’acheta à son propriétaire. Ensuite, il l’affranchit en lui disant : ‘Cette parole t’a affranchi dans ce monde et j’espère qu’elle t’affranchira dans l’au-delà’ »
Le Hadj met en avant l’éducation de la conscience et Allah, exalté soit-Il, indique cela en disant (sens du verset) :
« Le pèlerinage a lieu dans des mois connus. Si l'on se décide de l'accomplir, alors point de rapport sexuel, point de perversité, point de dispute pendant le pèlerinage. Et le bien que vous faites, Allah le sait. Et prenez vos provisions ; mais vraiment la meilleure provision est la piété. Et redoutez-Moi, ô doués d'intelligence ! » (Coran 2/197)
Mon cher frère bien-aimé, savez-vous qu’Allah, exalté soit-Il, sait le bien que vous faites ? Lorsque l’un de nous commet un péché, qui l’observe et le surveille ? Un policier le regarde-t-il ? Ou bien un surveillant tourne-t-il autour de lui ? Non ! C’est une surveillance interne, une auto-surveillance. C’est la surveillance de la conscience.
Cela se manifeste clairement lorsque des choses prohibées sont présentes sous ses yeux et qu’il s’en retient par crainte d’Allah, exalté soit-Il, par espoir en Sa miséricorde et Son pardon et dans l’attente de Sa récompense.
Observez les pèlerins durant le Tawâf et comment les femmes se mêlent aux hommes et leurs corps se rapprochent et se touchent. Cependant, la conscience reste vive et le cœur éveillé afin d’éloigner les suggestions du diable et l’envie de l’âme incitatrice au mal.


Troisièmement : l’éducation de la volonté et le renforcement de la determination


L'une des plus belles caractéristiques que l’on attribua aux soldats de Khâlid Ibn al-Walîd, qu'Allah soit satisfait de lui, est que « s’ils avaient voulu déplacer une montagne, ils l’auraient fait ». Cela montre la fermeté de leur volonté et la force de leur détermination. Allah, exalté soit-Il, a voulu que le voyage du Hadj soit un moyen et même un des meilleurs moyens de renforcer la volonté et la détermination du musulman. Comment n’en serait-il pas ainsi alors que le pèlerin quitte le pays auquel il est habitué, la demeure qu’il a aimée et les gens qu’il a connus ? Comment n’en serait-il pas ainsi alors qu’il laisse ses biens et s’en va loin de ses enfants ? Comment n’en serait-il pas ainsi alors que son voyage n’est pas exempt de risques, même au vingt et unième siècle ? La voiture peut être percutée, le bateau peut couler, l’avion peut s’écraser, les tentes peuvent prendre feu, le pèlerin peut étouffer dans un quelconque tunnel ou tomber en raison de la congestion de la foule. Malgré tous ces risques, sa volonté et sa détermination s’affermissent.
Allah, exalté soit-Il, a voulu que le Hadj soit accompli dans une vallée aride où il n'y a pas de cultures et cet endroit n’est pas adéquat pour être une station hivernale ni une résidence estivale même si aujourd'hui on y trouve un grand nombre de services. La preuve en est que ses rues sont creusées dans les montagnes et ses maisons sont taillées dans les rochers. On est constamment en train de monter et de descendre pendant qu'on s'y déplace.
Une des sagesses d’Allah, exalté soit-Il, est également de lier le Hadj aux mois lunaires afin qu’il arrive parfois en hiver et parfois en été. C’est ainsi que la volonté est renforcée et la détermination consolidée.
Celui qui prend connaissance de tout cela comprend que l’Islam n’est pas une religion où l’on baisse les bras, ni une religion de l’indolence, de la tranquillité et du repos, mais c’est une religion de lutte. Le Hadj est une lutte dans le sentier d’Allah, exalté soit-Il, c’est même une des meilleures formes de Djihad. Aïcha, , a rapporté : « Je demandai au Prophète () : ‘Ô Messager d'Allah, le Djihad est à nos yeux l'œuvre la plus méritoire. Pouvons-nous y prendre part ?’ Le Prophète () répondit : ‘Pour vous (les femmes) le meilleur Djihad est un pèlerinage accompli avec piété’. » (Boukhari)
 

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