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L’histoire d’al-Ridda

L’histoire d’al-Ridda

Dès que la Péninsule arabique fut informée de la mort du Prophète () celle-ci apostasia ! Seuls étaient restés musulmans les villes de Médine, La Mecque, Taef ainsi que le village de Djuwâthâ au Bahreïn ; toutefois, Allah, exalté soit-Il, donna à la Oumma Abû Bakr al-Siddîq, lequel put contenir la zizanie provoquée par les mécréants et les renégats.
L’apostasie dans la Péninsule arabique avait plusieurs degrés, c’est ainsi qu’on trouva des bédouins qui commencèrent à refuser de payer la Zakât, d’autres abandonnèrent complètement l’Islam et retournèrent à l’adoration des statues, d’autres encore prétendirent qu’ils étaient eux-mêmes des prophètes et parmi ces derniers les plus fameux furent Musaylima al-Hanafî al-Kadhâb (le Menteur), al-Aswâd al-‘Unsî, Talîha ibn Khuwaylid ou encore Sadjâh.
Les causes de cette vague d’apostasie, appelée al-Ridda, viennent essentiellement de la grande ignorance des bédouins de la réalité du Prophète () et de son message. Ainsi, il faut savoir que durant les deux dernières années de la vie du Prophète () un nombre considérable de bédouins se convertirent à l’Islam contraints par un rapport de force largement favorable aux musulmans qui contrôlaient alors une bonne partie de la Péninsule, d’autres embrassèrent l’Islam par appât du gain, d’autres encore furent fascinés et attirés par la puissance des musulmans et d’autres ne devinrent musulmans ni par crainte ni par désir de s’enrichir, mais simplement par imitation de leur chef tribal. Ainsi, les tribus étaient à cette époque le masque derrière lequel se cachèrent les ennemis de l’Islam qui étaient désireux de mener une guerre sans merci contre la jeune religion, en fait la plupart des tribus pensaient que l’Etat islamique disparaîtrait avec la mort de celui qui l’avait fondé.
Et malgré cette situation extrêmement troublée, Abû Bakr al-Siddîq (Radhia Allahou Anhou) insista pour envoyer l’armée d’Usâma ibn Zayd combattre les Byzantins, suivant ainsi les recommandations que le Prophète () lui avaient données avant sa mort. Et en effet Usâma se lança avec son armée en direction du Châm (Syrie-Palestine), et il se trouve qu’à son approche les armées byzantines prirent la fuite et quittèrent cette région ; par ailleurs, une fois sur place, Usâma découvrit des tribus qui avaient apostasié, il les combattit donc, ces dernières, dont l’unité avait explosé, furent vaincues par Usâma qui s’empressa ensuite de rentrer à Médine pour en informer Abû Bakr al-Siddîq, de même qu’il lui remit le butin pris aux apostats défaits. Notons que cette expédition militaire de l’armée d’Usâma dans le nord de la Péninsule provoqua chez toutes les tribus arabes de cette région une grande peur des musulmans, cela amena ces dernières à penser que les musulmans possédaient de grandes forces à Médine.
Il faut savoir qu’Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou) refusa la proposition des tribus selon laquelle elles étaient prêtes à continuer la prière tout en cessant de verser la Zakât et il insista pour que soient combattus ceux qui voulaient séparer la prière et la Zakât ainsi, évidemment, que ceux qui reniaient complètement l’Islam. Ensuite, al-Siddîq (Radhia Allahou Anhou) donna l’ordre d’organiser une surveillance continue autour de Médine, puis il fit envoyer des missives aux tribus qui étaient encore musulmane afin qu’elles se rendent sans tarder à Médine, de même qu’il envoya des messages extrêmement durs à toutes les tribus qui avaient choisi l’apostasie dans lesquels il les appelait à revenir dans le giron de l’Islam et les menaçait d’un lourd châtiment au cas où elles persistaient dans leur erreur, le but était évidemment de jeter de l’effroi dans leurs esprits.
Parallèlement, al-Siddîq (Radhia Allahou Anhou) mit sur pied onze armées complètes afin de combattre tous ces apostats, et même si l’armée musulmane n’était pas si grande, elle avait l’avantage d’être extrêmement bien organisée et motivée par le désir de mener le djihad dans le sentier d’Allah. Ainsi, al-Siddîq (Radhia Akkahou Anhou) indiqua à chacune de ses onze armées une direction vers laquelle elle devait aller, ces dernières furent donc déployées dans toute la Péninsule d’une manière très précise afin d’opérer un ratissage complet de chaque recoin du pays, aucune tribu ou région ne devait échapper à l’armée musulmane. Et grâce à Allah, exalté soit-Il, la victoire fut accordée aux musulmans partout où s’étaient rendues leurs armées, après ces opérations il ne resta donc pas un seul apostat dans toute la Péninsule arabique.

Abû Bakr fut une bénédiction pour la Oumma :

Cette dissension aurait pu avoir des conséquences terribles si Allah, exalté soit-Il, n’avait pas envoyé à la Oumma une grande bénédiction qui n’était autre qu’al-Siddîq. C’est ainsi qu’Allah, exalté soit-Il, secourut à travers lui les musulmans de même qu’Il, exalté soit-Il, en fit la cause de la préservation de la religion et du Coran et de la soumission des mécréants et des apostats.
Décrivant cette crise très difficile, voici ce que dit Abû Hurayra (Radhia Allahou Anhou) : « Allah est Celui qui n’a aucun associé, si Abû Bakr n’avait pas succédé [au Prophète ()], alors Allah aurait cessé d’être adoré ». N’oublions pas que la crise d’al-Ridda se produisit quelques jours après une autre grande crise qui n’est autre que la mort du Prophète (), il ne fait donc aucun doute que l’affliction d’al-Siddîq (RAdhia Allahou Anhou) fut alors immense, car il était la personne la plus proche du Prophète (), il fut par conséquent le plus attristé à la nouvelle de son décès ; cependant, Allah, exalté soit-Il, lui donna le bienfait de la constance, et cette dernière est sans nul doute une grande faveur qui n’est octroyée qu’à celui qui a vraiment la foi.
Comme nous l’avons dit plus haut l’apostasie avait divers degrés, certains refusèrent seulement de payer la Zakât, d’autres abandonnèrent totalement la religion et retournèrent à l’adoration des statues, d’autres encore ne se contentèrent pas d’apostasier et de laisser les musulmans tranquilles, mais ils s’en prirent à ceux qui parmi les musulmans refusaient d’apostasier, ils les tuèrent, les massacrèrent et firent contre eux les pires choses et enfin d’autres prétendirent qu’ils étaient des porteurs d’une prophétie divine comme les tristement célèbres Musaylima ou al-Aswad. Cependant, ce grand mal fut éteint par les musulmans, avec à leur tête Abû Bakr (Radhia Allahou Anhou), qui, convaincus d’être soutenus par Allah, exalté soit-Il, mirent un point final à ce mouvement qui aurait pu être mortel pour la communauté musulmane naissante.

Ainsi, l’image définitive que nous devons retenir de ces événements est que ce fut une guerre implacable entre la vérité et le faux, c’est là à n’en pas douter une grande règle universelle et naturelle. Le faux était alors incarné par les tribus arabes, le but profond de ce faux était de lutter sans merci contre l’Islam qui lui incarne la Vérité absolue. La preuve de cela est que les apostats tuèrent les musulmans qui appartenaient à leur propre tribu, il ne s’agissait donc plus de lutte entre tribus pour des différents futiles, mais il s’agissait bien pour les forces du mal de détruire complètement les forces du bien.
 

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