Nous adorons Allah par crainte de Son châtiment et espoir en Sa miséricorde
Allah a décrit l’état des prophètes, qui sont les meilleurs des hommes, dans leurs adorations, la façon dont ils se rapprochaient d’Allah et L’invoquaient. Allah dit :
« Tous s’empressaient d’accomplir le bien et Nous invoquaient pleins d’espoir et de crainte. Tous se soumettaient humblement à Notre volonté. » (Coran 21/90).
En arabe, le terme Raghab correspond à l’envie du Paradis d’Allah et de ses grâces. Quant au terme Al-Rahab, il correspond à la peur du châtiment de l’Enfer. Pour les adeptes de la Sunna, l’adoration comprend l’amour et la vénération. L’amour engendre l’espoir et la vénération engendre la crainte. Et il n’y a aucune contradiction entre l’amour, la crainte et l’espoir. Cheikh Ibn ‘Uthaymin a dit : « L’adoration repose sur deux éléments importants qui sont : l’amour et la vénération … L’amour engendre l’espoir et l’envie. Et la vénération engendre la crainte et la peur. » L’espoir implique qu’il y ait une peur car si ce ne serait pas le cas on se sentirait en sécurité et il n’y aurait pas lieu d’avoir peur. La peur implique l’espoir. Si ce n’était pas le cas les gens seraient désespérés.
Le Coran regorge de versets qui enjoignent de vouer au Seigneur ces deux adorations que sont l’espoir et la crainte. Et ils enjoignent les deux dans le même temps. Invoquer Allah de crainte de Son châtiment et par espoir de Sa récompense. Parmi ces versets :
Allah, exalté soit-Il, dit :
« Informe Mes serviteurs que Je suis le Très Clément, le Très Miséricordieux, mais aussi que Mon châtiment est des plus douloureux. » (Coran 15/49-50).
Al-Sa’dî explique : « Le cœur du fidèle doit constamment osciller entre la peur et l’espérance, et entre la crainte et l’espoir. S’il regarde la miséricorde de son Seigneur, Son pardon, Sa bonté, Sa bienfaisance, cela engendrera en lui des sentiments d’espoir et d’espérance. Et s’il regarde ses péchés et ses négligences par rapport aux droits d’Allah, cela engendrera chez lui des sentiments de peur et de crainte du châtiment ce qui le conduira à s’abstenir des péchés. »
Allah, exalté soit-Il, dit :
« Implorez votre Seigneur à voix haute ou de manière discrète. Mais sachez qu’Il n’aime pas ceux qui outrepassent les limites. Gardez-vous de répandre le mal sur terre après que le bien y a été propagé. Invoquez-Le, remplis de crainte et d’espoir. La miséricorde d’Allah est toute proche des hommes de bien. » (Coran 7/55-56).
Al-Qortobi a dit : « Allah ordonne au fidèle de se trouver dans une situation où il se surveille, ait peur et nourri de l’espoir en Allah. De façon à ce que l’espoir et la crainte soient comme les deux ailes d’un oiseau qui le portent en direction du droit chemin. Mais s’il ne dispose que d’une seule de ses deux ailes, il périt :
« Informe Mes serviteurs que Je suis le Très Clément, le Très Miséricordieux, mais aussi que Mon châtiment est des plus douloureux. » (Coran 15/49-50).
Il a donc suscité espoir et crainte. Il invite le fidèle à avoir peur de Son châtiment et à espérer Sa récompense. »
Allah a décrit les prophètes et messagers – qui sont les meilleurs des hommes en termes de dogme, de foi et de pratique religieuse – et a dit :
« Tous s’empressaient d’accomplir le bien et Nous invoquaient pleins d’espoir et de crainte. Tous se soumettaient humblement à Notre volonté. » (Coran 21/90).
Al-Tabarî a dit : « Par espoir du Paradis et par crainte du châtiment divin. Et il ne convient pas que l’un de ces deux sentiments fasse défection. » Il dit par ailleurs : « En cet endroit, il a employé le terme d’invocation qui signifie en fait adoration, comme il Le dit Allah, exalté soit-Il, dans ce verset :
« Je me sépare de vous et des idoles que vous adorez en dehors d’Allah et j’implore les faveurs de mon Seigneur, en espérant ne pas être déçu en L’invoquant. » » (Coran 19/48).
Il emploie le mot par espoir c’est-à-dire qu’ils adoraient Allah par espoir de ce qu’ils espéraient obtenir de Sa miséricorde et de Ses grâces. Il emploie aussi le terme par crainte c’est-à-dire qu’ils craignaient le châtiment divin et sa punition … Les exégètes ont tenu les mêmes propos que nous concernant ce verset.
Ibn Kathir a dit : « Al-Thawri dit au sujet de cette expression : « Nous invoquaient pleins d’espoir et de crainte. » C’est-à-dire par crainte de ce qui se trouve auprès de Nous et par espoir de ce qui se trouve auprès de Nous. »
Allah a comblé d’éloges Ses vertueux serviteurs, ceux qui ont à la fois peur de Lui et ont espoir en Lui. Il dit :
« Celui qui agit ainsi est-il comparable à celui qui, aux heures de la nuit, se voue pieusement à son Seigneur, prosterné ou debout, animé par la crainte du châtiment de l’au-delà et l’espoir d’obtenir Sa miséricorde ? » (Coran 39/9).
« Ceux qui, après s’être arrachés à leurs lits, prient leur Seigneur, remplis de crainte et d’espoir, et qui offrent une partie de ce que Nous leur avons accordé par charité. » (Coran 32/16).
Ibn Kathir a dit : « Soit, ils réunissent les deux qualités : ils ont peur que leurs œuvres soient rejetées et nourrissent l’espoir qu’elles soient acceptées. De peur du châtiment divin, et par espoir de la récompense divine. »
Al-Sa’di a dit : « Ils réunissent les deux qualités : la peur de voir leurs œuvres rejetées et l’espoir de les voir acceptées. La peur du châtiment divin et l’espoir de la récompense divine. »
Ibn ‘Uthaymin a dit : « Quand ils se souviennent de leurs péchés ils sont saisis par la peur. Mais quand ils se souviennent de la miséricorde d’Allah ils ont espoir en Sa récompense. Ils sont donc entre la peur et l’espoir. »
Les serviteurs du miséricordieux, comme Allah les a décrits dans son livre, lui demandent le Paradis et de les protéger du feu de l’Enfer. Allah dit :
« Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement et dignement sur terre et qui, lorsque les ignorants leur adressent des mots blessants, leur répondent par des propos bienveillants, ceux qui, pour plaire au Seigneur, passent la nuit, prosternés et debout en prière, ceux qui disent : « Epargne-nous, Seigneur, les tourments de la Géhenne, car son châtiment est sans fin. » La Géhenne est assurément la plus horrible des demeures et le plus affreux des séjours. » (Coran 25/63-66).
« En réalité, ceux qu’ils implorent cherchent eux-mêmes, au mieux, à se rapprocher de leur Seigneur, espérant Sa miséricorde et redoutant Son châtiment. Le châtiment de ton Seigneur est en effet redoutable. » (Coran 17/57).
Dans son exégèse, Ibn ‘Âshûr explique : « Il a mentionné la peur du châtiment après l’espoir de la récompense pour indiquer qu’ils sont dans une situation où ils observent un comportement exemplaire avec leur Seigneur. Et plus ils sont proches de leur Seigneur, plus cela accroit leur vénération à Son égard et leur crainte de Son châtiment. »
Dans de nombreux hadiths, le Prophète () demandait à Allah le Paradis et la protection contre l’Enfer. C’est aussi ce qu’il enseignait à ses compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux). Parmi ces hadiths, citons les suivants :
Selon Anas qu’Allah soit satisfait de lui) : L’invocation la plus souvant faite par le Prophète () était : « Seigneur ! Accorde-nous bonheur ici-bas et félicité dans l’au-delà, et préserve-nous du châtiment de l’Enfer ! » Rapporté par Boukhari.
Ibn Hajar a dit : « Le cadi ‘Iyâd a dit : il invoquait souvent par ce verset parce qu’ils regroupent la signification de toutes les invocations qui concernent ce monde ou l’au-delà. Le mot Hasana (traduit par bonheur et félicité) correspondait pour eux au bienfait. Il a donc demandé le bienfait de ce bas monde et de l’au-delà et la protection contre le châtiment. »
Al-Barâ’ ibn ‘Âzib (qu’Allah soit satisfait de lui) rapporte que le Messager d’Allah () lui a dit : « Lorsque tu te veux te mettre au lit, fais tes ablutions comme pour la prière, puis allonge-toi sur le côté droit et prononce ces mots : “Ô Allah ! Je me suis soumis à Toi, je me suis tourné vers Toi et je m’en suis remis à Toi par désir et par crainte. Il n’y a de refuge contre Toi qu’auprès de Toi. Je crois en Ton livre que Tu as révélé et en Ton prophète que Tu as envoyé”. » (allâhoumma aslamtou nafsi ilayka, wa wajjahtou wajhî ilayka, wa fawwadtou amrî ilayka, wa alja’tou dhahrî ilayka, raghbatan wa rahbatan ilayka, lâ malja’a walâ manjâ minka illâ ilayka, âmantou bi kitâbika al-ladhî anzalta, wa nabiyyika al-ladhî arsalta).Le Messager d’Allah (
) ajouta : « Que ces paroles soient tes dernières avant de dormir. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Al-Karmânî explique l’expression : par désir et crainte : « par peur de Ton châtiment et désir de Ta récompense. »
Selon Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () dit à un homme : « Que dis-tu durant ta prière ? » L’homme répondit : « Je récite le Tashahhud puis je demande à Allah le Paradis et la protection contre l’Enfer. Mais je ne sais pas dire ce que toi et Mu’âdh – Ibn Jabal - murmurez à ce moment. » Ce à quoi le Messager d’Allah (
) répondit : « Nous ne faisons que murmurer des invocations qui tournent autour de la demande du Paradis et la protection de l’Enfer. » Rapporté par Ibn Mâjah et jugé authentique par Al-Albânî.
Dans son ouvrage Jâm’i Al-‘Ulûm wal-Hikam, Ibn Rajab explique : « Parmi les choses les plus importantes que le fidèle doit demander à son Seigneur : le pardon de ses péchés et ce qui implique son salut de l’Enfer et l’entrée au Paradis. Le Messager d’Allah () dit à un homme : « Nous ne faisons que murmurer des invocations qui tournent autour de la demande du Paradis et la protection de l’Enfer. » Il demandait donc bien le Paradis et le salut de l’Enfer. »
Ibn Taymiyya a dit : « Il n’est pas concevable que les invocations d’un fidèle - qu’il s’agisse d’invocations d’adoration ou de demande – soient exemptes d’espoir et de crainte, de peur et de désir … C’est pour cette raison que le meilleur des hommes, le Messager d’Allah (), demandait à Allah le Paradis et qu’il le protège de l’Enfer. Et lorsqu’il demanda à un compagnon ce qu’il disait durant sa prière, celui-ci dit : « Je récite le Tashahhud puis je demande à Allah le Paradis et la protection contre l’Enfer. Mais je ne sais pas dire ce que toi et Mu’âdh – Ibn Jabal - murmurez à ce moment. » Ce à quoi le Messager d’Allah (
) répondit : « Nous ne faisons que murmurer des invocations qui tournent autour de la demande du Paradis et la protection de l’Enfer. »
Réfutation de l’expression : « Nous ne T’adorons pas par peur de Ton Enfer ni par envie de Ton Paradis. »
Il existe une expression qui est très répandue et que des gens répètent beaucoup mais qui est fausse. La raison à cette expression est que ces gens ont une croyance erronée qui est la suivante : ils croient que le véritable adorateur d’Allah est celui qui ne L’adore uniquement par amour pour Lui et non pas par crainte de Son Enfer ni par désir de Son Paradis. Parmi les expressions qu’ils emploient pour illustrer cette croyance, celle-ci : « Nous ne L’adorons pas par peur de Son Enfer ni par envie de Son Paradis mais nous L’adorons par amour pour Lui. » Et quelle que soit l’expression utilisée ou la formulation employée pour en indiquer le sens, et quelle que soit la personne qui la dit, cette expression est fausse et contraire à la situation des prophètes et messagers. Cette expression est le fruit de la compréhension de ceux qui la prononcent qui considèrent que le Paradis est fait d’arbres, de fleuves et de femmes seulement. Et que l’Enfer n’est pas constitué d’eau portée à ébullition, de feu ardent et de l’arbre Zaqqoum (qui sera la nourriture des damnés) mais ils considèrent que cela correspondra au fait d’être privé de voir Allah. Or, ils n’ont pas prêté attention à ce qui est au Paradis et qui représente la plus grande quête du fidèle et qui est de voir Allah. Selon Suhayb (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : « Lorsque les habitants du Paradis y entreront Allah leur dira : Voulez-vous quelque chose de plus ? Ils diront : « N’as-tu pas éclairé nos visages ? Ne nous as-tu pas fait entrer au Paradis et sauver de l’Enfer ? On lèvera alors le voile et ils regarderont le Visage d’Allah. Et on ne leur aura jamais donné de chose qu’ils aiment plus que de regarder leur Seigneur. Puis il récita ce verset : « A ceux qui auront bien agi est réservée la plus belle récompense et plus encore. » » Rapporté par Mouslim.
Ibn Taymiyya et Ibn Al-Qayyim ont amplement réfuté l’expression suivante : « Nous ne T’adorons pas par peur de Ton Enfer ni par envie de Ton Paradis. » Dans Majmû’ Al-Fatâwa, Ibn Taymiyya dit :
« Etant donné que l’amour est à l’origine de toute œuvre religieuse, la peur, l’espoir, et tout autre adoration impliquent que le fidèle ressente de l’amour pour le Seigneur. Et toutes les adorations du cœur reviennent finalement à l’amour qu’il ressent pour Allah. Celui qui ressent de l’espoir et du désir n’espère et ne désire uniquement ce qu’il aime et non pas ce qu’il déteste. Celui qui a peur fuit la peur pour obtenir ce qu’il aime … Et si l’espoir se rattache au Paradis, le Paradis désigne tous les bienfaits dont le plus haut sera de regarder le visage d’Allah comme il est rapporté dans Sahih Mouslim où Abd Al-Rahman ibn Abi Layla rapporte de Suhayb que le Messager d’Allah () a dit : « Lorsque les habitants du Paradis y entreront, un héraut s’écriera : « Ô habitants du Paradis, vous avez rendez-vous avec Allah et il veut que vous vous y présentez. Ils diront : Et qu’est-ce donc ? N’a-t-Il pas éclairé nos visages, alourdi nos balances, fait entrer au Paradis et sauver de l’Enfer ? Il dit : « On lèvera alors le voile et ils le regarderont. Et on ne leur aura jamais donné de chose qu’ils aiment plus que de regarder leur Seigneur. Et c’est cela le sens du terme « et plus encore » (mentionné dans le verset 10/26). »
Partant, la confusion de ladite expression n’a plus lieu d’être, celle qui dit : « Nous ne T’adorons pas par peur de Ton Enfer ni par envie de Ton Paradis mais par désir de Te voir. » Ceux qui prononcent une telle parole, et tous ceux qui la répètent, pensent que le Paradis se limite aux plaisirs en lien avec les choses créées comme la nourriture, la boisson, les vêtements, le rapport sexuel … C’est pour cette raison que certains cheikhs ont commis une erreur de compréhension du verset suivant : « Certains parmi vous convoitaient les biens de ce monde, tandis que d’autres aspiraient à la récompense de l’au-delà. » (Coran 3/152). Ils ont dit : « Et où sont ceux qui veulent Allah ? » Une autre erreur a été commise par rapport à ce verset : « Allah a acheté aux croyants leurs vies et leurs biens en échange du Paradis. » (Coran 9/111). L’un d’eux a dit : « Si on achète le Paradis avec nos biens et nos vies alors où est le fait de regarder Allah ? » La raison à cette erreur est qu’ils considèrent que regarder le Seigneur ne fait pas partie du Paradis … La vérité est que le Paradis est la demeure qui regroupe tous les bienfaits dont le plus haut sera de regarder le Visage du Seigneur. C’est un des bienfaits que ses habitants obtiendront comme il est dit dans les textes. De même, les damnés de l’Enfer seront privés de regarder Allah. Ils iront en Enfer. Ajoutons à cela que celui soutient une telle thèse, s’il connait réellement la teneur de ses propos, il entend par cela que si le Paradis et l’Enfer n’avaient pas été créés, il aurait été obligatoire d’adorer le Seigneur et se rapprocher de Lui et Le regarder. Ceci comme l’a dit Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) : « Quel excellent fidèle que Suhayb même s’il n’avait pas peur d’Allah il ne Lui aurait pas désobéi. » La vénération qu’il portait à l’égard d’Allah était telle que cela l’empêcherait de Lui désobéir. Aussi, disons que le fidèle qui nourrit des sentiments d’espoir et de crainte, si ces sentiments sont rattachés à la crainte du châtiment d’être privé de voir Allah ou à l’espoir d’être récompensé en pouvant Le regarder alors tout ceci n’est qu’un corolaire de l’amour d’Allah. »
Dans Madârij Al-Sâlikin, Ibn Al-Qayyim a dit :
« La synthèse de cette question consiste à dire : le Paradis ne désigne pas uniquement les arbres, les fruits, la nourriture, la boisson, les femmes, les fleuves, les palais. La plupart des gens se trompent dans leur conception du Paradis. Le Paradis désigne la demeure dans laquelle se trouvent toutes les sortes de bienfaits les plus parfaits. Et le plus grand bienfait du Paradis sera de pouvoir regarder le Noble Visage du Seigneur, écouter Ses paroles, se réjouir d’être à proximité de Lui et de Sa satisfaction … Comment peut-on dire : « on ne L’adore pas en quête de Son Paradis ou par peur de Son Enfer ? » … On peut en dire autant pour l’Enfer. Les damnés seront châtiés en étant privés de regarder leur Seigneur, par humiliation, colère et courroux, Il les éloignement de Lui. Et tout ceci est bien plus douloureux que les flammes de l’Enfer qui brûleront leurs corps et leurs personnes. Plus que cela, l’incandescence de ce feu dans leurs cœurs est ce qui a conduit à ce qu’il brûle leurs corps et par ce biais qu’il est passé. L’objectif des messagers, des prophètes, des véridiques, des martyrs, des vertueux, n’était autre qu’obtenir le Paradis et fuir l’Enfer. C’est d’Allah qu’on sollicite le soutien et en Lui qu’on s’en remet. Il n’y a de force et de puissance qu’en Allah. Il nous suffit et est notre meilleur garant. »
Al-Subkî a dit : « Quiconque ne demande pas le Paradis et ne cherche protection contre l’Enfer est en contradiction avec la Sunna. En effet, il est mentionné dans la Sunna, quand un homme expliqua ce qu’il disait en prière : « Je récite le Tashahhud puis je demande à Allah le Paradis et la protection contre l’Enfer. Mais je ne sais pas dire ce que toi et Mu’âdh – Ibn Jabal - murmurez à ce moment. » Ce à quoi le Messager d’Allah () répondit : « Nous ne faisons que murmurer des invocations qui tournent autour de la demande du Paradis et la protection de l’Enfer. »
Pour les adeptes de la Sunna, l’espoir et la peur sont liés. Les savants disent : Quand il est en bonne santé, un fidèle doit faire prévaloir ses sentiments de peur sur ses sentiments d’espoir. Il doit avoir plus peur du châtiment divin que d’espoir en Son Paradis. Mais quand vient la mort il doit avoir plus d’espoir puisqu’il ne convient pas à un fidèle de mourir si ce n’est en ayant une très bonne opinion d’Allah. Boukhari a d’ailleurs intitulé un des chapitres de son livre : « Chapitre : l’espoir avec la crainte. » Ibn Hajar a expliqué dans son livre Fath Al-Bârî : « C’est-à-dire que cela est préférable. On ne doit donc pas dissocier l’un de l’autre pour ne pas tomber dans l’un des deux travers si l’un venait à faire défaut, la ruse dans l’un et le désespoir dans l’autre. »
Ibn Al-Qayyim a dit : « Sur le chemin qui mène vers Allah, le cœur est comme un oiseau. L’amour est sa tête et la peur et l’espoir sont ses deux ailes. Si une des deux ailes lui fait défaut il sera la proie de tout chasseur. Et si la tête est coupée il meurt. Mais les prédécesseurs avaient pour préférence de donner la primauté à la peur du châtiment sur l’espoir du Paradis quand le fidèle est en bonne santé. Mais quand il s’apprête à quitter ce monde, à donner la primauté à l’espoir sur la peur. »
Il est obligatoire d’œuvrer comme le faisait le Messager d’Allah () et d’accomplir tous les actes requis selon la conduite prophétique en ayant pour objectif de se rapprocher d’Allah, d’avoir espoir en Sa récompense et peur de Son courroux et de Son châtiment. Allah dit au sujet de l’état de ses messagers et prophètes :
« Tous s’empressaient d’accomplir le bien et Nous invoquaient pleins d’espoir et de crainte. Tous se soumettaient humblement à Notre volonté. » (Coran 21/90).
« Implorez votre Seigneur à voix haute ou de manière discrète. Mais sachez qu’Il n’aime pas ceux qui outrepassent les limites. Gardez-vous de répandre le mal sur terre après que le bien y a été propagé. Invoquez-Le, remplis de crainte et d’espoir. La miséricorde d’Allah est toute proche des hommes de bien. » (Coran 7/55-56).