Dans un hadith, le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit : « Quiconque lit le verset appelé Al-Kursî après chaque prière, rien ne l’empêche d’entrer au Paradis si ce n’est la mort. » Est-ce que le sens de ce hadith est qu’il y entrera sans être jugé s’il n’a pas commis de péchés majeurs ou s’en est repenti ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le hadith mentionné dans la question a été rapporté par Abou Umâma (qu’Allah soit satisfait de lui). Il dit : le Prophète () a dit : « Quiconque lit le verset appelé Al-Kursî après chaque prière, rien ne l’empêche d’entrer au paradis si ce n’est la mort. » Est-ce Rapporté par Al-Nasâ’î et d’autres savants.
L’authenticité de ce hadith est objet de divergence. Certains savants considèrent qu’il est faible et d’autres qu’il est bon. Ibn Al-Jawzî a exagéré en affirmant que c’est un mensonge et il l’a fait figurer dans son recueil qui regroupe les hadiths mensongers. On ne peut pas souscrire à un tel avis. Au contraire, ce hadith est bon - si Allah le veut – et il a été jugé authentique par Ibn Hibbân et aussi par Al-Albânî.
La signification du hadith est aussi objet de divergence puisqu’il est possible d’en comprendre la deuxième partie de plusieurs façons. Ce qui a été dit de mieux à ce sujet est l’explication apportée par Al-San’ânî dans son livre Subul Al-Salâm, sachant que d’autres savants ont également expliqué le hadith ainsi. Il a dit : « cela signifie : rien n’empêche qu’il n’y entre si ce n’est le fait qu’il ne soit pas mort. Il y a un non-dit dans le hadith parce que le sens l’indique. » Fin de citation.
Mais entrer au Paradis après la mort n’implique pas forcément qu’on ne sera pas jugé avant. Pour tous les faits qui concernent ce qui est imperceptible à l’être humain, il faut se contenter de croire en ce qui a été mentionné dans les textes. Ce hadith peut éventuellement signifier que le fidèle entrera au Paradis après avoir été ressuscité sans qu’il ne soit arrêté. Dans son ouvrage Mir’ât Al-Mafâtîh, Al-Mubârakfûrî a dit : « certains savants ont dit : le sens de la mort dans ce hadith est que le fidèle est dans le Barzakh, le monde intermédiaire, avant la résurrection. Une fois ressuscité le jour de la résurrection, il entrera au Paradis sans qu’on ne l’arrête. » Fin de citation.
Quoi qu’il en soit, il ne convient pas au fidèle de se donner plus de peine que requis pour chercher à connaitre de choses sur lesquelles aucun texte tranchant n’a été révélé.
Les textes qui incitent à accomplir des bonnes actions ont été révélés pour les mettre en application de même que ceux dissuadant d’en commettre des mauvaises. Le fidèle doit les mettre en pratique. S’il le fait alors la grâce d’Allah est immense. Quiconque sera écarté de l’Enfer et admis au Paradis aura gagné son salut, même s’il est jugé. Allah dit :
« Chaque être est appelé à mourir. Et c’est seulement le Jour de la résurrection que chacun sera pleinement rétribué. Quiconque sera écarté de l’Enfer et admis au Paradis aura gagné son salut. Cette vie n’est que plaisirs éphémères et jouissance illusoire. » (Coran 3/185).
Et Allah sait mieux.
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