Je suis une femme mariée depuis dix ans. Je me suis mariée avec mon cousin sans bien le connaître. Après un certain temps, j'ai découvert ses mauvais caractères et son mauvais comportement : il est avare, égoïste, et en plus de cela, il ne me donne ni valeur ni considération. Lorsque sa famille me fait du tort, il ne prend pas ma défense ; au contraire, il se plaint de moi auprès d’eux, et ils se rangent toujours de son côté. Je suis venue à le détester, ainsi que toute sa famille.
J'ai essayé de le comprendre, de m'adapter à ses traits de caractère et de le traiter avec une bonne intention et douceur, mais je n'ai pas réussi, et j'ai toujours ressenti un échec.
Aujourd'hui, j'ai deux filles de lui, et ce n'est que pour elles que je supporte et ignore beaucoup de ses comportements. Je ne souhaite pas me séparer de lui pour ne pas priver mes filles d’un environnement familial, même si, au fond de moi, je le désire. Peu à peu, j'ai commencé à me rebeller contre lui et à récupérer une part de mes droits perdus et de ma dignité bafouée.
Par exemple : lorsque je suis fatiguée ou occupée par des tâches ménagères indispensables, je ne réponds pas à ses désirs intimes. Il répète sans cesse qu’il est fâché contre moi, et je crains que mon Seigneur ne soit également en colère contre moi.
J'ai achevé la lecture du Coran pour la troisième fois – louange à Allah –, j’aime jeûner, mais il ne m’y autorise pas, et me dit que toutes mes œuvres sont rejetées et non acceptées, car je néglige mes devoirs envers lui et qu’il est en colère contre moi.
Cet homme ne m’aide en rien pour ma vie religieuse ; même pour sa prière, il ne se soucie aucunement d’en respecter les horaires. Toute sa culture religieuse provient des réseaux sociaux.
À mes yeux, il est comme un fardeau de péchés que je porte sur mon dos. Chaque minute où je pense à l'Au-delà, cela me confirme qu’il me faut me séparer de lui.
Ce qui m’importe n’est pas la vie d’ici-bas, mais de savoir : sa colère contre moi entraîne-t-elle la colère de mon Seigneur ? (Qu’Allah nous en préserve.)
Et si je m'oppose à lui, me défends et réclame mes droits, serais-je pécheresse ?
Mon Seigneur n’a-t-Il pas dit : ﴾Et quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations﴿ (Coran 2/228) ?
Lui aussi manque à beaucoup de ses devoirs envers moi, sur tous les plans, et pourtant je supporte et garde le silence.
Est-ce que le fait de revendiquer mes droits face à mon mari est considéré comme de la désobéissance conjugale (nushûz) ? Est-ce un péché dont je devrais me repentir ?
S’il vous plaît, rendez-moi justice. Je ne peux pas exposer mon problème autour de moi, de peur qu’il ne prenne de l’ampleur et ne devienne plus complexe.
Dois-je demander le divorce pour me sauver de la perdition à ses côtés ?
Ou bien dois-je rester, réclamer parfois mes droits, faire preuve d'indulgence à d’autres moments, et prier pour moi-même et pour lui afin qu’Allah nous pardonne ?
Suis-je dans l'erreur ? Ou bien ai-je raison ?
Informez-moi et rendez-moi justice, qu’Allah vous récompense généreusement.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Nous implorons Allah, le Très-Haut, de dissiper ton angoisse, d’alléger ton affliction, de faciliter ton affaire et d’apaiser ton cœur. Notre Seigneur est Celui qui entend et qui exauce. Invoque-Le et expose-Lui ton besoin, car Il dit – qu'Il soit glorifié :
« N’est-ce pas Lui qui répond à l’angoissé quand il L’invoque, et qui enlève le mal, et vous fait succéder sur la terre ? Y a-t-il donc une divinité avec Allah ? Peu de gens se rappellent. » (Coran 27/62)
Allah a ordonné aux époux de bien traiter leurs femmes en disant :
« Et comportez-vous convenablement envers elles. » (Coran 3/19)
Al-Jassâs a dit dans Ahkâm al-Qur’ân :
« Il s'agit d'un ordre aux maris de bien traiter leurs épouses : leur accorder leur droit à la dot, à la pension, au partage équitable, éviter de leur nuire par des propos durs, de les délaisser ou de pencher vers d'autres, ainsi que de s'abstenir d’afficher de la rudesse ou de l'austérité envers elles sans faute de leur part, et tout ce qui y ressemble. Cela rejoint la parole divine : "Soit vous les retenez convenablement, soit vous les libérez avec bienveillance. " (Coran 2/229) » Fin de citation
Tu as agi avec sagesse en faisant preuve de patience envers lui et en tenant compte de la présence des enfants, veillant à ne pas les priver d’un cadre familial propice à leur bonne éducation. Qu’Allah te récompense pour cela. Nous espérons que l’issue de cette patience sera favorable.
Si cependant tu subis un réel préjudice en poursuivant cette vie avec lui, tu es autorisée à demander le divorce, car un préjudice manifeste permet à la femme de demander la séparation, comme l'ont établi les savants.
Cependant, le divorce n’est pas nécessairement la meilleure solution, car ses conséquences sont souvent néfastes, notamment pour les enfants. C’est pourquoi nous insistons sur la patience et l’invocation, tout en continuant à conseiller ton mari avec sagesse et bienveillance, en lui rappelant ses manquements vis-à-vis d’Allah et envers toi.
Tu peux également solliciter l’aide de personnes vertueuses, sensées et influentes, parmi tes proches ou les siens, susceptibles de lui prodiguer un conseil bénéfique, conformément à la parole d'Allah :
« Si vous craignez un désaccord entre eux, envoyez alors un arbitre de sa famille et un arbitre de la sienne ; si tous deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l’entente entre eux. Allah est certes Omniscient et Parfaitement Connaisseur. » (Coran 3/35)
Nous pensons que tu trouveras des personnes capables de t’aider dans cette voie.
Tu dois obéir à ton mari dans ce qui est convenable, accomplir les devoirs liés au mariage, en particulier répondre à ses sollicitations intimes, sauf empêchement légitime.
La simple fatigue ou l’occupation par les tâches ménagères ne justifie pas de refuser cette réponse. Toutefois, si ton mari te prive d’un de tes droits fondamentaux, comme la pension alimentaire, certains savants permettent à la femme de lui refuser ses droits conjugaux.
Mais si ce comportement ne contribue pas à résoudre les problèmes et aggrave au contraire la situation, il est plus sage de ne pas recourir à cette attitude, afin d’éviter d’empirer les choses et de renforcer l’entêtement du mari.
Et Allah sait mieux.
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