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La preuve rationnelle de l’infaillibilité des prophètes

La preuve rationnelle de l’infaillibilité des prophètes

La preuve de l’infaillibilité des prophètes découle d’abord du besoin qu’il y a en eux pour l’achèvement de la perfection humaine et également de leur fonction qui correspond parfaitement au besoin auquel ils répondent. C’est une question qu’on a déjà soulevée et parmi les remarques qu’on a faites alors on avait dit que les fonctions étaient au nombre de cinq et qu’elles étaient de deux catégories :

 
-   une catégorie qui s’occupe de l’explication des croyances et qui développe l’intellect et l’émancipe du joug de la servitude aux phénomènes naturels qu’il devait pourtant soumettre à lui-même, étant né prédisposé à cela avant que l’idolâtrie ne vienne et n’agisse iniquement contre lui et ne le rende serviteur et adorateur de chaque phénomène de la nature malgré le fait qu’il n’en connaît, ni la cause, ni la raison d’être ;
-   une catégorie dont le rôle est l’éducation de l’individu et sa purification par la morale et les bonnes œuvres.
 
Le genre humain ne saurait évoluer et se développer qu’avec l’ensemble de ces deux catégories avec tout ce qu’elles impliquent de responsabilité. C’est à ce prix que l’homme devient vice-gérant d’Allah sur la terre et c’est également le maximum de bonheur qu’il peut espérer atteindre dans cette vie ici-bas qui, nécessairement, entraîne son bonheur dans la vie future, celle qui dure sans fin et qui, selon les hadiths du prophète, se prépare à partir de la vie ici-bas.
 
Il est évident que la source infaillible sur laquelle on s’est basé pour appréhender la première catégorie est l’information crédible et sincère concernant laquelle le doute et le soupçon n’ont pas de place. De même pour la deuxième catégorie la source irréprochable est l’information franche et sincère en plus du bon exemple et de la confiance bien méritée dont jouit l’informateur dont le rôle se confond avec celui de l’éducateur, un éducateur qui n’ignore nullement que la vraie éducation est celle qui s’inculque avec l’exemple et qui sait que l’enseignement verbal est un support indispensable pour qui veut apprendre à suivre le bon exemple en vue de l’obtention d’un résultat.
 
La confiance absolue en la sincérité de l’information ne peut s’établir que si l’informateur est bien cuirassé contre le mensonge et les erreurs en matière de prêche. Aussi ne peut être un bon modèle et un exemple à suivre que l’imam qui s’écarte des défauts, qui joint le geste à la parole et qui se comporte exactement comme il convient.
 
En conclusion on peut dire que le secret, voire la sagesse qui sous-tendent la mission qu’Allah confie aux prophètes est la sincérité et l’intégrité que nous venons de mentionner.
 
L’on sait que la sagesse est un attribut obligatoirement inhérent à la nature sublime d’Allah, exalté soit-Il. En conséquence il est obligatoirement nécessaire que les prophètes, qu’il charge d’apporter Son message, soient sincères et infaillibles. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « […], ne désobéissant jamais à Allah en ce qu'Il leur commande, et faisant strictement ce qu'on leur ordonne.» (Coran : 66/6).
Cependant il ne s’ensuit rien, par rapport à Allah, de cette obligation, sinon que cela aurait réconforté les moutazilites dans leurs thèses. Il ne s’agit que de la nécessité obligatoire de sagesse comme celle de connaissance ou de capacité.
 
Allah a envoyé Ses messagers uniquement dans le but de les voir suivis et pris en exemple. C’est d’ailleurs pourquoi il en a donné explicitement l’ordre comme dans le verset suivant où Il se réfère au dernier de Ses prophètes (sens du verset) : « Croyez donc en Allah, en Son messager, le Prophète illettré qui croit en Allah et en Ses paroles. Et suivez-le afin que vous soyez bien guidés".» (Coran : 7/158)
 S’ils agissaient contrairement à l’esprit et au contenu du message qu’ils apportaient, les prophètes donneraient l’impression qu’Allah, exalté soit-Il, intime l’ordre de faire quelque chose et son contraire, ce qui est tout à fait inconcevable. Si, aussi ils s’adonnaient aux monstruosités, on pourrait croire qu’Allah leur en a donné l’ordre, dans la mesure où il a recommandé qu’ils soient suivis en tant que législateurs. De même, en raison de la prédisposition par Allah de la nature humaine pour cela, il a également donné l’ordre de prendre l’exemple des grands en tant que modèles à suivre pour apprendre d'eux et pour se former. 
 
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset): « " […]. Dis : "[Non,] Allah ne commande point la turpitude. […] " » (Coran : 7/28).
D’ailleurs l’obéissance c’est le fait de se conformer aux ordres émanant d’Allah. Supposons que les Envoyés commettaient des turpitudes, cela voudraient dire, comme l’a fait remarqué As-Sanoussi dans son livre Al-Koubra, que ces turpitudes sont autant d’actes relevant de l’obéissance à Allah. Ce serait alors une incompatibilité inconcevable pour le bon sens et un raisonnement que n’admettent pas les fondements de la religion juive et chrétienne, alors que ce raisonnement aurait dû être la source à laquelle se réfèrent tous les arguments qui en fournissent la preuve sinon se serait un raisonnement en contradiction avec lui-même.

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