Quelle est la différence entre la Khalwa, l’isolement, et l’I‘tikaf, la retraite spirituelle du Ramadan ?

Louange à Allah. Paix et Salut sur Son Prophète.

L’I’tikaf, retraite spirituelle, telle que l’ont définie les Oulémas, c’est le fait de séjourner dans la mosquée avec l’intention d’adorer Allah Exalté soit-Il. Le caractère légitime de cet acte est déduit du Coran, de la Sunna et du consensus des Oulémas.

La preuve issue du Coran est la parole d’Allah, Exalté soit-Il : « Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées ». (Coran 2/187).

Quant aux preuves puisées de la Sunna, elles sont nombreuses, rapportées entre autres par Boukhari, Muslim, et elles prouvent l’affirmation de l’I’tikaf par les actes du Prophète . Pour ce qui est du consensus des Oulémas, Ibn Qoudama, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans Al-Moughni : « Ibn Al-Moundhir a dit : Les Oulémas sont unanimes à dire que l’I’tikaf est une Sunna et que ce n’est pas une obligation pour les gens, à moins qu’une personne ne se l’impose par le biais d’une promesse faite à Allah, Exalté soit-Il ; elle est alors obligatoire. »

L’I’tikaf est une Sunna dans les dix derniers jours du mois de Ramadan, ceci fait l’objet d’un consensus auprès des Oulémas. En outre on peut la nommer I’tikaf ou Djiwar ; une telle dénomination a été citée dans un Hadith Sahih rapporté par Aïcha qu’Allah soit satisfait d’elle.

Le but de l’I’tikaf est de réformer l’âme, de l’éduquer, de rompre ses liens avec les êtres, de sorte que l’homme s’isole avec son Seigneur et s’efforce de faire un examen de conscience.

Quant au terme Khalwa, nous ne savons pas que les Oulémas l’aient utilisé pour désigner l’I’tikaf, il est donc préférable d’employer les termes de la Charia que les Oulémas se sont transmis les uns aux autres et ce n’est pas nécessaire d’inventer d’autres termes dont on ne comprend pas la signification.

En conclusion, la Khalwa est plus spécifique que l’I’tikaf dans un sens car la personne s’adonnant à l’I’tikaf peut être isolé ou non, comme l’I’tikaf peut être accompagné de Khalwa ou non ; et dans un autre sens La Khalwa est plus générale que l’I’tikaf dans la mesure où elle peut être pratiquée dans la mosquée ou non.

De plus, si elle est pratiquée dans l’objectif de s’adonner à l’invocation et à l’adoration sans innovations, elle est fortement recommandée. L’Imam An-Nawawi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « La Khalwa est l’affaire des pieux et des fervents adorateurs d’Allah ! »

Et Allah sait mieux.