Ma question, vénérable Cheikh, est la suivante : un homme a accompli le coït avec sa femme pendant Ramadan et quand il s’est réveillé, il a dit qu’il ne savait rien à ce sujet et ne s’en souvenait pas. Sa femme a le sentiment qu’il a fait quelque chose mais il dit qu’il ne sait rien à ce sujet et ne s’en souvient pas. Que faire dans ce cas ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
S’ils ne sont pas sûrs que le coït ait eu lieu, et que le mari affirme qu’il n’a pas eu lieu, tandis que la femme doute qu’il ait eu lieu, leur jeûne est valide et rien ne leur incombe, car le jeûne est en principe valide, à moins qu’on ne devienne sûr que cette validité est affectée, la certitude n’étant pas annulée par un doute. An-Nawawi dit en expliquant le Hadith où le Prophète () dit : « "Qu'il ne quitte pas la prière tant qu’il n’a pas entendu le bruit ou senti l'odeur d’un gaz sortant de son ventre." Ce Hadith est un des fondements de l’Islam et une règle très importante du Fiqh, à savoir que les choses restent telles qu'elles sont à moins que l’on ne soit tout à fait sûr que leur état a changé, et le doute n'affecte pas ce jugement. »
En admettant que le coït ait effectivement eu lieu alors qu’ils ne s’en rendaient pas compte, mais qu’ils étaient plutôt endormis ou dans un état de somnolence et n’étaient pas conscients de ce qu’ils faisaient, alors rien ne leur incombe non plus, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« [...] Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. [...] » (Coran 33/5)
Le Cheikh Ibn ‘Othaymin, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Si en disant ‘je n’en étais pas conscient’, il veut dire qu’il a eu des rapports sexuels avec elle alors qu’il était endormi ou dans un état de demi-sommeil et ne savait pas ce qu’il faisait, alors rien ne lui incombe ».
Si elle est sûre que le coït a eu lieu et qu’elle y a consenti sans y être contrainte, elle doit alors se repentir auprès d’Allah, exalté soit-Il, et rattraper le jeûne de ce jour en jeûnant un autre jour à sa place. Concernant la nécessité de l’expiation, il y a deux avis à ce sujet.
Et Allah sait mieux.