Auparavant, ma mère s’acquittait de la Zakât Al-Fitr en donnant de l’argent aux nécessiteux. Mais elle ne cherchait pas à la donner forcément à des musulmans. Nous vivons dans un pays musulman, mais il y a certains immigrants en provenance d’Afrique et il se peut que certains soient d’une autre religion comme chrétiens ou autres. Doit-elle s’acquitter de la Zakât à nouveau ? Ou que devrait-elle faire ?
Je lui avais conseillé de s’acquitter de la Zakât maintenant en donnant de la nourriture en me référant aux propos du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) en expliquant qu’il existait de l’argent à son époque et que par sagesse, et pour que la Zakât Al-Fitr qui doit être donnée à la fin du Ramadan se distingue de la Zakât sur l’argent et les biens, il est obligatoire de donner de la nourriture pour la Zakât Al-Fitr. Ce à quoi elle m’a répondu que tout le monde donne de l’argent et que c’est ce que disent les savants du pays qui délivrent les Fatwas. En résumé, elle a finalement donné de la nourriture et de l’argent. Dans le même temps, elle m’a dit qu’il était possible que la nourriture ne soit pas suffisante pour combler les besoins des pauvres et qu’ils pouvaient avoir besoin d’acheter des médicaments ou autres nécessités de ce genre. Après avoir franchement insisté, est-ce que sa Zakât est valide si elle l’a payée en nourriture et en argent ? Et est-ce qu’elle est valide si elle a émis l’intention de payer la Zakât avec la nourriture et avec l’argent qu’il s’agit d’une simple aide…
Je sais bien qu’il existe une divergence entre les savants au sujet de la Zakât Al-Fitr et sur d’autres questions. Et je ne dispose pas de la légitimité requise pour juger des avis des uns et des autres de façon à statuer sur l’avis le plus juste concernant chaque question. J’ai agi par ignorance et en croyant que je pouvais parvenir à connaitre quel était l’avis le plus juste. J’ai agi ainsi concernant la Zakât et pour d’autres questions juridiques. Que dois-je faire maintenant ? Sachant que maintenant, je me range aux avis d’un savant en particulier et que je n’agis plus comme j’ai pu le faire.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
S’acquitter de la Zakât Al-Fitr en donnant la valeur en argent est une question objet de divergence. La majorité des savants sont d’avis que cela n’est pas suffisant pour s’acquitter de cette obligation et qu’il faut absolument donner de la nourriture. Les savants de l’école Hanafite ainsi que l’imam Boukhari et quelques autres savants sont d’avis que donner la valeur en argent plutôt que de la nourriture à titre de Zakât Al-Fitr est suffisant pour s’acquitter de cette obligation, surtout s’il y a un intérêt à le faire et que le besoin s’en fait sentir. Aussi, le musulman du commun peut agir en fonction de l’avis du savant auquel il a en confiance en la Fatwa comme nous l’avons clarifié dans de nombreuses Fatwas.
En fonction de cela, ce qu’avait fait votre mère auparavant est suffisant – si Allah le veut – et elle n’a pas à payer la Zakât Al-Fitr à nouveau en donnant de la nourriture. Il en est de même pour la nourriture qu’elle a donnée à des pauvres à titre de Zakât Al-Fitr en pensant que c’étaient des musulmans sans qu’elle ne sache s’ils l’étaient ou non. On ne doit pas non plus lui demander de s’acquitter à nouveau de cette Zakât Al-Fitr en raison du doute lié à leur religion, étaient-ils musulmans ou non. Avec ceci, sachez que certains savants considèrent qu’il est permis de remettre sa Zakât Al-Fitr à des pauvres non-musulmans étant sous la protection de l’état qui sont désignés par l’appellation Ahl Al-Dhimma.
Le fait qu’elle ait donné de l’argent puis de la nourriture parce que vous lui aviez rappelé que cela n’était pas suffisant de donner de l’argent et qu’elle a donné de la nourriture par précaution, il n’y a pas de mal à cela. Elle bénéficie de la récompense de sa Zakât et de son aumône. Elle pourra à l’avenir se limiter à donner ce qui est obligatoire en émettant l’intention pour ce faire et à donner en aumône surérogatoire le reste comme elle le veut.
Tâchez d’être doux avec votre mère quand vous lui adressez un conseil et de ne pas trop insister auprès d’elle au point où cela puisse lui causer du tort. Cela n’est pas permis avec les parents.
Et Allah sait mieux.