Je jeûnais et mon mari m’a demandé d’avoir un rapport. J’ai refusé parce que je jeûnais, lui ne jeûne pas parce qu’il est malade… Il m’a dit qu’il a le droit de me demander d’avoir un rapport même si je jeûne et que je devais rompre mon jeûne pour lui, et aussi que la récompense de ce jour de jeûne serait inscrite en ma faveur. Est-ce que cela est juste ? Est-ce qu’il y a en cela une désobéissance à Allah ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’est pas permis à une femme d’entamer un jour de jeûne surérogatoire sans la permission de son mari si celui-ci est présent. Et si tel est le cas, vous n’avez pas le droit de le faire sans son autorisation. Il vous est également interdit de vous refuser à lui s’il vous sollicite pour avoir des rapports charnels. Et si vous avez des rapports, votre jeûne est invalide.
Dans la Mawsû’a Al-Fiqhiyya Al-Kuwaytiyya, il est dit : « Les savants sont unanimes pour affirmer que la femme n’a pas le droit de faire un jeûne surérogatoire sans la permission de son mari en raison du hadith dans lequel le Prophète () a dit : « Une femme ne doit pas jeûner en présence de son mari s’il ne lui en donne pas l’autorisation. » Et aussi, parce que le droit du mari est une obligation et il n’est pas permis de délaisser une obligation au profit d’un acte surérogatoire. Et si la femme jeûne malgré tout sans la permission de son mari, son jeûne est valide bien qu’interdit. C’est l’avis de la majorité des savants. Pour les Hanafites, cela est répréhensible au point d’être interdit. Les Shafi’ites exceptent de cette interdiction, les jours qu’il n’est pas possible de compenser comme le jour de ‘Araft, le jour de ‘Ashûrâ, les six jours de Shawwâl. Ils considèrent que la femme a le droit de les jeûner sans l’autorisation de son mari sauf s’il l’en empêche. Et si la femme fait un jeûne surérogatoire sans la permission de son mari alors il a le droit de lui faire rompre son jeûne. Les Malikites sont d’avis qu’il a le droit de lui faire rompre son jeûne uniquement pour avoir des rapports sexuels. Mais s’il s’agit juste de la faire manger et boire, alors il n’a pas le droit parce que le besoin qu’il a de lui faire rompre son jeûne est uniquement dû au coït. » Fin de citation.
En revanche, si vous compensez un jour de jeûne du ramadan par exemple, alors vous avez le droit de jeûner sans l’autorisation de votre mari. Et il n’a pas le droit d’invalider ce jeûne pour avoir des rapports sexuels avec vous ou autre.
Et Allah sait mieux.