Si le médecin informe le patient que le cancer dont il souffre devrait lui donner la mort d’ici trois mois par exemple, cela est-il considéré comme une maladie dont on doit craindre la mort et à laquelle on doit appliquer les règles religieuses qui y sont liées ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Une maladie qui implique que le patient est considéré sous tutelle est celle que les médecins décrivent comme provoquant fréquemment la mort.
Al-Khalîl Al-Mâlikî dans son Mukhtasar, en parlant de qui doit être mis sous tutelle : et tout malade dont les médecins affirment que la maladie en question provoque fréquemment la mort. Fin de citation.
Dans Al-Hâshiat de Al-Dusûqî Al-Maliki : le critère pour juger que la maladie est à même de mettre le patient sous tutelle est qu’il est notoire qu’elle provoque la mort du malade ou qu’on ne s’en étonne pas… Fin de citation.
Ce sont les médecins qui font office de référence pour déterminer si la maladie en question est bien une de celles qui légitiment de mettre le patient sous tutelle. Si le médecin affirme que le patient atteint d’un cancer ne devrait pas vivre plus de trois mois, et qu’il meurt de cette maladie, les dons qu’il fait après l’annonce des médecins ne doivent pas être exécutés s’ils sont attribués au-delà du tiers de ses biens à un étranger, et aucun ne doit l’être s’ils sont destinés à ses héritiers, sauf s’ils le permettent.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Si les dons sont faits suite à une maladie maligne dont on redoute que le patient ne survive pas, alors ils font partie du tiers des biens qu’un malade peut allouer à titre de don dans son testament. C’est l’avis de la majorité des savants… en raison du hadith rapporté par Abu Horayra – qu’Allah soit satisfait de lui – selon qui le Prophète () a dit : « Allah vous a donné le droit, au moment de mourir, de disposer du tiers de vos biens pour accroitre la récompense de vos œuvres. » Rapporté par Ibn Mâjah. Ce qui prouve, par déduction, que le malade ne peut pas dans ce cas dépenser plus du tiers de ses biens… » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.