Je suis une femme de 32 ans. J’ai un frère et une sœur. Mon père est décédé et ma mère vit avec nous. Mon frère est marié et vit avec sa famille. Moi, ma sœur et ma mère vivons ensemble.
Ma sœur est malade depuis 20 ans, elle prend des médicaments, son état est relativement stable. Ceci dit, elle a souvent besoin de mon soutien, d’autant plus que ma mère est maintenant âgée et sa santé s’est affaiblie. Moi et ma mère l’aidions beaucoup, j’ai obtenu mon magistère et mon doctorat, mais ma sœur nie toujours l’aide que nous avons pu lui apporter. Et elle entre toujours en conflit avec nous. C’est pour cela que, psychologiquement, je ne peux plus l’aider ou la soutenir. Je veux me tenir loin d’elle.
Serai-je coupable d’un péché si je me tiens loin d’elle et la laisse seule, d’autant plus que ces derniers temps, elle penche pour qu’il en soit ainsi ?
Est-ce que réellement, la religion m’oblige à me tenir à ses côtés et être lié à elle et la soutenir ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il vous est obligatoire d’entretenir les liens de parenté avec votre sœur conformément aux usages et il ne vous est pas permis de les rompre puisque cela est un péché majeur. Selon Abou Mohammed Jubayr ibn Mut’im (qu’Allah soit satisfait de lui), le Messager d’Allah () a dit : « Celui qui rompt les liens de parenté n’entrera pas au Paradis. » Rapporté par Mouslim.
Ce qui émane de votre sœur, les disputes et la non-reconnaissance de votre aide, cela ne justifie en rien une rupture des liens de parenté. Mais vous devez entretenir ces liens dans les proportions et les modalités qui vous éviteront d’avoir à subir ses méfaits.
Entretenir ces liens n’implique pas de vous tenir proche d’elle, prendre soin d’elle, la servir et s’occuper d’elle, ou autres. Tout cela incombe à celui qui doit supporter la responsabilité de la prendre en charge. Si votre sœur est à l’aise matériellement, elle doit subvenir à ses propres besoins et louer les services de qui s’occupera d’elle et la payer avec son argent.
Mais si elle est pauvre, ce sont ses proches héritiers à qui il revient de la prendre en charge, selon ce que nous avons indiqué dans la Fatwa numéro 143933.
Celui à qui il incombe de la prendre en charge devra donc louer les services de qui s’occupera d’elle.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Pour ce qui est des dépenses allouées à un proche, il est obligatoire de donner ce qui est suffisant comme pain, galette, vêtements, selon les usages… Et s’il a besoin d’une personne pour s’occuper de lui alors on devra mettre une personne à son service. » Fin de citation.
Dans la Mawsû’a Al-Fiqhiyya Al-Kuwaytiyya, il est dit : « Si le père prend en charge lui-même son fils alors cela n’est pas répréhensible. Il est obligé de s’occuper de lui ou de mettre quelqu’un à son service pour ce faire, que son fils soit petit ou malade, ou encore impotent, cela s’il est pauvre. » Fin de citation.
En ce qui concerne ce que la religion exige en matière d’entretien des liens de parenté, cela peut se faire par tout moyen que les usages reconnaissent comme tel.
Dans le livre I’ânat Al-Tâlibîn Hall Alfâdh Fath Al-Mu’în, il est dit : « Entretenir les liens de parenté, c'est-à-dire la proximité requise, il s’agit de se comporter avec sa famille conformément à ce qui est considéré comme un entretien des liens de parenté. Cela peut se faire de diverses façons : leur donner de l’argent, leur rendre service, les visiter, leur écrire, leur envoyer des messages pour les saluer, ou autre. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.