La sagesse de se prosterner deux fois en cas d’oubli Fatwa No: 424420
- Fatwa Date:3-9-2020
Y a-t-il une sagesse dans le fait de se prosterner à deux reprises lors d’un oubli en prière ou est-ce uniquement une Sunna du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Faire les deux prosternations de l’oubli à la fin de la prière est une sunna qui est rapportée de source sûre. Le Prophète () a expliqué la sagesse à le faire à travers ce hadith : Si l’un d’entre vous doute durant sa prière et ne sait pas s’il a fait trois ou quatre Rak’ats, qu’il délaisse tout doute et reprenne sa prière à partir de là où il a la certitude d’en avoir accompli le dernier acte. Puis, à la fin, qu’il se prosterne à deux reprises avant les salutations finales. Si au final il a prié cinq Rak’ats, elles intercéderont en sa faveur. Et s’il s’avère qu’il a prié quatre Rak’ats, alors elles seront une humiliation pour le diable. (Mouslim et autres).
Ces deux prosternations sont donc une Sunna du Prophète () ajouté au fait que c’est une humiliation pour le diable et qu’elles compensent la carence de la prière.
Al Nawawi dit dans son explication du recueil de Mouslim : Le fait que ce soit une humiliation pour le diable signifie que cela l’enrage et le rabaisse. Cela est tiré du mot arabe Targhîm, qui signifie de la terre initialement. C’est comme si on disait qu’on avait mis son nez dans la poussière. Le sens est que le diable a semé la confusion dans la prière du fidèle, l’a affecté et diminué. Allah a donc donné le moyen au fidèle de la compenser et de reprendre la partie que le diable avait rendue confuse. Ceci pour l’humilier et le renvoyer perdant, loin de son objectif initial. La prière du fidèle est alors complète, il s’est conformé à l’ordre divin en se prosternant, ordre auquel le diable, jadis, avait refusé de se soumettre. Et Allah sait mieux que quiconque. Fin de citation.
Ibn Al-Qayyim a dit dans Madârij al-Sâlikîn : La sagesse à faire ces deux prosternations et que cela contribue à humilier le diable après qu’il ait perturbé le fidèle durant sa prière et s’est interposé entre lui et elle, l’empêchant de se concentrer. C’est pour cette raison que le Prophète () les a appelées Al-Murghimatayn soit, les deux prosternations humiliantes, et qu’il nous a ordonné de les faire en cas d’oubli au cours de la prière. Fin de citation.
Al Chawkânî a dit dans Nayl al-Awtâr : Quand il dit : Si au final il a prié cinq Rak’ats, elles intercéderont en sa faveur. Cela signifie que ces deux prosternations ont le même rang qu’une Rak’at vu qu’elles en constituent le pilier. C’est comme si, en les faisant, on avait fait une sixième Rak’at. La prière a alors un nombre pair de Rak’at.
Quand il dit : elles seront une humiliation pour le diable. Parce qu’il voulait semer la confusion chez le fidèle et invalider sa prière. Ainsi, ces deux prosternations et la récompense qui en résulte sont une humiliation pour lui. A cause d’elles, son objectif n’est pas atteint. Fin de citation.
Il est dit dans al-Fatawa al-Kubra de cheikh al-Islam Ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde, alors qu’il parle des deux prosternations de la distraction : Elles ont le rang d’une Rak’at d’une prière comme le dit le Prophète () dans un hadith authentique : Si l’un d’entre vous doute durant sa prière et ne sait pas s’il a fait trois ou quatre Rak’ats, qu’il délaisse tout doute et reprenne sa prière à partir de là où il a la certitude d’en avoir accompli le dernier acte. Puis, à la fin, qu’il se prosterne à deux reprises avant les salutations finales. Si au final il a prié cinq Rak’ats, elles intercéderont en sa faveur. Sinon elles seront une humiliation pour le diable. Et dans une version : Et s’il s’avère que sa prière était complète alors elles seront une humiliation pour le diable. Il a fait donc de ces deux prosternations comme si elles tenaient lieu de la sixième Rak’at qui viendrait, avec la cinquième effectuée par oubli, donner un nombre pair de Rak’at. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.