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Les coutumes des gens à la balance de la Loi islamique, de la dignité et du savoir-vivre

Question

Comment réguler les coutumes des gens – qui ne contredisent pas les textes de la Charia – en ce qui concerne leur désapprobation ou leur non-désapprobation, dans un endroit – comme l'Europe ou l'Amérique – où se rassemblent des musulmans ayant des coutumes différentes ? Par exemple, si un jeune s'assoit sur une chaise dans une assemblée où se trouve une personne plus âgée que lui. Le principe de respecter l'aîné est établi, mais l'acte du jeune dans cet exemple est considéré comme répréhensible par certaines personnes, alors qu'il peut être permis pour d'autres. Et les coutumes d'un peuple ne sont pas une obligation pour les autres, dans une société aux coutumes mélangées ? Je vous demande de mentionner une règle générale à ce sujet. Et qu'Allah vous récompense par le bien.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :


Voici la synthèse de notre réponse à votre question :


Premièrement : Le principe de base concernant les coutumes est la permission, et non l'interdiction. Comme l'a dit le Sheikh Al-Islam Ibn Taymiyyah (qu'Allah lui fasse miséricorde) dans « Majmou' Al-Fatawa » : « ... Et le principe de base concernant les coutumes est qu'elles sont exonérées [de tout reproche]. On n'en interdit donc que ce qu'Allah a interdit. Sinon, nous entrerions dans le sens de Sa parole : « Dis : " Avez-vous considéré tout ce qu'Allah a fait descendre pour vous comme nourritures, et dont vous avez permis certaines et défendu d'autres ? " Dis : " Est-ce Allah Qui vous en a donné la permission ? Ou bien vous inventez des mensonges que vous attribuez à Allah ?" » (Coran 10/59). » Fin de citation.
Et puisque le principe les concernant est la permission, on ne désapprouve parmi elles que ce dont la preuve légale établit le caractère répréhensible.


Deuxièmement : Ce qui est répréhensible selon la Charia ne varie pas selon les pays des gens. On le désapprouve chez son auteur, même si cela est permis selon les coutumes de son peuple. Si des gens de pays différents se rassemblent et que certains commettent un acte interdit par la Charia, qui fait partie de leurs coutumes, il est obligatoire de le leur reprocher – conformément à la gradation apportée par la Charia dans la réprobation du blâmable – même si cet acte est une coutume répandue dans leur société ; car on ne tient pas compte des coutumes qui contredisent la Charia.


Troisièmement : Inversement, il ne convient pas non plus de pratiquer une coutume permise par la Charia parmi des gens qui la considèrent comme laide et l'attribuent à un manque de savoir-vivre. En effet, la dignité commande de s'éloigner de ces actes considérés comme laids par les gens, même s'ils sont permis selon le principe originel de la Charia.


Quatrièmement : On ne doit pas délaisser ce que la Charia a établi comme obligations et devoirs pour respecter les coutumes des gens. Une femme voilée ne doit pas se dévoiler si la coutume des femmes de sa société est le dévoilement. Un homme ne doit pas se raser la barbe si la coutume des hommes de sa société est de la raser. Et il ne doit pas délaisser la prière à la mosquée et l'assistance à la prière du vendredi si la coutume des gens est d'y être négligents, et ainsi de suite.


Cinquièmement : Il peut être légiféré de délaisser un acte recommandé par considération pour les coutumes des gens, si son abandon présente un intérêt conforme à la Charia, comme le fait de gagner les cœurs.


Sixièmement : En procédant à un examen et une observation approfondis, nous constatons que la majorité des coutumes de nos sociétés, à cette époque tardive, se divisent en plusieurs catégories :
• Il y a les coutumes répréhensibles, contraires à la Charia. Celles-ci sont désapprouvées selon la gradation établie par la Charia dans la réprobation du blâmable.
• Il y a celles qui sont conformes à la Charia, mais que les gens pratiquent peut-être par simple habitude, en omettant l'aspect de l'intention pieuse et de la recherche de la récompense. On encourage alors les gens à persévérer dans leur pratique tout en les sensibilisant à l'importance de l'intention et de la recherche de la récompense divine.
• Il y a les coutumes mélangées, contenant à la fois du conforme et du contraire à la Charia. On alerte alors les gens sur le bien qu'elles contiennent et on les met en garde contre le mal qu'elles renferment.
• Il y a les coutumes sur lesquelles la Charia est silencieuse. Celles-ci sont permises, et on ne les reproche pas aux gens.


Et Allah sait mieux.

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