Je suis étudiant et je suis parti en Chine pour finir mes études. Allah soit loué, j’ai trouvé une petite mosquée dans la ville où je réside actuellement.
Le problème est que l’imam qui préside la prière ne prononce pas les lettres comme il se doit. Il n’arrive pas à lire le Coran correctement et il n’y a personne d’autre dans la ville qui maitrise la lecture du Coran.
Aussi, après la prière du vendredi, dès que l’imam a fini le sermon, l’un d’eux se lève, s’appuie sur un bâton et commence à prononcer des formules de rappel à leur façon, formules dont la plupart sont incompréhensibles, et il poursuit jusqu’à finir de les dire, et c’est après que les gens se lèvent pour faire la prière. Quel est le statut de la prière du vendredi dans cette mosquée, sachant que c’est la seule mosquée ici.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Prier derrière un imam qui ne maitrise pas la lecture du Coran en raison d’une incapacité à prononcer les lettres parce que ce n’est pas un locuteur arabe, cette prière est-elle valide ? Cette question est objet de divergence entre les savants.
Dans la Mawsû’a Al-Fiqhiyya Al-Kuwaytiyya, il est dit : « Les savants de l’école Shafi’ite, selon le nouvel avis des deux qui leur sont attribués, et aussi la plupart des savants Hanbalites, sont d’avis que la prière du fidèle n’est pas valide si elle est effectuée derrière un imam qui ne prononce pas correctement une des lettres de la sourate Al-Fâtiha ou s’il la substitue par une autre.
C’est également l’avis des Hanafites si ce n’est qu’ils ne limitent pas le statut d’invalidité de la prière derrière une telle personne. En plus de cela, ils considèrent qu’il ne lui est pas permis de diriger la prière s’il ne sait pas prononcer certaines lettres, que ce soit celles de la sourate Al-Fâtiha ou une autre.
Ces juristes considèrent que si une telle personne qui prononce mal les lettres arabes peut corriger sa prononciation, mais ne le fait pas alors sa prière est en soi invalide et il n’est pas permis de le prendre pour imam. Mais s’il n’a pas la possibilité de se corriger parce qu’il n’arrive pas à faire en sorte que sa langue prononce les lettres comme il se doit, ou qu’il n’a pas eu le temps de le faire avant, alors sa prière est en soi valide. La prière de toute personne qui est dans le même cas que lui sera valide s’il prie derrière lui parce que son cas est identique au sien.
Les savants Malikites, selon l’avis attribué à l’école, et certains savants Hanafites ainsi qu’Abu Thawr, ‘Atâ et Qatâda sont d’avis que prier derrière un imam qui prononce mal les lettres arabes est valide.
Al-Muzani s’est aussi rangé à cet avis auquel il émet tout de même une restriction : une prière derrière un tel imam est valide si celui-ci n’arrive pas à prononcer les lettres correctement avec sa langue ou qu’il y parvient, mais qu’il n’a pas eu assez de temps pour apprendre à les prononcer correctement. Sans quoi, une prière derrière un tel imam n’est pas valide.
Il semble que les propos d’Ibn Al-Banna, un savant Hanbalite, indiquent que la prière derrière un imam qui zozote est valide, mais malgré tout répréhensible.
Tel est le statut de la prière derrière un imam qui ne prononce pas les lettres arabes comme il se doit, n’en prononce pas certaines ou en substitue certaines à d’autres, ou n’en prononce pas certaines comme il convient. » Fin de citation.
Pour ce qui est des formules de rappel qui sont psalmodiées entre le sermon et la prière, cela ne fait pas partie de la sunna. Mais de tels actes hérétiques ne permettent pas de ne pas assister à la prière du vendredi.
Nous vous conseillons d’assister à la prière dans cette mosquée tant que, comme vous le dites, il n’y en a pas d’autres dans la ville où vous résidez. Et aussi, d’essayer de corriger les fautes de lecture comme vous le pouvez, de même que la lecture des formules de rappel.
Et Allah sait mieux.