Celui qui a l’habitude de réciter mille versets dans la prière nocturne mais qui l’a manquée à cause du sommeil, s’il la rattrape dans la matinée, sera-t-il compté parmi les muqantirīn (ceux qui reçoivent une récompense abondante) ? Ou bien ce mérite est-il réservé à ceux qui la prient effectivement de nuit ?
Louange à Allah et que la prière et la paix soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Celui qui a l’habitude de prier la nuit, mais est dominé par le sommeil et rattrape sa prière entre la prière du fajr et celle du ẓuhr, il est espéré qu’il reçoive la récompense liée à cette prière nocturne.
Le juge ‘Iyāḍ a dit dans Ikmāl al-Muʿallim :
« Le hadith : Celui qui dort sans avoir accompli sa portion (de récitation) nocturne, puis la lit entre le fajr et le ẓuhr, on lui comptera comme s’il l’avait récitée durant la nuit, est une faveur qu’Allah lui accorde. Cela prouve que la prière et le dhikr pendant la nuit sont plus vertueux que ceux faits durant la journée, puisque ce mérite n’est accordé qu’à cause du sommeil qui a empêché son accomplissement. »
Mâlik a rapporté dans son Muwaṭṭaʾ que le Prophète () a dit :
« Il n’est pas un homme ayant l’habitude de prière durant la nuit et que le sommeil empêche de la faire, sans que la récompense de sa prière lui soit quand même inscrite ; et son sommeil lui est compté comme une aumône. »
C’est une grâce complète et une rétribution pour son intention. Cela concerne celui dont c’est l’habitude, et l’apparence du texte indique qu’il reçoit une récompense complète, comme s’il avait accompli la prière, car Allah l’en a empêché. De nombreux hadiths vont dans ce sens.
Concernant l’expression « et son sommeil lui est compté comme une aumône », si le sommeil diminuait sa récompense, cela n’aurait pas été considéré comme une aumône, mais plutôt comme une privation. Les récompenses ne relèvent pas d’un calcul rigide, mais sont accordées par la grâce d’Allah à qui Il veut, comme Il veut.
Ibn Hubayrah dit dans al-Ifṣāḥ :
« Le hadith celui qui dort sans accomplir sa portion nocturne… montre la bienveillance d’Allah envers Son serviteur : lorsqu’il est constant dans une œuvre, mais se voit empêché une fois, Allah lui en tient compte comme s’il l’avait faite. Le dormeur bénéficie ici d’un rattrapage sans diminution dans la balance de ses œuvres. »
Al-Qurṭubī, dans al-Mufhim, commente :
« Le sens apparent est à retenir : la récompense est un don du Très-Généreux. Dans un hadith rapporté par ʿĀʾisha (qu’Allah soit satisfait d’elle), le Prophète () s’il manquait une prière de nuit à cause du sommeil ou d’une maladie, priait douze rakʿas dans la journée. Il s’agissait là de récupérer le mérite perdu, non pas d’un rattrapage d’obligation, car rien ne lui était dû. »
Certains commentateurs du hadith ont même estimé que le mérite mentionné n’était pas limité à la prière nocturne. Al-Mullā ʿAlī al-Qārī, dans son commentaire de al-Mishkāt, rapporte de l’imam al-Ṭayyibī que :
« Le mérite de la lecture du Coran existe à tout moment, avec une supériorité lorsqu’elle est faite dans la prière, surtout la nuit. Le verset « La prière de la nuit est plus ardente et plus droite dans l’expression » [sourate al-Muzzammil] l’indique. »
En résumé :
Celui qui rate la prière nocturne comportant mille versets à cause du sommeil, puis la rattrape entre le fajr et le ẓuhr, peut espérer être compté parmi les muqantirīn (ceux qui reçoivent une récompense immense).
Et Allah sait mieux.
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