Salam Alaykoum, Je voulais savoir dans le cas de l’appel à l’islam comment les compagnons après la mort du Prophète ont pu convaincre des polythéistes non arabophones que le Prophète paix et bénédiction d’Allah soit sur Lui soit vraiment un véritable prophète. Je dis cela car si ils ne sont pas arabes alors ils ne saisissent pas le caractère miraculeux du Coran et si ils n’ont pas vu les miracles du Prophète comment les convaincre ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les Compagnons ont effectivement appelé les non-arabophones à l’islam, et leur ont transmis les enseignements du Coran soit en arabe — avec l’aide d’interprètes qui traduisaient aux langues des personnes invitées — soit directement dans la langue de ces dernières, lorsqu’ils la maîtrisaient, comme c’était le cas de Salmân al-Fârisî.
Il n’est pas nécessaire, pour transmettre le message de l’islam aux non-arabophones, qu’ils comprennent toutes les subtilités du Coran et ses aspects miraculeux. Il suffit qu’ils saisissent l’essentiel de l’appel islamique, à savoir : l’unicité d’Allah, la foi en Lui, ainsi qu’en les autres piliers de l’imân (foi) et de l’islam, tels que la prière, l’aumône, le jeûne, le pèlerinage, etc. S’ils comprennent et méditent cela, ils peuvent reconnaître que cette religion est la vérité.
Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya (qu’Allah lui fasse miséricorde) dit dans Al-Jawâb al-Ṣaḥîḥ :
« Allah a envoyé Mohammed () à son peuple et aux autres, mais Il l’a envoyé dans la langue de son peuple afin qu’il puisse leur expliquer (le message). Puis l’explication atteint les autres soit dans leur propre langue, soit à travers une traduction. Si le message ne s’était pas d’abord clarifié pour son propre peuple, l’objectif même de la mission prophétique n’aurait été atteint ni pour eux ni pour les autres. Mais si le message leur est clairement transmis, alors eux-mêmes peuvent le transmettre aux autres, que ce soit dans leur propre langue ou en traduisant. Le Prophète a d’abord été envoyé à son peuple, c’est eux qu’il a appelés en premier, et c’est à eux qu’il a adressé l’avertissement en priorité. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’a pas été envoyé aux autres. Une fois que son peuple a compris le message dans leur propre langue, les autres peuvent à leur tour le comprendre, soit en l’apprenant, soit en le recevant dans une langue intelligible. Un homme peut rédiger un ouvrage de médecine, de grammaire ou de mathématiques dans la langue de son peuple, puis cet ouvrage est traduit dans d’autres langues et des peuples divers en tirent profit, bien que l’auteur ait initialement écrit dans sa langue. Si cela est possible pour des sciences sans lien direct avec le salut dans l’au-delà, comme la médecine, les mathématiques ou la physique, à plus forte raison cela doit l’être pour les sciences dont dépend le bonheur éternel et la délivrance du châtiment, qui peuvent aussi être transmises et comprises d’une langue à une autre.
Les musulmans d’origine perse, du fait de leur grand intérêt pour cette cause, ont traduit de nombreux exemplaires du Coran : ils les écrivaient en arabe tout en y ajoutant la traduction en persan. Et pourtant, avant l’islam, les Perses étaient plus éloignés des musulmans que ne l’étaient les Romains et les Chrétiens. Si les Perses, qui étaient zoroastriens, ont pu recevoir les significations du Coran en arabe et en traduction, alors comment cela ne serait-il pas possible pour les Gens du Livre, qui sont plus proches des musulmans ? D’autant plus que la majorité des fondements évoqués dans le Coran trouvent des correspondances dans la Torah, l’Évangile, les Psaumes et d’autres révélations. » Fin de citation
Et Allah sait mieux.
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