Les premiers versets coraniques révélés furent (sens des versets) :
«Récite au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Récite! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas.» (Coran 96/ 1-5)
Le Noble Coran et la Sunna incitent le musulman à acquérir le savoir (sens des versets) :
• «Dis: 'Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas?'» (Coran 39/9)
• «Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah.» (Coran 35/28)
En outre, le Prophète () a dit :
• «La quête du savoir religieux est une obligation pour chaque musulman» (Ibn Mâdjah et al-Tabarâni)
• «Les savants sur la terre sont comme les étoiles dans le ciel: elles servent de guide dans les ténèbres de la terre et de la mer. Si elles disparaissaient, les gens guides risqueraient de s'égarer» (Ahmed)
• «Allah, Ses Anges, les habitants des cieux et de la terre et jusqu’à la fourmi dans sa fourmilière et au poisson dans la mer, prient en faveur de celui qui enseigne le bien aux gens» (al-Tirmidhî)
Les enseignants les plus réputés :
De nombreux Compagnons furent réputés pour leur savoir, comme les quatre Califes bien guidés, ainsi qu’Ibn Mas'ûd, Ibn `Abbâs, Ibn `Umar, qu'Allah soit satisfait d'eux, et bien d'autres.
De plus, les épouses vertueuses du Prophète () notamment `Aïcha, , furent de grandes enseignantes qui transmirent à la nation beaucoup de hadiths et de préceptes de la Charia.
L'enseignement de la femme :
La quête du savoir religieux est une obligation pour chaque musulman et musulmane. Du vivant du Prophète () les femmes apprenaient de lui les versets coraniques et les sentences qui en découlent. Le Prophète () leur consacra des horaires précis, pour acquérir le savoir au même titre que les hommes. D'après Abû Sa'îd al-Khudrî, qu'Allah soit satisfait de lui, les femmes dirent un jour au Prophète () : "Les hommes t'accaparent à notre détriment. Consacre-nous donc un jour à ton choix." Le Prophète leur assigna un jour, alla les trouver ce jour-là, leur donna des conseils et leur prescrivit certaines choses »
Statut de l'étudiant en science religieuse :
Le Prophète () se réjouissait lorsqu'il voyait l'un de Ses Compagnons rechercher le savoir. Safwân ibn 'Asâl al-Murâdî, qu'Allah soit satisfait de lui, rapporta : «J'allai trouver le Prophète () alors qu’il était accoudé sur un de ses vêtements rouges dans la mosquée et je lui dis : ‘Je suis venu acquérir la science religieuse. Le Prophète () dit alors : 'Bienvenue à celui qui veut acquérir la science religieuse, car les Anges l'entourent de leurs ailes'» (Ahmed et al-Tabarânî)
D'ailleurs, il est préférable d'acquérir la science religieuse dès l'enfance. A ce propos, le Prophète () a dit :
«Quiconque grandit dans la recherche du savoir religieux et dans l’adoration d’Allah jusqu’à ce qu'il atteigne l'âge adulte, Allah, Exalté soit-Il, lui accordera la récompense de soixante-douze véridiques le jour de la Résurrection.» (al-Tabarâni)
L'enseignement n'est pas le monopole des hommes et des femmes libres. Le Prophète () a en effet souligné la grande récompense de celui qui enseigne ses esclaves, hommes ou femmes. Le Prophète () a dit :
«Celui qui a une esclave et l'a bien éduquée et instruite, puis l’a affranchie et épousée verra sa récompense doubler» (Boukhari)
L'Islam incite ses adeptes, hommes ou femmes, à apprendre. Il laisse à l'homme le champ libre pour apprendre et acquérir la science tant que cette science est utile à l'Islam et à la société. L'Islam ne néglige pas la femme. Il l'encourage à acquérir des sciences appropriées comme la médecine afin qu'elles puissent soigner les femmes, l'enseignement pour être en mesure d'enseigner aux jeunes filles et la profession d'infirmière pour prendre soin des femmes et des filles malades. Ainsi les hommes enseignent aux garçons et les femmes enseignent aux filles, afin d'éviter la mixité et d'enrayer la corruption dans la société.
Les règles de l'enseignement de la femme :
L'Islam a autorisé la femme à apprendre, mais il a établi des règles qu'il faut respecter :
1) Eviter la mixité pour protéger l'honneur de la femme, faire barrage à la corruption et créer un climat favorable à l'objectif recherché, celui de fournir à la femme un enseignement approprié.
2) La femme ne doit pas voyager sans mahram pour rechercher le savoir. Ceci pour la protéger et garantir sa sécurité. Le Prophète () a dit :
«Qu'aucun homme ne s'isole avec une femme sans que ne l'accompagne un mahram et que la femme ne voyage qu'accompagnée d'un mahram » (Boukhari)
3) Lui fournir un enseignement approprié et utile. On peut lui apprendre par exemple des sciences susceptibles de raffermir son credo, de rectifier ses actes d'adoration et de purifier ses mœurs. Ces sciences doivent correspondre à sa nature originelle et à sa féminité, lui servir dans la vie, l'aider à éduquer ses enfants et à s'occuper de son foyer. En somme, elle a le devoir d'apprendre tout ce qui lui est utile pour accomplir sa mission d'origine dans la vie et ce dont profiterait la société musulmane.
4) Ne pas lui apprendre ce qui pourrait troubler sa vie et ses activités et qui ne conviendrait pas à son caractère, comme l'inscription aux instituts de cinéma, d'art dramatique ou de théâtre.
Femmes enseignantes :
Dès l'avènement de l'Islam, les femmes ont œuvré à apprendre et à approfondir leurs connaissances relatives à la religion et à la vie profane. Les Mères des croyants nous fournissent les meilleurs exemples dans ce domaine. Ainsi, le Prophète () laissait la parole à `Aïcha, , pour qu'elle explique à sa place le sens voulu d'un hadith susceptible d'embarrasser une femme qui lui posait une question. En outre, le Prophète () a appris à Asmâ' bint `Umays, , la manière de faire la toilette mortuaire de la femme. C'est alors qu'elle a lavé Fâtima al-Zaharâ, . De même, il a appris à Umm `Atiyya l'Ansarite, , la manière de circoncire les filles.
Zaynab, la femme médecin de Banû 'Awâd au temps de la Djâhiliyya et de l'Islam, était réputée pour sa capacité à soigner les malades, en particulier les yeux. Elle connaissait aussi la chirurgie. La présence des femmes instruites ne s'est pas limitée aux débuts de l'Islam, mais elle s'est étendue aux différentes époques de l'Histoire islamique. Ces femmes ont donné l'exemple et montré la meilleure voie à de nombreuses femmes de l'ère contemporaine. Parmi ces femmes, nous pouvons citer Malak Hafni Nasif, la chercheuse du désert, qui a lancé son appel en faveur de l'enseignement de la femme sur la base d'une vision islamique correcte.
D'ailleurs, il est préférable de consacrer des programmes d'études spécifiquement destinés aux filles pour leur apprendre les sciences qui leur sont utiles, ainsi qu'à leurs familles et leurs enfants, comme la couture, la broderie ou les services sociaux. L'aspect le plus dangereux de l'enseignement de la femme est l'imitation aveugle des méthodes d'enseignement occidentales, ces méthodes qui ont mené à la dépravation de la femme et l'ont conduite à négliger sa famille et son foyer. Cette imitation comporte de nombreux risques dont il faut être conscient et auxquels il faut mettre terme.
L'enseignement, malgré son importance, ne doit pas empêcher la femme de mener sa vie normale. Il ne doit pas l'amener par exemple à retarder son mariage sous prétexte de vouloir terminer ses études. Il se peut aussi qu'elle néglige ses devoirs envers son mari et ses enfants en arguant qu'elle cherche à obtenir plus de diplômes.
Parmi les règles à observer dans l'enseignement islamique :
Ne pas imiter aveuglement les pays occidentaux. Les étudiants doivent apprendre ce qui correspond à leur nature et à leur milieu. Il faut également essayer d'améliorer la compétence tant de l'enseignant que de l'étudiant pour élever le niveau de l'enseignement dans le monde islamique. Ainsi les pays islamiques reviendront-ils à la situation qui était la leur lorsqu'ils dirigeaient le monde vers le bien, le progrès et la civilisation. De plus, il est recommandé que les institutions et les organismes encourgagent la créativité chez les étudiants et que l'enseignement soit conforme aux ambitions et aux espoirs de l'étudiant, pour que ce dernier puisse servir sa religion et sa communauté.