salam waleykoum J’aimerais savoir si ces paroles proviennent réellement d'ibn hazm : Ibn Hazm dit : « Tout ce qui a été rapporté sur l’interdiction du chant est faux et controuvé. » Et répond aussi à : « Le chant fait partie des plaisants discours mentionnés dans le verset : « Et, parmi les hommes, il en est qui, dénués de science, achètent de plaisants discours pour égarer hors du chemin de Dieu et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant. » [3] » Ibn Hazm répond : « Ce verset mentionne un trait de caractère, qui, s’il est présent chez une personne, fait d’elle automatiquement un mécréant. Il s’agit de celui qui prend le Sentier de Dieu en raillerie. Ainsi, celui qui achète un recueil coranique afin d’égarer les gens du Sentier de Dieu et le prendre en raillerie est très certainement un mécréant. Et c’est ce type de personnes que Dieu - Exalté soit-Il - dénigre dans ce verset. Il ne dénigre nullement celui qui achète des plaisants discours dans le but de se divertir et de détendre son âme, et non dans le but d’égarer les gens du Sentier de Dieu. » Ibn Hazm répond également à ceux qui prétendent que le chant, ne faisant pas partie de la vérité divine, fait dès lors partie de l’égarement. Ceux-ci s’appuient sur le verset suivant : « Au-delà de la vérité qu’y a-t-il donc sinon l’égarement ? » [4] Ibn Hazm réplique : « Le Messager de Dieu - paix et bénédiction sur lui - dit : « Les actions sont jugées d’après les intentions, et il en sera tenu compte à chaque homme dans la mesure de son intention. » Ainsi, celui qui a l’intention d’écouter des chansons afin de mieux désobéir à Dieu est un débauché - et cela n’est pas spécifique uniquement au chant. Quant à celui qui a l’intention de détendre son âme, pour mieux obéir à Dieu - Exalté soit-Il - et pour retrouver son dynamisme dans l’accomplissement d’œuvres pies, est quelqu’un d’obéissant et de bienfaisant. Et ce qu’il fait relève alors de la vérité divine. Quant à celui qui n’a l’intention ni d’obéir à Dieu ni de Lui désobéir, alors celui-là se livre à des futilités pardonnées par Dieu. Il possède alors le même statut que celui qui sort se promener dans son jardin, ou celui qui s’assoit devant sa porte et regarde les gens passer, ou encore celui qui teint son habit en bleu ou en vert, etc. »
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Ces paroles sont un résumé du sens des paroles d'Ibn Hazm sur la question de la vente des instruments de musique dans son livre intitulé Al-Muhallâ. Cependant, le deuxième passage lié à la parole d'Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Et, parmi les hommes, il est [quelqu'un] qui, dénué de science, achète de plaisants discours pour égarer hors du chemin d'Allah et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant. » (Coran 31/6)
Ce deuxième paragraphe n'est pas tiré du livre intitulé Al-Muhallâ, mais d'une épitre tirée du livre intitulé Madjmû' Rasâ`il ibn Hazm compilé et analysé par le Dr. Ihsân 'Abbâs et intitulée : Risâla fî al-Ghinâ` Al-Mulhî A Mubâh Huwa Am Mahzhûr ?
Quant à ce qui correspond à ce paragraphe dans le livre intitulé Al-Muhallâ, après avoir rapporté un ensemble de narrations, Ibn Hazm a dit : « Tout cela ne peut être en rien pris comme argument, et ceci, pour plusieurs raisons :
– la première est que nulle personne ne peut être prise comme argument en dehors du Prophète ().
– la deuxième est que d'autres Compagnons et leurs disciples ont contredit cela.
– la troisième est que le texte du verset invalide l'argument qu'ils en font, car le verset mentionne :
"Et, parmi les hommes, il est [quelqu'un] qui, dénué de science, achète de plaisants discours pour égarer hors du chemin d'Allah et pour le prendre en raillerie. Ceux-là subiront un châtiment avilissant." (Coran 31/6)
Il s'agit là d'une caractéristique dont l’auteur est, à l'unanimité, mécréant s'il prend le chemin d'Allah en raillerie. Même si un homme achète un exemplaire du Coran afin d'égarer autrui, avec celui-ci, du chemin d'Allah et pour le prendre en raillerie, il est alors mécréant. Telle est la chose qu'Allah, exalté soit-Il, dénigre. Allah, exalté soit-Il, n'a jamais dénigré celui qui achète de plaisants discours pour se divertir et détendre son âme et non dans le but d'égarer du sentier d'Allah, exalté soit-Il. Leur lien (entre le verset et ce qu’ils en déduisent comme interdiction) devient donc invalide par tout ce que nous avons mentionné. »
Le passage ci-dessus reflète mieux la doctrine d'Ibn Hazm, car ce dernier a pour principe de ne pas considérer les hadiths Mawqûfs et Maqtû's comme des arguments pertinents. L'ensemble des paroles des Compagnons et de leurs disciples ne peuvent donc pas être prises comme argument selon lui. Quant aux hadiths Marfû' rapportés à ce sujet, Ibn Hazm les a rejeté parce qu'ils n’étaient pas authentiques selon lui. En effet, il en a cité certains puis a dit : « Rien n'est authentique à ce sujet et tout ce qui a été rapporté à ce propos est inventé. Par Allah, si l'un ou plus de ces hadiths remontaient jusqu'au Prophète () au moyen d’une chaîne de transmission fiable, nous ne refuserions pas de les prendre en compte. »
La doctrine d'Ibn Hazm sur ce sujet n'est pas l'avis prépondérant et contredit l'avis de la grande majorité des oulémas. Un groupe d’oulémas a répondu à ses arguments. Parmi les plus célèbres d'entre eux figure Ibn al-Qayyim dans son livre intitulé Ighâtha Al-Lahfân Min Masâ`id Al-Chaytân et parmi les contemporains figure le cheikh al-Albânî dans son livre intitulé Tahrîm Âlât Al-Tarb Aw Al-Radd bi Al-Wahyayn Wa Aqwâl A`imatinâ 'Alâ Ibn Hazm Wa Muqallidîhi Al-Mubîhîn li Al-Ma'âzif Wa Al-Ghinâ`. Ce dernier livre est accessible et bénéfique.
Et Allah sait mieux.
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