Je voudrais avoir, s’il vous plaît, une définition des mois sacrés, quels sont-ils ? La récompense pour les bonnes actions et la punition pour les péchés commis durant ces mois sont-elles doublées ?
Louange à Allah, Paix et Salut sur Son Prophète :
Les mois sacrés sont Dhoul-Qi’da, Dhoul-Hidja, Mouharram et Radjab, tels que mentionnés dans le hadith d’Abou Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, qui a rapporté que le Prophète () a dit :
« La division du temps a retrouvé sa forme originelle, telle qu'elle était le jour où Allah créa les cieux et la terre ; une année correspond à douze mois parmi lesquels quatre sont sacrés. Trois d’entre eux se succèdent : Dhoul-Qi’da, Dhoul-Hidja et Mouharram ; et Radjab, le mois de (la tribu) Modhar, celui qui se trouve entre Djoumada et Cha’ban » (Boukhari).
Il a dit : « Radjab, le mois de (la tribu) Modhar, celui qui se trouve entre Djoumada et Cha’ban », parce que Rabî’a, une tribu arabe très connue, faisait de Ramadan un mois sacré et le nommait Radjab, alors que Modhar faisait du mois de Radjab lui-même un mois sacré et c’est pour cela que le Prophète () a dit : « Celui qui se trouve entre Djoumada et Cha’ban », pour confirmer et expliquer la justesse de ce qu’avait adopté Modhar.
Quant au doublement de la récompense et de la punition pour les actions accomplies durant ces mois, certains savants l’affirmèrent en s’appuyant sur la Parole d’Allah, exalté soit-Il, qui dit (sens du verset) :
« Le nombre de mois, auprès d'Allah, est de douze [mois], dans la prescription d'Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d'entre eux sont sacrés : telle est la religion droite. [Durant ces mois], ne faites pas de tort à vous-mêmes [...] » (Coran 9/36).
Ibn Kathîr, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son exégèse à propos de : « ne faites pas de tort à vous-mêmes » : « C’est-à-dire durant ces mois sacrés, car se faire du tort à soi-même est plus considérable et plus grave durant ces mois que durant les autres, tout comme les péchés dans l’enceinte de La Mecque sont plus graves en raison de la Parole d’Allah, exalté soit-Il, qui dit (sens du verset) :
« [...] Quiconque cherche à y commettre un sacrilège injustement, Nous lui ferons goûter un châtiment douloureux » (Coran 22/25).
Lors des mois sacrés, les péchés sont plus considérables. C’est pour cette raison que la Diyya, selon l’école jurisprudentielle de l’Imam Ach-Châfi’î ainsi que selon une grande partie des savants, y est plus importante que d’ordinaire et il en est de même pour le péché de celui qui tue dans l’enceinte de La Mecque ou tue une personne en état de sacralisation. De plus, il a été rapporté que Qatada a dit : « L’injustice commise durant les mois sacrés est un péché plus grand que l’injustice commise en dehors de ces mois, même si l’injustice est de toute façon un péché considérable, car Allah, exalté soit-Il, exalte ce qu’Il veut ».
Al-Qurtubî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Ne faites pas de tort à vous-même durant ces mois en commettant des péchés, car si Allah, exalté soit-Il, exalte une chose sous un aspect particulier, elle devient alors sacrée sous cet aspect et s’Il l’exalte sous deux ou plusieurs aspects, son caractère sacré devient alors multiple et la punition pour une mauvaise action y est alors doublée tout comme la récompense pour une bonne action. Celui qui obéit à Allah, exalté soit-Il, lors du mois sacré, dans la région sacrée (La Mecque), sa récompense n’est pas la même que pour celui qui Lui obéit durant un mois ordinaire et dans une région autre que La Mecque. Allah, exalté soit-Il, a certes indiqué cela par Sa Parole (sens du verset) :
« Ô femmes du Prophète ! Celle d'entre vous qui commettra une turpitude prouvée, le châtiment lui sera doublé par deux fois ! Et ceci est facile pour Allah » (Coran 33/30).
Et Allah sait mieux.