Assalam alaikoum,Ma sœur est décédée depuis 5 ans, elle ne travaillait pas et n’a laissé aucun héritage, elle avait deux trois enfants. Je voulais savoir si on pouvait faire de temps en temps des jours de ramadan pour ma sœur puisqu'elle ne faisait ni ramadan ni prière. Pouvez- vous me dire si je pourrais de temps en temps lui faire des jours de ramadan ? Merci.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Une personne qui est morte alors qu’elle ne priait pas tout en réfutant l’obligation de prier est certes morte mécréante d’une mécréance majeure la faisant sortir de la religion. Dans ce cas, il est interdit de jeûner pour elle sauf si la personne venait d’embrasser l’Islam et ignorait le caractère obligatoire de la prière.
Par contre, si la personne est décédée alors qu’elle ne priait pas par paresse (tout en reconnaissant l’obligation de la prière), les oulémas divergent alors sur son statut de mécréante ou non. Certains sont d’avis que cette personne est mécréante d’une mécréance majeure la faisant sortir de la religion, qu’Allah nous en préserve.
Toutefois, la majorité des oulémas est d’avis que cette personne est considérée comme pécheresse, mais pas comme mécréante. Selon ce dernier avis, les différentes questions traitées par les jurisconsultes autour du jeûne au nom du défunt musulman s’appliquent à cette personne.
Le jeûne au nom du défunt (musulman) est de deux sortes : une sorte pour laquelle il y a consensus sur le fait que cela n’est pas prescrit de jeûner pour le défunt et une sorte pour laquelle il y a divergence sur le fait qu’il soit prescrit ou pas de jeûner pour lui.
Le consensus sur le fait qu’il n’est pas prescrit de jeûner pour un défunt concerne le cas d’un défunt qui a manqué le jeûne de certains jours pour une raison légitime et n’a pas eu la possibilité de les rattraper avant de décéder, soit parce que la raison l’empêchant de jeûner est demeurée présente jusqu’à sa mort soit parce qu’il n’a pas eu le temps de rattraper son jeûne, comme dans le cas où une personne manque certains jours du mois de Ramadan et décède le jour de l’Aïd.
Quant au cas pour lequel il y a divergence sur le fait qu’il soit ou pas prescrit de jeûner pour le défunt, il s’agit de celui de la personne qui a manqué certains jours de jeûne du mois de Ramadan puis a négligé de les rattraper et est décédée. Certains oulémas sont d’avis que dans ce cas, un proche du défunt doit jeûner à sa place. Ils s’appuient pour cela sur le hadith suivant du Prophète () : « Quiconque meurt alors qu’il est redevable d’un jeûne, son proche jeûnera à sa place. » (Boukhari, Mouslim)
D’autres oulémas déclarèrent au contraire qu’il est interdit de jeûner pour la personne défunte dans ce cas. Quant à notre avis, c’est qu’il est recommandé à un proche de la personne défunte de jeûner pour le compte de cette dernière.
Et Allah sait mieux.