Assalam alaykoum,
Mon mari a pour habitude de jeûner un jour sur deux. Mon père nous a rendu visite étant loin il est venu passer quelques jours chez moi. Je voulais savoir si mon mari a raison de continuer à jeûner et de laisser mon père manger seul avec moi (sachant que mon père prend mal et pense que mon mari n'est pas satisfait de sa venue). D'autant plus qu’il y a un silence total entre eux car ils ne parlent pas une langue commune. Mon mari reste muet du matin au soir et jeûne du coup mon père est mal à l'aise. Bien sûr je ne crois pas qu’il soit obligatoire de s'abstenir de jeuner surérogatoirement dans ces situations, mais je me demande si ce n’est pas préférable afin de mettre à l'aise son hôte ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Votre mari aurait dû rompre son jeûne si par ce geste vise à honorer son hôte en mangeant avec lui et à lui éviter d’être contrarié. Car certains oulémas ont mentionné qu’il est recommandé de rompre le jeûne surérogatoire dans une telle situation.
Cheikh Zakariya al-Ansârî, le Chaféite, a indiqué dans son livre Asnâ al-Matâlib : « Il n'est pas tenu d'achever le jeûne surérogatoire qu’il a débuté. Toutefois il est abhorré d’interrompre son jeûne en l’absence d’une excuse ou d’un intérêt qui justifie sa rupture à cause du sens apparent de ce verset : « Et ne rendez pas nulles vos œuvres. » (Coran 47/33). Pour sortir de la divergence avec les oulémas qui interdisent la rupture du jeûne surérogatoire sans excuse valable, nous pensons que manger avec son hôte qui serait dérangé s'il le laisse manger seul est une excuse valable, plus encore nous pensons qu’il lui est vivement recommandé de rompre son jeûne si tel est le cas et notre preuve réside dans les deux hadiths authentiques suivants rapportés à la fois par Boukhari et Mouslim :
« […], et ton hôte a un droit sur toi […]. »
« Quiconque croit en Allah et au Jour Dernier, doit bien traiter son hôte. »
Et Allah sait mieux.