On a interdit de jeûner à une femme atteinte d’un cancer et qui n’a aucun espoir de guérir.
Cette femme sait qu’elle doit accomplir une expiation et demande aujourd’hui si elle doit offrir comme Fidya le peu de nourriture qu’elle possède ou si quelqu’un d’autre peut offrir la Fidya à sa place ? Cette autre personne peut-elle nourrir la famille de cette femme, composée de 8 enfants et de son mari, en raison de leurs mauvaises conditions de vie et de santé et cette expiation est-elle valable ?
Louange à Allah. Paix et Salut soit sur Son Prophète.
S’il est confirmé que cette femme ne peut pas jeûner en raison de sa maladie chronique, il lui est permis de rompre le jeûne et elle doit payer une fidya (rachat expiatoire) qui consiste à donner un Mudd de nourriture (c’est-à-dire à peu près 750 grammes) pour chaque jour du mois de Ramadan.
Si elle n’est pas capable de payer cette fidya parce qu’elle est pauvre, elle en est exempte, et il est permis que quelqu’un s’en acquitte à sa place, car donner de la nourriture est un acte d’adoration à caractère financier où il est permis que la personne qui en a la charge soit substituée par une autre. La preuve en est ce hadith que nous rapporte Abû Hourayra (qu'Allah soit satisfait de lui) : « Un homme vint trouver le Prophète () lui disant : "Je suis perdu, ô Messager d’Allah !" "Qu’est-ce qui t’a perdu ?", s’enquit le Prophète. "J’ai eu un rapport sexuel avec ma femme en plein jour de Ramadan", se plaignit-il. Le Prophète lui dit alors : "As-tu les moyens d’affranchir un esclave ?" "Non", répondit l’homme. Le Prophète reprit : "As-tu la capacité de jeûner deux mois consécutifs ?" "Non", répondit-il encore. Le Prophète poursuivit : "As-tu les moyens de nourrir soixante pauvres ?" "Non", dit-il une dernière fois avant de s’asseoir. Le Prophète () apporta alors un panier de dattes et dit à l’homme : "Distribue ceci aux pauvres." L’homme dit : "A des plus pauvres que nous ? Il n’y a aucune famille dans cette ville qui a besoin de ce panier de dattes plus que nous !" Le Prophète () sourit alors jusqu’à ce que ses dents soient apparues, puis il dit : "Va, nourris-en ta famille." » Dans la version rapporté par Aïcha (qu’Allah soit satisfait d’elle) : « Un homme vint au Prophète () avec un âne transportant de la nourriture et le Prophète demanda alors : « Où est celui qui est perdu ? » - « Me voici. », répondit l’homme. (Boukhari, Mouslim)
Nous pouvons retenir de ce hadith qu’il est permis de s’acquitter d’une fidya à la place d’une tierce personne et que si cette personne est nécessiteuse elle peut s’en servir pour se nourrir et nourrir sa famille.
Il est permis donc de donner la fidya à la place de cette femme et il est permis à cette dernière –si elle est nécessiteuse- de s’en servir pour se nourrir et nourrir sa famille.
Et Allah sait mieux.