1- Si un homme malade a décidé de jeûner et que son jeûne s’est révélé être la cause de sa mort. Peut-on considérer que cet homme a terminé sa vie sur une bonne action ? Ou bien a-t-il commis une faute en délaissant l’autorisation qu’il avait de manger ?2- Est-il concerné par ce verset : « Et ne vous jetez pas à votre perte par vos propres moyens. » et fait-il partie de ceux qui ont agi comme ce verset l’interdit ? Est-il coupable du péché de s’être donné la mort ?3- Je souhaite que vous adressiez un message à tous les malades qui ont mangé durant le mois de Ramadan en raison de leur état de santé. Auront-ils une récompense complète on ne seront-ils pas du tout récompensés du jeûne de Ramadan parce qu’ils ont mangé ? Il arrive que certaines personnes jeûnent alors qu’ils savent parfaitement que cela leur est nuisible parce qu’ils ont réellement envie d’obtenir la récompense du jeûne même si on porte à leur connaissance que cela est prédestiné et qu’ils obtiendront malgré cela une pleine récompense en vertu de leurs intentions. Et que le fait qu’ils mangent durant le Ramadan ne diminue en rien leurs récompenses. Est-il exact sur le plan religieux qu’ils obtiendront la récompense intégralement ?Qu’Allah vous récompense par un bien.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Nous avons déjà expliqué dans un certain nombre de fatwas qu’il est interdit à un malade de jeûner si cela lui cause un préjudice sur sa santé. Nous avons à ces occasions cité les textes du Coran et de la Sunna qui le prouvent. Il n’est pas possible d’affirmer qu’une telle personne a fini sa vie sur une bonne action s’il est avéré qu’il est mort en raison du jeûne. Au contraire, on peut redouter qu’il fasse partie de ceux qui ont contribué à se jeter à leur perte par leurs propres moyens.
Cheikh ‘Uthaymîn, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « A Toute personne malade auquel le médecin a dit que jeûner lui était nuisible et qui malgré son avis jeûne, nous disons : Ceci t’est interdit. On craint même dans le cas où tu jeûnes et que ce soit une cause de décès que tu fasses partie de ceux qui ont contribué à mettre fin à leur propre vie. » Fin de citation.
Et il ne fait aucun doute qu’un homme agissant ainsi mène sa propre personne à sa perte et entre dans le cadre de ce verset : « Et ne vous jetez pas à votre perte par vos propres moyens. » (Coran 2/195).
Le conseil que nous adressons à toute personne malade dont le jeûne lui cause du tort est qu’il veille à craindre Allah et ne pas causer du tort à sa propre personne. Qu’il sache qu’Allah le récompensera comme s’il avait jeûné parce qu’il a une excuse. Les textes de la religion disent clairement que la récompense sera inscrite en faveur de toute personne qui avait l’habitude de faire une œuvre mais qui en est empêché. Dans les recueils de Boukhari et Mouslim, selon Anas, , le Prophète () a dit : « Nous avons laissé des gens à Médine qui, à chaque col que nous avons emprunté ou chaque vallée que nous avons traversée, étaient avec nous. En effet, des raisons valables les ont retenues. » Al Nawawi explique : « Ce hadith nous apprend quel est le mérite d’avoir une intention de faire du bien et que quiconque à l’intention de se joindre à une campagne militaire ou de faire tout autre acte d’obéissance, puis qu’un empêchement ne lui permet pas de réaliser cet acte alors il obtiendra la récompense de son intention. Aussi, plus il déplore son absence à cette campagne et espère avoir pu y participer, plus il en sera récompensé. » Fin de citation.
Ibn Hajar a dit dans son livre Fath al-Bârî : « Ce hadith nous apprend qu’un homme qui est empêché de faire un acte en raison d’une excuse obtiendra quand même la récompense de cet acte en raison de son intention. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.