Je devais compenser des jours de Ramadan et je les ai ajournés au point où la nuit du doute il me restait encore deux jours de jeûne à compenser. Le matin du dernier jour, j’avais la veille émis l’intention de jeûner. Puis, au réveil, avant le Fajr de quelques minutes, j’ai hésité au sujet de mon intention de jeûner puisque je n’avais pas assez de temps pour prendre le repas du Sahour. Mais je craignais que si je ne jeûnais pas ce jour, débute un cycle de menstrues et que je sois dans l’obligation de jeûner ce jour de compensation après le Ramadan qui arrivait. Et je craignais qu’en jeûnant cela me soit difficile puisque si je ne mange pas le matin suffisamment, j’ai parfois des vertiges et de la fatigue. Et l’appel à la prière retentit alors que je suis dans cet état sans prendre une décision ferme.
Si je jeûne ce jour, serait-il valide ou non ? Sachant que j’avais émis l’intention de le jeûner la veille, puis que j’ai hésité avant le Fajr sans toutefois être résolu.
Et si j’ajourne ce jeûne après le Ramadan est-ce que je devrais une expiation ? Et suis-je coupable d’un péché pour avoir ajourné les jours de compensation sans excuse ?
Qu’Allah vous bénisse.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il y a ici plusieurs questions :
La première : hésiter à jeûner après avoir émis l’intention de le faire. L’avis que nous considérons être le plus juste est qu’hésiter au niveau de l’intention durant la journée n’invalide pas l’intention. C’est l’avis des Shâfi’ites. Mais si cette hésitation a lieu avant de débuter la journée du jeûne, c'est-à-dire durant la nuit, alors cela annule cette condition de validité du jeûne qui est d’émettre l’intention de jeûner la veille.
Le juriste Ibn Hajar Al-Makkî, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Si le fidèle annule son intention alors il devra la renouveler, ce point est catégorique. En effet, en n’ayant plus l’intention de jeûner, il fait exactement ce qui s’oppose à son intention initiale, comme le fait de manger. S’il avait hésité en journée, cela n’aurait eu aucune incidence sur la validité du jeûne, selon l’avis pris en compte par les savants de notre école. En effet, cette hésitation a lieu durant le moment même de l’adoration sans que rien ne vienne s’opposer à sa validité, il est donc impossible que cette intention soit annulée puisque l’objectif initial était de s’abstenir de manger, et l’intention de le faire a déjà été émise. C’est là la différence avec le cas de la prière qui est annulée si, au cours de celle-ci, on a l’intention de l’interrompre. » Fin de citation.
Ainsi, votre jeûne n’est pas valide parce que vous avez annulé votre intention de le faire en hésitant avant de débuter la journée de jeûne. Si vous avez jeûné ce jour, il est validé comme étant un jeûne surérogatoire, mais il ne peut pas être comptabilisé comme un jeûne de compensation obligatoire.
Sachez, chère sœur, que vous n’êtes pas coupable d’un péché pour avoir ajourné les jours de compensation à la fin du mois de Cha’bân si vous aviez l’intention de compenser ces jours de jeûne avant le Ramadan.
Mais si vous avez ajourné ces jours de compensation sans excuse jusqu’à l’arrivée du Ramadan suivant, alors vous avez commis un péché selon l’avis de la majorité des savants. Avec la compensation, vous devez aussi, à titre expiatoire, nourrir un pauvre pour chaque jour que vous n’avez pas compensé dans les délais. Sauf si vous ne saviez pas que cela était interdit. Dans ce cas, rien ne vous incombe selon l’avis en vertu duquel nous émettons les Fatwas sur ce site.
Et Allah sait mieux.