Je souhaite vous informer que les héritiers du défunt ignoraient qu’il était obligatoire de payer la Zakât qu’il n’a pas payé de son vivant, le seuil d’imposition et le montant à payer. Nous sommes pourtant dans un environnement islamique, les cheikhs sont nombreux et les livres disponibles. Mais la paresse et la négligence ont joué leur rôle. Les parents du défunt ont fait aumône de tous ses biens. Ils n’ont pas émis l’intention qu’une partie soit donnée à titre de Zakât et une autre à titre d’expiation. Sont-ils garant du paiement de la Zakât ? Ses parents sont les seuls héritiers car le défunt n’avait ni enfant ni conjoint.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Cher frère, vous ne nous avez pas expliqué si les parents avaient fait aumône des biens en leur nom ou celui du défunt. S’ils l’ont fait au nom du défunt, ont-ils donné ses biens à des personnes en droit de recevoir la Zakât ou les ont-ils donnés à d’autres catégories de personnes ?
Ce que nous pouvons dire en substance est que les parents ne sont pas forcément garants des biens qu’ils ont donnés en aumône. Qu’ils l’aient fait en leur nom ou en celui du défunt sans avoir l’intention de régler sa Zakât.
En effet, payer la Zakât d’un défunt qui ne l’a pas fait de son vivant ne fait pas l’unanimité des savants. Nous avons déjà expliqué que les juristes ont différents avis concernant l’obligation de payer la Zakât d’un défunt qui ne l’a pas fait de son vivant. La plupart sont d’avis qu’il faut le faire mais les hanafites disent que non parce que la Zakât est un acte qui nécessite une intention et que le défunt ne peut en être à l’initiative. Sha’bî, Abu Thawr et Nakh’i sont aussi de cet avis.
Il est dit dans la Mawsû’a al-Fiqhiyya : ‘Abu Hanifa, Sha’bî, Thawri et Nakh’i sont d’avis que la Zakât n’incombe pas à un défunt. C’est-à-dire qu’on a pas à prendre de son héritage pour la payer. S’il l’a mentionné dans son testament alors cette partie de ses biens sera déduit de son héritage comme tous les autres biens mentionnés dans son testament et qui s’étendent sur le tiers de l’héritage. S’il n’a pas mentionné sa Zakât dans son testament alors il n’y a pas à la payer puisque c’est une adoration qui a pour condition que soit émise une intention. Cette obligation ne lui incombe donc plus comme c’est le cas pour la prière ou le jeûne. Si les héritiers la payent, ce sera une aumône surérogatoire de leur part.’ Fin de citation.
Et puisque la question ne fait pas l’objet d’un consensus, il est difficile de statuer sur la responsabilité des parents concernant les biens dont ils ont fait l’aumône. Ceci, si cette aumône a été faite pour eux-mêmes. Cela l’est donc autant plus s’ils les ont donnés au nom du défunt puisque ce dernier en tirera profit – si Allah le veut -.
Si l’aumône a été donné avec l’intention que ce soit un acte surérogatoire et non pour régler la Zakât, la religion nous apprend que les aumônes obligatoires qui seront défaillantes le jour de la résurrection seront complétées par des aumônes surérogatoires. Comme il est dit dans le hadith : « La prière est le premier acte d'adoration sur lequel on demandera des comptes au serviteur d'Allah, le Jour de la résurrection. Si cette dernière a été accomplie correctement, elle lui sera inscrite comme telle. Si sa prière obligatoire a été négligée, le Seigneur dira aux anges: Voyez si Mon serviteur a à son actif des prières surérogatoires pour en compléter ses prières obligatoires. Puis, l'on agira de même avec la Zakât et le reste de ses œuvres. » (Dârimi dont c’est la version mais aussi Tirmidhi dans des termes proches).
Et Allah sait mieux.
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